Il y a un an, Cotonou accueillait le Dialogue mondial des jeunes. Plus de 600 jeunes venus de 130 pays, ont exprimé leur vision sur la population et le développement et fait des recommandations pour un monde plus juste et plus équilibré. Hier, mercredi 02 avril 2025 à Cotonou, une revue du plan d’actions du dialogue mondial des jeunes a fait le point des action menées. Elle est organisée par le Ministère du Développement en charge de la coordination de l’action gouvernementale avec le soutien de l’UNFPA et du Royaume des Pays-Bas.
Que sont devenues les recommandations un an après l’Appel de Cotonou ? Pour faire le point, la Direction Générale des Politiques de Développement (DGPD) du Ministère du Développement et de la Coordination de l’action gouvernementale (MDC), en collaboration avec le Fonds des Nations Unies pour la Population (UNFPA) et l’appui du Royaume des Pays-Bas, organise la première revue du plan d’actions du Dialogue mondial des jeunes sous le thème : » Que retenir un an après l’appel de Cotonou ? » Le programme d’action touche cinq domaines, à savoir la santé sexuelle et reproductive, les droits humains et l’égalité des genres, l’éducation complète, le changement climatique et le financement des actions des jeunes. Le présent atelier vise donc à fournir l’état des lieux de la mise en œuvre des actions entreprises depuis 2024, en vue de dégager les acquis, les défis et les perspectives.
Dans son allocution de bienvenue, le Directeur général des politiques de développement, Cyriaque Edon, a souligné qu’au cours du Dialogue, la jeunesse du monde s’est montrée engagée pour trouver un moyen d’aller de l’avant. « Elle a exhorté les pays à garantir des services d’une santé reproductive de qualité, centrés sur les jeunes, accessibles, sûrs et tenant compte des besoins des femmes. Elle a voulu aussi que nous promouvons des politiques, des programmes et des initiatives dans les domaines de l’éducation, de la protection sociale et de la justice. Appliquer une approche transformatrice du genre dans le processus de transformation des systèmes éducatifs pour leur élargir les opportunités d’emploi ». A ses dires, la présente revue offre l’opportunité de porter un regard lucide sur les actions entreprises, mesurer leur portée et envisager les ajustements nécessaires pour assurer la concrétisation des objectifs fixés.
A sa suite, Richmond Tiemoko, le Représentant résident de l’Unfpa au Bénin, après avoir rappelé les moments forts du Dialogue de Cotonou, trouve que la présente rencontre revêt une importance capitale dans la préparation de la participation du Bénin à la 58ème section de la Commission sur la Population et le Développement, qui se tient à New York du 7 au 11 avril 2025 sous le thème : « assurer une vie saine et promouvoir le bien-être de tous à tout âge ». Remerciant le Ministre d’Etat en charge du Développement et de la coordination de l’action gouvernementale, Abdoulaye Bio Tchané, qui conduit la délégation béninoise, Richmond Tiemoko espère que les conclusions de la première revue du plan d’actions du Dialogue mondial des jeunes seront partagées à cette importante rencontre.
L’Ambassadeur du Royaume des Pays-Bas, Joris Jurriens a rappelé trois principaux points d’appel d’action de cet agenda, en lien avec l’engagement des Pays-Bas au Bénin. Il s’agit de l’accès universel et sans discrimination aux services de santé sexuelle et reproductive, l’élimination de toute forme de violence fondée sur le genre et l’implication des jeunes dans le processus qui les concerne. « Je voudrais profiter de cette tribune pour saluer les avancées déjà réalisées au Bénin, notamment l’intégration active des jeunes dans la construction de la Vision Bénin 2060. Par cet acte, vous démontrez que le dialogue entre les générations n’est pas seulement souhaitable, il est essentiel pour construire ensemble une société résiliente, juste et équitable » a-t-il souligné.
Cotonou, la référence pour l’agenda d’action des jeunes
Représentant le Ministre d’Etat Abdoulaye Bio Tchané, le Directeur de cabinet Alastaire Alinsato a laissé entendre que dans le cadre de la construction de la Vision 2060, sur quatre focus groupes organisés par commune, deux concernent les jeunes et les enfants. « Autrement dit, la jeunesse compte pour la moitié à la participation de la construction de la décision publique. A ses dires, c’est la preuve que, pour le gouvernement, les jeunes méritent leur place autour de la table de décision qui concerne les choix du futur. « Les préoccupations que nous aurons traitées ensemble ce soir dans cette salle seront l’objet d’échanges et de débats à New York dans quelques jours. Les réponses qui vont émerger de nos travaux permettront de graver dans du marbre, au rang des programmes majeurs des Nations Unies, l’agenda d’action de Cotonou. C’est le vœu du gouvernement béninois que de la même façon que nous parlons de la CIPD, on se réfère au Caire, en parlant de l’agenda d’action des jeunes, qu’on se réfère à Cotonou » a souligné Alastaire Alinsato.
Il s’en est suivi une présentation du Programme d’action de Cotonou sur la jeunesse et du Plan d’action post Dialogue des jeunes du Bénin. Autour d’un panel, les représentants des ministères sectoriels ont fait le point de la mise en œuvre des deux documents. Il s’agit, entre autres, de la tenue en ligne d’une session de finalisation des recommandations issues du DMJ, l’élaboration du plan d’actions des jeunes du Bénin, l’organisation de séances de restitution aux groupes de jeunes à la base, la constitution de groupes thématiques de jeunes en vue d’une mise en œuvre efficace des actions du plan. Des défis majeurs sont à relever comme la mise en place d’une plateforme national de capitalisation des acquis de la jeunesse, étendre la plateforme jeunesse-paix-sécurité à davantage de jeunes, veiller à l’application du cadre législatif pour l’épanouissement des jeunes, etc. A la suite de la présentation des panélistes, d’importantes discussions se sont déroulées pour enrichir les travaux et déboucher sur d’importantes recommandations.
