(Un crime contre les apprenants et personnel enseignant de cette unité éducative)

L’école primaire publique de Djondji, située dans l’arrondissement de Djègbadji, commune de Ouidah, est dans un état de dégradation avancée depuis plusieurs années. Créée en 1975, cette école a longtemps été le seul établissement de la zone, accueillant les enfants des villages environnants tels que Aïdo, Houncloun, Loti, Docloboé, Mèko, Hokouè etc… Elle a formé plusieurs cadres du pays, mais aujourd’hui, elle est en ruine, sans toit ni clôture, avec des murs fissurés menaçant de s’effondrer.

Alors que le gouvernement béninois s’investit dans l’amélioration du système éducatif et veille à garantir un cadre d’apprentissage décent pour tous, les écoliers de Djondji continuent de suivre les cours sous le soleil et sous la pluie depuis bientôt cinq ans. Malgré les nombreuses démarches du bureau des parents d’élèves et des directeurs successifs auprès des autorités communales, aucune solution concrète n’a été apportée à ce problème. Plus de 160 élèves et plusieurs enseignants se retrouvent ainsi livrés aux intempéries, dans l’indifférence totale des autorités locales.

Les habitants de Djondji s’interrogent sur leur place au sein de la commune de Ouidah et sur le rôle du Chef d’arrondissement de Djègbadji dans le Conseil communal. Ils demandent des comptes sur l’utilisation des budgets communaux qui s’élèvent à plusieurs milliards de francs CFA depuis 2020.  Pourquoi l’école n’a-t-elle jamais été prise en compte dans les plans de réhabilitation ? Quel crime Djondji a-t-il commis pour mériter un tel abandon ? Le maire de Ouidah, Christian Mawugnon Houétchénou, et l’ensemble du Conseil communal sont interpellés sur leur responsabilité dans cette situation.

Il est incompréhensible que la réfection de cette école, pourtant emblématique, ne figure pas parmi les priorités budgétaires. La commune pourrait également négocier avec l’entreprise chinoise CHEC, en charge du dragage pilote du carrefour critique Djondji-Houncloun, dont le coût dépasse 23 milliards de francs CFA, afin qu’elle finance la reconstruction de l’établissement dans le cadre de sa responsabilité sociétale. Alors que le gouvernement béninois œuvre pour le développement de la région, notamment avec le bitumage de la route des pêches reliant Fidjrossè à Djondji, la mairie de Ouidah doit jouer sa partition en assurant des infrastructures éducatives dignes pour les enfants de la localité. Les populations, reconnaissantes des efforts du Chef de l’État pour le désenclavement de la région, espèrent que leurs doléances seront entendues et que des actions concrètes seront enfin engagées pour sauver l’école primaire publique de Djondji.

Salomon Mawugnigan DOSSOU(Coll.)

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