Membre du parti Les Démocrates, Julia Akpaki s’est prononcée sur la loi sur la chefferie traditionnelle adoptée par l’Assemblée nationale. Lire son message.
Mes chers compatriotes,
Béninoises et béninois,
Nous voici une fois encore face à une réforme du gouvernement dit de la rupture qui, avant même son effectivité, suscite déjà des critiques et plus encore dès son adoption par la représentation nationale.
C’est plus qu’une évidence aujourd’hui que la loi sur la chefferie traditionnelle vient, comme toutes les réformes du régime, brimer les béninois et désaxent les principes sacro-saints qui régissent la société africaine et particulièrement celle béninoise.
De plus en plus, le Bénin, notre chère patrie, perd de ses fondamentaux qui l’ont maintenu jusqu’ici dans la paix même si cette dernière est apparente depuis quelques années.
Le pays est désossé au jour le jour et le peuple regarde impuissant, ou du moins pour l’instant.
Notre pays a négativement et véritablement changé ses neuf ( 09 ) dernières années et croupit sous le poids des réformes et décisions controversées du régime de la rupture. C’est un constat amer mais malheureusement vrai.
Le jeudi 13 Mars 2025, l’Assemblée nationale, composée majoritairement de députés de la mouvance présidentielle, a voté une loi qui va inféoder nos gardiens de la tradition et par conséquent désorganiser la société telle que construite et conduite selon les cultures ancestrales.
Les réformes sont nécessaires mais elles le sont encore plus si elles profitent aux populations pour qui elles sont opérées. Le contraire, tel qu’il est constaté depuis 2016 sous le régime de la rupture, est une véritable machine qui écrase les fondamentaux de la société et asphyxie le vivre ensemble qui caractérisait pourtant notre communauté depuis des décennies.
A tout point de vue, cette loi sur la chefferie traditionnelle bafoue les réalités culturelles du Bénin et offre la dangereuse occasion à l’Etat d’imposer une organisation administrative à une institution qui repose sur des règles ancestrales bien établies et qui a survécu au temps pendant des siècles.
Sous le régime de la rupture, nous avons déjà enregistré plusieurs réformes qui, aujourd’hui, relèguent notre pays au rang des nations où tout est à refaire pour préserver la paix et la quiétude dans un État qui se veut démocratique.
La réforme du système partisan enlève au Bénin son manteau de multipartite pourtant consacré par la Conférence nationale des Forces Vives de la Nation.
Cette réforme, qui est un échec cuisant des réformes politiques opérées par le régime, fait reculer notre pays de plus de 30 ans ou le PRPB régnait. Le code électoral exclusif, voté en mars 2024, renforce cette réforme du système partisan et dépouille le Bénin, de ses moments festifs en périodes électorales. La loi sur l’embauche, votée par le parlement monocolore, est une industrie qui produit des chômeurs plutôt que de créer des conditions d’employabilité des béninois. Quand bien même notre pays est dans un régime déclaratif, des mesures sont prises pour obliger les acteurs de la politique béninoise à se soumettre à des autorisations du préfet, du maire, etc. avant d’animer la vie politique telle que consacrée par la Constitution.
La liberté syndicale est morte et la presse est bâillonnée. La liberté de manifester des béninois est également enterrée sous ce régime.
Comme si tout ceci ne suffisait pas, nous voici face à une loi qui mêle l’Etat à ce qui ne le regarde pourtant pas.
Tout est à refaire et pour sauver les meubles, la représentation nationale doit retourner, au plus tôt, à l’hémicycle pour restituer à notre tradition, à notre culture, ce qu’elle a vandalisé en chiffonnant notre histoire, hacher notre intelligence et souiller de facto la mémoire de nos ancêtres.
Le Bénin est sur le fil du rasoir car, tout ce qui constitue ses racines est aujourd’hui arraché par la ruse et la rage érigées en mode de gouvernance malgré qu’elles affament le peuple et déstabilisent la société.
Notre rôle en tant que citoyens ou gouvernants, c’est de travailler pour assurer à la génération future un avenir certain dénudé de toutes incertitudes sociopolitiques dommageables à la paix et au vivre ensemble.
Nous devons donc nous mobiliser pour que démocratiquement, légalement et légitimement, nous préservions les acquis de la Conférence Nationale des Forces Vives de la Nation de février 1990.
Nous avons une responsabilité et le Bénin, notre pays, en perpétuelle démolition, appelle notre patriotisme sur tous les plans.
Nous vaincrons !!
Julia AKPAKI