Alors que s’est ouvert hier, mardi 11 mars 2025, au Tribunal de première instance de Cotonou, le procès sur l’affaire Dangnivo, la question qui revient sur les lèvres, c’est pourquoi maintenant, 15 ans après les faits, que la justice semble décidée à élucider l’imbroglio. De tout temps, la lenteur de la justice béninoise a été décriée. Mais avec la création de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), les choses devraient s’améliorer. Seulement, le constat n’est pas pour autant reluisant. L’affaire Carlos Adohouannon en est un exemple.

Ce 08 Mars, lors de la célébration de la Journée internationale des droits de la femme, la Secrétaire exécutive de l’Institut national de la femme a donné certaines informations sur le nombre de plaintes enregistrées ces dernières années par l’institution en charge de la protection de la femme. « De septembre 2021 à décembre 2022, 298 plaintes ont été reçues, avec 15 décisions de justice rendues. En 2023, ce nombre a bondi à 1 117 plaintes et 177 décisions de justice. Les statistiques pour 2024 montrent une nette accélération : 2 109 plaintes reçues et 390 décisions de justice. De janvier à février 2025, l’Inf a déjà enregistré 732 plaintes, confirmant ainsi une forte tendance à la hausse du nombre de victimes signalant des violences  » fait savoir Flore Djinou. De son exposé, ce qui retient l’attention, au-delà de l’augmentation exponentielle des plaintes de 2021 à ce jour, c’est le nombre insignifiant de décisions de justice rendues. 15 décisions de justice sur 298 plaintes en 1 an, 3 mois, 177 décisions de justice sur 1117 plaintes en 2023 et 390 décisions de justice sur 2109 plaintes en 2024. C’est insignifiant. A moins que la Secrétaire exécutive de l’Inf n’a pas tout dit. Est-ce que toutes les plaintes reçues sont systématiquement confiées à la justice ? L’Inf ne tente-t-elle pas dès fois des règlements à l’amiable quand elle est saisie de faits de violences basées sur le genre ? Les personnes qui viennent se plaindre, vont-elles jusqu’au bout de la procédure ? Ne se rétractent-elles pas en cours de chemin ? Autant de questions qui méritent des éclaircissements sur la démarche de l’Institut face à l’augmentation des plaintes. Mais tel que c’est dit, on a l’impression que la justice ne suit toujours pas le rythme, malgré la création de la Criet qui, outre les crimes économiques et le terrorisme, est désormais compétente pour beaucoup d’autres infractions comme celles à raison du genre.

M.M

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