La pastèque est très appréciée au Bénin. En période de jeûne musulman par exemple, l’importance de ce fruit n’est plus à démontrer. La pastèque ou le melon d’eau, apports nutritifs et éventuelles conséquences sur l’organisme…
De l’origine de la pastèque
« La pastèque encore appelée melon d’eau, au nom scientifique Citrullus lanatus (autrefois Citrullus vulgaris) est de la famille botanique des cucurbitacées », confie Fiacre Alladaye, nutritionniste. A l’entendre, elle est originaire de l’Afrique Centrale, où on y trouve encore des cultivars. Plusieurs variétés de formes ronde ou oblongue existeraient et donnent des fruits à chair rouge, rose, orange, jaune, et blanche. La couleur, souligne-t-il, diffère selon la variété et sa composition nutritionnelle. En 1949, les premières variétés de pastèques sans pépins voyaient le jour aux Etats-Unis. La pastèque, selon le propos du nutritionniste était exceptionnellement cultivée dans les pays chauds où elle remplaçait l’eau de consommation lorsque celle-ci devient rare ou polluée. Au Bénin, elle est produite dans la partie méridionale, précisément, dans le département de l’Atlantique (communes de Ouidah, Kpomassè, Allada, Toffo, Zê et Abomey-calavi). La partie septentrionale n’est pas du reste avec les départements de l’Atacora (communes de Kérou et Matéri) et de la Donga (commune de Djougou). Les départements du Borgou, Alibori, Mono, Ouémé, Plateau, Collines et Couffo s’essaient aussi à la production, a-t-il affirmé.
Le melon d’eau, un fruit « très » riche en micronutriments
Selon les explications de Fiacre Alladaye, le melon d’eau est composé à plus de 90% d’eau. Peu sucré (6 à 7g de sucre pour 100g), peu calorique (environ 30Kcal pour 100g), et peu lipidique (à peine 0,1g de lipides), il est un fruit très riche en micronutriments. Le melon d’eau contient des minéraux tels que le potassium, le phosphore, le magnésium, le calcium, le sodium, le cuivre, le manganèse, le sélénium, le fer et le zinc. Il regorge aussi des vitamines hydrosolubles : vitamine C (acide ascorbique) et la plupart des vitamines B, à savoir la thiamine (B1), la riboflavine (B2), la niacine (B3), l’acide pantothénique (B5), la pyridoxine (B6), l’acide folique (B9) et la cyanocobalamine (B12). De la vitamine A, des traces de vitamines E et K et une bonne dose d’antioxydants (lycopène, lutéine, zéaxanthine et des caroténoïdes provitaminiques A) y sont aussi contenues, renchérit l’agro-nutritionniste. La particularité du melon d’eau, à l’en croire, réside dans sa forte teneur en vitamines A, C et surtout B qui, précise l’homme, rendent moins nerveux.
Les pépins de la pastèque pour en faire de l’huile
La pastèque renferme plusieurs propriétés. « La pastèque a des propriétés hypocholestérolémiante, anti- inflammatoire, anti cancéreuses et réduit l’hypertension artérielle », déclare notre consultant. A l’écouter, le fait d’hydrater le corps en mangeant de la pastèque maintient l’être humain toujours jeune. La pastèque contiendrait par exemple une quantité de lycopene qu’aucun fruit ne contient. Le lycopene, explique-t-il, est un anti oxydant qui a la propriété de drainer les radicaux libres (déchets qui émanent de notre alimentation et qui intoxiquent notre organisme et empêchent une bonne circulation sanguine) qui se trouvent dans le corps après la consommation de nombreux aliments cancérigènes. La consommation de la pastèque prévient du cancer, des crampes, et d’autres inflammations du fait de sa forte teneur en composés anti-oxydants. En effet, le lycopène contenu dans la pastèque a des effets hypocholestérolémiant, anti-inflammatoire, anticancéreux (cancer de la prostate) et réduirait l’hypertension. Par ailleurs, souligne Fiacre Alladaye, « les pépins de la pastèque sont très riches en vitamines C et très nutritifs. Ils sont utilisés pour produire d’huiles comestibles et même dans les pâtisseries en farine de pain ».
Du melon d’eau et de la fonctio érectilen
La consommation de la pastèque, aux dires de Fiacre Alladaye, est très idéale aux sportifs, car elle réduit les crampes musculaires, la déshydratation ou encore les vertiges suite à une activité physique intense ou à une exposition à une température élevée (période de forte chaleur). Toutefois, a-t-il précisé, à ces fins, il est conseillé de manger un peu de pastèque quelques minutes avant l’exercice, de même qu’après, afin de bénéficier de sa propriété rafraîchissante. Par ailleurs, la prise de la pastèque avec du citron augmente la quantité de vitamine C et de fer bio disponible dont les bienfaits dans l’organisme ne seraient plus à énumérer.
La consommation de la pastèque aurait des effets bénéfiques sur le cœur, la peau, les reins et faciliterait la fonction érectile. « Sous réserve de la confirmation par la science, la pastèque améliore la fonction érectile », a déclaré Fiacre Alladaye.
La pastèque et le surpoids
Contrairement à ce qui se susurre, la pastèque ne fait pas grossir. Du moins, aux dires du nutritionniste. « Elle ne fait pas grossir, au contraire, sa consommation donne une sensation de satiété grâce à sa forte teneur en eau qui vous amène à manger peu donc à emmagasiner moins de surplus d’énergie. Donc vous ne grossissez pas », a martelé Fiacre Alladaye. Il suffit, poursuit-il, d’en manger un morceau avant le repas pour se sentir repu tout en mangeant peu. Toute chose qui limite même les risques de surpoids ou d’obésité liés à l’alimentation. Toutefois énonce le nutritionniste, quand la pastèque est conservée au frais, les risques de surpoids sont à envisager. La pastèque, conseille-t-il, doit se conserver à l’air libre, hors du réfrigérateur, idéalement à des températures se situant entre 15 et 20°C. Elle peut se conserver jusqu’à une quinzaine de jours (si elle n’est pas trop mûre) à la température ambiante.
Cyrience Fifonsi KOUGNANDE
