L’une des salles de conférence de l’hôtel Azalaï de Cotonou a abrité les jeudi 20 et vendredi 21 février 2025 l’atelier faisant office de lancement du projet ‘’Tradom’’. Initié par l’OIT (Organisation Internationale du Travail), ce projet vise à favoriser une meilleure condition de vie et de travail aux agents employés dans les ménages pour accomplir les tâches domestiques au quotidien.

Ils sont pour la plupart du temps les personnes menacées ou soumises à toutes formes de bassesses, d’abus, de violence, de marginalisation, d’humiliation avec à la clé un sous-traitement salarial indigne. Les agents domestiques, selon l’observation générale, ne jouissent pas d’une condition de vie et de travail aisée. Pour donc palier le phénomène, redimensionner cette activité et donner un ouf de soulagement aux agents domestiques communément appelé ‘’Boy ou Bonne’’ l’Organisation Internationale du Travail (OIT) a voulu serrer les coudes avec le Ministère du Travail et de la fonction publique, ainsi que le Ministère des affaires sociales plus les organisations syndicales pour mettre en place un programme pouvant permettre à cette frange de la société d’être soulagée et de bénéficier de leur droit après l’accomplissement de leur devoir dans les règles de l’art.  « Le Bénin a fait de la protection des droits des travailleurs sa priorité. Et les actions entreprises ainsi que les mesures prises pour améliorer leurs conditions de travail en sont le témoignage. C’est dans cette même dynamique de prendre en compte toutes les couches socio-professionnelles, que la protection des droits des travailleurs et travailleuses domestiques a été inscrite au titre des chantiers du gouvernement. Ces derniers constituent l’un des groupes les plus exposés à forte prédominance féminine. Le harcèlement sous toutes ses formes et d’autres dérives constituent leur lot au quotidien.  En effet, partout dans le monde, les personnes qui travaillent dans un milieu fermé ou isolé à l’abri des regards comme c’est le cas dans nos domiciles sont particulièrement exposées à tous ces types d’abus et les travailleurs et travailleuses font partie de cette catégorie de mains d’œuvres. Il s’agit d’une couche très vulnérable » mentionne Véronique Tognifodé, la ministre des affaires sociales et de la microfinance pour montrer le bien fondé de la naissance de ce projet de l’OIT dénommé ‘’Travail domestique décent au Bénin’’ (Tradom). Pour sa collègue Adidjatou Martins, du travail et de la fonction publique, il est d’une urgence capitale que cette catégorie socioprofessionnelle soit sauvée. « En procédant ce jour, jeudi 20 février 2025, au lancement officiel du projet dénommé amélioration des conditions de travail dans l’économie du soin spécifiquement pour les travailleuses et travailleurs domestiques, c’est pour moi une grande satisfaction de constater autant de personnalités réunies autour de cette noble cause. En effet, les travailleuses et travailleurs domestiques jouent un rôle inestimable dans nos sociétés.  Ils exercent dans nos domiciles des tâches aussi diverses que variées telles que l’entretien des locaux, la cuisine, la garde des enfants, des prestations de soins aux personnes âgées, aux familles des employés du secteur public comme privé, la conduite de véhicule, le gardiennage, bref, ils sont ceux là sans qui la vie dans nos familles serait difficile.  Les études récentes réalisées par le BIT ont estimé à soixante quinze millions six  (75,6 millions) le nombre des travailleurs domestiques âgés de 15 ans au moins. Les femmes quant à elles constituent 76 % de l’effectif total. Et les hommes environ 24% de cette catégorie d’employés. En Afrique, on dénombre neuf millions six  (9,6 millions) de travailleurs domestiques répartis sur le continent. Pour le cas spécifique de notre pays le Bénin, les travailleurs domestiques représentent plus d’un tiers des femmes en emploi salarié. Soit un taux de 35,7 %. Et comme nous le savons, la quasi-totalité de ces travailleurs et travailleuses domestiques évoluent dans l’économie informelle avec pour corollaire la faiblesse des rémunérations, les journées longues de travail, la non jouissance des repos légaux de travail. De même, leur accès à la protection sociale est très limité pendant que les violences de toutes sorte à leur endroit sont récurrents. Vous convenez donc avec moi qu’il n’est pas admissible de rester indifférent face à ce type de traitement fait à des être humains, qui plus est, sont des compatriotes. C’est la raison pour laquelle, au nom du gouvernement, je remercie et soutiens ce projet de l’Organisation internationale du travail qui s’inscrit parfaitement dans le Programme d’action du gouvernement (PAG 2021-2026) » fait savoir la ministre du travail et de la fonction publique avant de notifier que tout sera mise œuvre par le gouvernement du Président Patrice Talon pour que ce projet Tradom connaisse un aboutissement heureux et que toutes les initiative allant dans le sens de la protection des droits des travailleurs et travailleuses domestiques prospèrent. La cérémonie a enregistré la présence de la Coordonnatrice résidente du système des Nations Unies au Bénin, du Représentant résident du programme des Nations Unies au Bénin, des représentant des ministres, des représentant des missions diplomatiques, du président des organisation des employeurs (CNP-Bénin et Conep), le représentant de la Directrice pays du bureau BIT à Abidjan, la coordonnatrice nationale du BIT, des secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales du Bénin.

Teddy GANDIGBE

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