Selon source proche du dossier, confirmant une information de plusieurs médias, la plateforme britannique de streaming DAZN, principal diffuseur du Championnat de France de Ligue 1, réclame 573 millions d’euros à la Ligue de football professionnel (LFP) devant le Tribunal de commerce de Paris.

La plateforme britannique de streaming DAZN est le principal diffuseur du Championnat de France de Ligue 1. AFP – GABRIEL BOUYS. C’est une crise qui menace l’écosystème du foot français. En effet, les finances de plusieurs équipes françaises reposent sur la manne financière des droits TV.

La plateforme britannique DAZN, qui diffuse huit rencontres de Ligue 1 par journée de championnat contre 400 millions d’euros annuels jusqu’en 2029, demande 309 millions d’euros pour « tromperie sur la marchandise » et 264 millions d’euros pour « manquement observé », selon la même source. Elle se plaint notamment des conditions d’exploitation difficiles liées au piratage et du manque de coopération de certains clubs pour mettre en valeur le « produit Ligue 1 » qu’elle vend à ses abonnés.

La LFP a décidé de puiser dans son fonds de réserve

Le conflit entre DAZN et la Ligue a poussé la plateforme britannique à s’acquitter seulement de la moitié (35 millions d’euros) d’une échéance de paiement prévue en février. La LFP a en retour assigné en référé DAZN devant le Tribunal de commerce de Paris, la décision étant attendue le 28 février.

En attendant, la LFP a décidé de puiser dans son fonds de réserve pour permettre aux clubs « de faire face à leurs besoins de trésorerie ». « Le Conseil d’Administration de la Ligue de football professionnel (LFP) a décidé ce soir à l’unanimité d’activer son fonds de réserve sans attendre la décision du Tribunal des activités économiques de Paris concernant le litige en cours avec DAZN », a écrit la Ligue dans un communiqué lundi 17 février. Durant un comité d’administration, le président de la LFP Vincent Labrune en a profité pour délivrer un message d’unité, selon une source proche du dossier, alors que les tensions sont très vives entre les présidents de L1 au sujet de la stratégie de la Ligue dans le dossier des droits TV.

La décision de DAZN de ne pas honorer la totalité des sommes dues en février a provoqué une grande inquiétude au sein des clubs de Ligue 1, déjà menacés d’une grave crise financière liée à la baisse drastique de leurs droits TV avec l’entrée en vigueur de l’accord entre la LFP et DAZN l’été dernier.

Durant l’audience au tribunal vendredi, DAZN avait évoqué le chiffre de 500 000 abonnés à sa plateforme en France, bien loin des 1,5 million espéré. La société britannique et la LFP disposent chacune d’une clause leur permettant de rompre leur contrat en décembre 2025. La plateforme britannique de streaming se plaint notamment des conditions d’exploitation difficiles liées au piratage et du manque de coopération de certains clubs pour mettre en valeur le « produit Ligue 1 ».

Une réunion à la Fédération française de football

Cette nouvelle crise des droits TV a ravivé la fracture entre partisans de Vincent Labrune, réélu en septembre 2024, et une opposition de plus en plus bruyante, qui conteste le choix de l’attelage formé pour la diffusion de la Ligue 1 par DAZN (8 matches contre 400 millions d’euros annuels) et BeIn Sports (1 match contre 100 millions d’euros annuels). Une fronde incarnée par les présidents de Lyon, John Textor, et de Lens, Joseph Oughourlian. Ils sont aussi très remontés contre le président du Paris SG Nasser Al-Khelaifi, par ailleurs patron de BeIN Media Group, maison-mère de BeIN Sports, dont ils dénoncent le conflit d’intérêts à la Ligue.

« L’erreur qui a été faite au départ, c’est de casser la relation avec Canal+ », a affirmé lors d’une conférence de presse l’entraîneur de Lille Bruno Genesio vendredi 14 février. Bruno Genesio s’est dit nostalgique de l’époque où la Ligue 1 était diffusée par son partenaire historique Canal+. « Pour moi, l’erreur qui a été faite au départ, c’est de casser la relation avec Canal+. Sans faire de campagne publicitaire pour les uns ou les autres, mais pour moi, le foot, c’était Canal+. Les premiers matchs, ç’a été Canal+. Avec Charles Biétry, Michel Denisot aux commentaires… Ils ont révolutionné la retransmission du football grâce à plein de choses que d’autres n’avaient jamais faites. Aujourd’hui, quand je regarde la Formule 1, le rugby, j’ai envie de regarder les matchs sur Canal+ », a-t-il aussi déclaré.

Philippe Diallo, président de la Fédération française de football (FFF), a convoqué l’ensemble des parties prenantes du football professionnel, en pleine crise avec DAZN, le lundi 3 mars dans les locaux de la fédération.

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