Le chef de l’Etat invité à mettre fin aux violations des libertés
Le groupe parlementaire Les Démocrates a tenu un point de presse ce mardi 11 février 2025 au siège national du parti à Cotonou, en réponse aux interdictions croissantes de leurs activités politiques par le pouvoir en place. Les représentants du parti au Parlement, par l’occasion, ont dénoncé les actions de la Police républicaine qui ont empêché la tenue de manifestations légales dans plusieurs localités, notamment à Malanville, Ouaké et Abomey-Calavi.
Le parti Les Démocrates demande des comptes au gouvernement. Ceci, suite à plusieurs meeting du parti, interdits çà et là dans le pays. À travers une déclaration lue par l’honorable Djima Kolawolé Ogbon pour le compte du groupe parlementaire de l’opposition, ils ont exprimé des préoccupations quant à l’avenir de la démocratie au Bénin sous la présidence de Patrice Talon. À travers sa lecture, le groupe de députés critique les tactiques qualifiées d’intimidation et de restriction des libertés mises en œuvre par le gouvernement qui, visent, d’après les conférenciers, à préparer un nouvel « hold-up électoral » pour 2026. Ceci, en soulignant que ces actions violent les normes démocratiques et les lois établies, notamment la Constitution révisée de novembre 2019, qui garantit la liberté d’expression et le rôle des partis politiques. « Les faits sont là et dangereusement constitutifs de violation des normes démocratiques, universellement reconnues et plus particulièrement des textes de loi que la Rupture elle-même, à l’ombre de son Assemblée monocolore, s’est librement donnée. La Constitution révisée de novembre 2019, la charte des partis politiques et le statut de l’opposition, autorisent-ils un maire à interdire une manifestation d’un parti politique régulièrement constitué ? », questionne-t-il. Des exemples concrets d’interdictions ont été cités par ces députés à travers cette déclaration, comme celle d’une manifestation du mouvement Dav Assouka et d’une séance de reddition de comptes prévue par le député Nourénou Atchadé. Le parti Les Démocrates, légalement constitué et ayant 28 députés à l’Assemblée nationale, rappelle-t-il, a affirmé que ces interdictions sont illégales et abusives. En outre, le groupe a dénoncé l’inégalité de traitement entre les partisans du gouvernement et ceux de l’opposition, appelant à des actions judiciaires contre ces violations. « Pendant qu’il est interdit aux députés du parti Les Démocrates ainsi qu’aux militants d’animer la vie politique, il s’observe une politique du deux poids, deux mesures. En effet, les partisans du chef de l’Etat se pavanent à l’intérieur du pays, qui pour vanter les mérites du régime de la rupture, qui pour jeter de l’opprobre sur l’opposition, qui d’autre pour demander un troisième mandat inconstitutionnel au profit du président Patrice Talon. A ce propos, les autorités judiciaires devraient se saisir de ces violations publiques de la Constitution notoirement constitutives de trouble à l’ordre public », martèle l’honorable Djiman Kolawolé Ogbon. Enfin, le parti a appelé le peuple béninois à se mobiliser pour reconquérir sa liberté lors des élections générales de 2026 et a demandé au président Talon d’intervenir pour mettre fin aux violations des libertés fondamentales. « Aucune menace, aucune intimidation, aucune interdiction et surtout aucun état policier n’empêchera le peuple béninois de reconquérir sa liberté à l’issue des élections générales de 2026. Le parti Les Démocrates emporte la caution et exhorte le peuple à se tenir vaillamment mobilisé pour prendre son destin en main. Le parti Les Démocrates demande au chef de l’Etat de rappeler à l’ordre, les maires, les préfets et la Police républicaine pour que cessent au plus vite ces actes de violation de nos libertés fondamentales », va-t-il ainsi conclure.
J.G