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Bénin: Une fin de règne au rythme des procès

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A un an quelques mois de la fin du régime Talon, le Bénin vit au rythme des procès. Trois gros dossiers tiennent actuellement les Béninois en haleine. Critiques du régime Talon et hommes du système tombés en disgrâce défilent devant la Criet depuis quelques jours. Et tel que cela se dessine, ces procès dureront tous les mois de janvier, février et mars.

Après son enlèvement au Togo en août 2024, le procès de Steve Amoussou, soupçonné d’être l’activiste politique connu sous le pseudonyme de « Frère Hounvi » a été une fois de plus reporté au 10 mars 2024. Ouvert ce lundi, 27 janvier 2025, l’audience n’a duré que 10 minutes. Le juge a procédé à la lecture de messages extraits d’une chronique de Frère Hounvi, accusant l’armée béninoise d’avoir tiré sur des civils lors des violences à Savè. L’avocat de la défense, Me Julien Togbadja, a contesté la légalité de la présence de Steve Amoussou en affirmant qu’un recours, toujours en cours devant la Cour constitutionnelle, remet en question la légalité de la poursuite. Il a demandé un renvoi du procès en attendant la décision de la Cour, prévue pour le 20 février 2025, et a également exigé de connaître les parties civiles impliquées dans l’affaire. Le procureur a rétorqué que la défense devait se tourner vers le parquet pour obtenir les documents judiciaires nécessaires. Le juge a donc décidé de reporter l’audience au 10 mars.

Arrêté en novembre 2024, l’ex Dgpn Louis Philippe Houndégnon était également devant les juges de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet) ce 27 janvier 2025. Il est accusé d’incitation à la rébellion et de harcèlement électronique. Louis Philippe Houndégnon a plaidé non coupable à l’ouverture de son procès, devant la Criet. Il a présenté son parcours professionnel, affirmant avoir occupé divers postes importants au sein de la police. Il a abordé ses sorties médiatiques, qu’il considère comme une stratégie de défense après avoir été alerté sur une possible arrestation liée à des tentatives de coup d’État. Tout en insistant sur son innocence, il déclare ne jamais s’associer à des actes de déstabilisation. Le ministère public en retour, a contesté sa position de citoyen lambda, faisant référence à son ancien statut, tandis que l’ex Général soutient qu’il n’a jamais abordé des sujets classés secret défense. Lors de la perquisition de son domicile, des matériels policiers et militaires ont été retrouvés. L’accusé a expliqué que certaines munitions étaient des tests datant de 2005, tandis que d’autres équipements étaient personnels. Tout en réitérant avoir été approché pour des propositions de coup d’Etat, qu’il a déclinées à chaque fois, l’ancien flic dit être conscient que ce sont ses critiques à l’égard de la fusion Police-Gendarmerie et de la lutte contre le terrorisme qui sont la source de ses malheurs. Son procès est renvoyé au 24 février 2025.

Le procès des amis d’hier

A ces deux procès où sont accusés des personnes considérées comme des opposants au régime Talon, s’ajoute celui d’anciens barons du régime. Au banc des accusés cette fois, d’un côté, l’ami jusque-là considéré comme l’ombre de Patrice Talon, Olivier Boko. De l’autre l’ancien ministre de la jeunesse et des sports du régime Talon, Oswald Homeky. Les deux sont accusés de « complot contre l’autorité de l’Etat », « corruption d’agent public » et « faux et usage de faux ». Au 1er jour du procès, les avocats des prévenus se sont déconstitués, évoquant des irrégularités dans la composition des juges. Le Procureur spécial près la Criet, Mario Mètonou a accordé 5 jours aux mis en cause afin qu’ils recrutent de nouveaux avocats. Hier, mardi 28 janvier 2025, c’était la fin du délai des 5 jours. Mais Olivier Boko et Oswald Homeky sont revenus devant la Cour toujours sans avocats. La Cour a décidé de poursuivre les débats. Plusieurs personnes sont venues déposer à la barre dont le colonel Dieudonné Tévoédjrè qui aurait dénoncé le complot et d’autres proches de Rock Nieri, beau frère d’Olivier Boko. Quand vient le tour de ceux-ci, Olivier Boko et Oswald Homeky ont refusé de déposer sans la présence de leurs avocats. Le procès reprend ce jour, mercredi 29 janvier 2025.

M.M

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