Souvent confrontée à des retournements de vestes et à des remous internes, la classe politique attire l’attention à l’approche de chaque élection majeure depuis des décennies. À quelques encablures de la présidentielle de 2026, contrairement au passé, cette tradition ne décolle pas.
Les élections générales, prévues pour 2026, incluront une présidentielle qui permettra au pays de changer de premier magistrat. Après huit années à la tête du pays, Patrice Talon devra se retirer pour laisser place à un successeur, conformément à la constitution. Les élections présidentielles ont toujours été sources de bouleversements politiques, et 2026 ne fera pas, dans les gestes, exception. Autrefois, les partis politiques en fin de mandat s’engageaient dans des recompositions spectaculaires, créant de nouvelles alliances ou renforçant les formations politiques existantes. Cependant, sous l’influence de lois électorales strictes dont le code électoral contesté, ces pratiques ont cédé la place à des remous internes. Ainsi, depuis quelques mois, les mouvements au sein des partis de la mouvance sont moins visibles. Ceux qui expriment leur désir de succession sont souvent éjectés de leurs postes ou par coïncidence emprisonnés pour divers motifs. Les cas d’Oswald Homeky et Olivier Boko, actuellement en prison, illustrent cette situation, tout comme celui de Seidou Adambi, l’ex-ministre de l’Eau et des Mines, récemment sanctionné par son parti et limogé. À la mouvance, la contenance est donc de mise. Ce procédé semble marquer la fin de la tolérance zéro envers l’indiscipline au sein des formations politiques de cette mouvance, visant à dissuader toute initiative solitaire en dehors des souhaits du Chef de l’État pour les élections. Ce dernier a clairement indiqué qu’il ne souhaite pas que l’on parle de sa succession six mois avant les échéances. L’on peut donc déduire que ces mesures visent à éviter toute recomposition politique dans sa mouvance, comme par le passé.
L’opposition aussi résiste…
Pendant ce temps, l’opposition, dirigée par le parti Les Démocrates, fait preuve de discipline, sans démissions massives ni soulèvements internes. Au contraire, elle semble dynamique et promet de faire bouger les choses dans les jours à venir. L’honorable Kamel Ouassagari, dans une récente sortie, a affirmé que de nombreuses démissions au sein de la mouvance en faveur des Démocrates seront à prévoir. Bien que ces déclarations restent à confirmer, il est clair que des mouvements se préparent pour que chaque formation politique cherche à tirer profit de la situation. Cependant, cela ne suffit pas à garantir des recompositions profondes de la classe politique, qui se produisent tous les dix ans. Contrairement aux années 2001, 2006 et 2016, les cartes pour la présidentielle de 2026 ne sont pas encore prêtes à être redistribuées. Pour l’instant !
J.G