Les Démocrates prépare 2026 en toute sérénité, malgré les pièges
Boni Yayi se porte de mieux en mieux, selon le Secrétaire à la Communication
Le Président Boni Yayi a connu des problèmes de santé, mais son état s’améliore grâce à un traitement approprié. Guy Dossou Mitokpè, Secrétaire national à la Communication du parti Les Démocrates, le disant, désapprouve une nouvelle fois le dernier discours de Patrice Talon et annonce que toute tentative de déstabiliser son parti serait perçue comme une attaque contre l’espoir du peuple. Interview…
Matin Libre: Comment va aujourd’hui le parti Les Démocrates ?
Guy Dossou Mitokpè: Nous pensons que le parti Les Démocrates se porte très bien. Aujourd’hui, c’est le parti le mieux structuré, le mieux organisé et le parti qui aujourd’hui inspire le plus nos populations. Tout ce que ce régime impose à nos populations comme difficultés, il n’y a qu’une seule alternance, il n’y a que le parti Les Démocrates comme solution. Donc aujourd’hui, porter peut-être un coup au parti Les Démocrates ou essayer de déstabiliser ou de désaxer le parti, c’est essayer de toucher profondément à l’espoir du peuple.
Des rumeurs persistent et font état de ce que son Président, Boni Yayi, n’a pas sa santé au beau fixe. Qu’en est-il réellement ?
Le Président Yayi Boni, que je salue au passage, et je vais profiter du truchement de votre caméra pour lui réitérer mes bons vœux de bonheur, de santé et de succès. Si je vous disais que le Président se porte bien, peut-être que je serais en train de vous mentir. La santé du Président a pris un coup. Mais la bonne nouvelle, c’est que sur le chemin du traitement du mal, les choses vont très bien. Le président est en train de se reprendre, il a eu un petit bobo de santé dont le traitement a fait rejaillir peut-être certains effets secondaires sur sa peau. Donc, je voudrais rassurer les Béninoises et les Béninois que le Président se porte bien parce qu’il va de mieux en mieux. Et, je l’ai dit tout à l’heure, sur le chemin de son traitement, les nouvelles sont très bonnes. Avec les spécialistes qui s’occupent du traitement de son mal, nous rassurons le peuple béninois, rassurons les militants et les militantes du Parti, que le Président se portera comme un charme.
Parlons actualité politique. Que retient-on de la série de consultations initiées par le Cadre de concertation de l’opposition à l’endroit des centrales et autres formations politiques de la mouvance ?
Ceux qui nous dirigent actuellement travaillent à nous diviser. Donc, le parti Les Démocrates étant aujourd’hui la principale formation politique de l’opposition, je le dis sur la base des dernières élections législatives, c’est la première force qui s’oppose à ce régime. Sur cette base, nous avons le devoir de rassembler. Donc, tous ceux qui ne tiennent pas le même langage sous ce régime, tous ceux qui sont sous l’asservissement de ce régime, tous ceux qui subissent le diktat des décisions très contestées de ce régime, on doit se mettre ensemble. C’est dans cette dynamique que le parti Les Démocrates a apporté le leadership de rassembler autour de lui les autres partis de l’opposition. À cela, nous avons rencontré quelques forces vives de notre République, telles que les syndicalistes, telles que certaines forces de la société civile, qui constatent que depuis un certain nombre de mois, nous sommes dans une République où les décisions sont violées jour après jour, où les lois chrysogènes sont votées, où le diktat de ceux qui nous dirigent est patent. Donc, pour essayer d’apporter une solution adéquate, pour essayer de porter la voix du peuple, le parti Les Démocrates a trouvé juste de ne pas faire cavalier solitaire. Pour ne pas faire cavalier solitaire, nous avons trouvé bon, comme je l’ai dit tout à l’heure, de rassembler autour de nous, toutes les forces de l’opposition. C’est dans cette dynamique que vous avez constaté qu’il y a une série de concertations. Cette série de concertations découle ainsi de l’idée qu’il faut rassembler les forces afin d’arriver à trouver des solutions plus démocratiques.
Pourquoi pas la Fcbe ?
Non, je ne dirais pas pourquoi pas la Fcbe. Vous savez, il y a eu des luttes par le passé, c’est vrai que si vous vous souvenez un peu des conditions, je veux dire, de la naissance de cette Fcbe Nouvelle génération, c’est vrai qu’il y a des raisons pour lesquelles, je veux dire, on ne pouvait pas être en collaboration avec eux. Mais, nous n’avons pas regardé ces raisons. Nous avons discuté avec toutes les forces. Souvenez-vous qu’au Chant d’oiseaux, nous avons fait des déclarations communes autour de la Fcbe. Donc, à ce niveau, il n’y a pas de sujet tabou. Ce n’est pas un sujet tabou pour nous, nous continuons de croire que nous pouvons discuter avec tout le monde.
Mais pour cette dernière consultation, la Fcbe n’a pas figuré dans la liste des partis présents. Pourquoi ?
Oui, simplement peut-être parce que nous n’avons pas véritablement pu nous parler comme on le voudrait. Donc pour nous, il est hors de question que nous puissions pratiquer la même politique que le régime de Patrice Talon. En le disant, nous sommes pour le rassemblement. Nous n’avons pas à exclure d’autres forces de l’opposition.
Alors, le dernier discours du Président sur l’État de la nation. Que vous inspire-t-il ?
C’est un discours regrettable. Je crois que si on avait la possibilité d’effacer certaines choses, on les effacerait parce que je ne crois pas que ça soit des choses qui puissent servir aux générations futures. C’est triste de savoir que dans l’histoire de notre Parlement, il arrivera un jour où on parlera aussi de cette histoire, de ce genre de propos dans l’enceinte du Parlement qui, quoi qu’on dise, est un haut et sacré lieu de la démocratie. Je pense que le Président, à travers ses propos, n’a pas révélé le Bénin à travers ce discours. Pour moi, c’était un discours regrettable, dans la forme comme dans le fond. Donc, lorsque le Président parle de passé honteux, nous ne le dirons jamais assez (…). D’abord il a été un acteur décisif dans ce passé, en tout cas. J’ai écouté un de ses cadres qui parlait de repentance. Lorsque vous avez fait du mal et qu’aujourd’hui, vous parlez de repentance, c’est à travers les actes que vous posez. Et les lois que M. Patrice Talon a votées aujourd’hui à l’Assemblée nationale sont des lois regrettables et qui sont à comptabiliser dans ce passé honteux. Et comme cela ne suffisait pas, il y a 81% de ceux qui l’entourent qui ont été des acteurs clés de ce passé honteux. On ne peut pas poser certains actes et dire aujourd’hui qu’on est dans la repentance. Lorsque vous avez manipulé les textes, lorsque vous avez, par le passé, je vais dire, manipulé les textes et que vous continuez de manipuler ces textes aujourd’hui, vous n’êtes pas dans une disposition de repentance. Puisque, voyez-vous, en 2019, on a manipulé les textes pour écarter l’opposition. 2019, c’est le passé. Et en 2021, on a écarté tous les partis de l’opposition, on est allé à un match amical et avec à la clé du sang versé avec des morts. Ça aussi, c’est le passé. Avec ce passé pourtant honteux, ils ne sont pas prêts à rebrousser chemin. Ils assument ce passé. Ce passé récent dans lequel ils ont fait couler le sang des Béninois, ce passé récent dans lequel ils ont trituré les textes de la République, ils ne sont pas prêts à rebrousser chemin par rapport à ce passé. Donc, pour nous, il est important de dire que le passé récent est le passé honteux. Ce passé honteux, il est vraiment tout près, le passé honteux, il est en 2019, le passé honteux, il est en 2020, le passé honteux, il est à l’élection présidentielle de 2021. Donc pour moi, tout ça, c’est honteux. Et je l’ai dit. Et comme si cela ne suffisait pas, ils sont prêts à réaliser ce passé honteux à travers un code électoral exclusif. Et donc pour nous, voilà! Il n’y a rien de nouveau sous le soleil. Ils ne sont pas prêts à changer. Et nous, nous continuerons de travailler à ce que non seulement le Bénin puisse retrouver sa lettre de noblesse, et ce, dans l’amour.
Comment appréhendez-vous 2026 ?
Nous aborderons 2026 avec la sérénité totale. Il n’y a pas de panique. Ceux qui sont aujourd’hui en panique, ce n’est pas nous. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui gèrent et je vais dire de manière dictatoriale le pays d’aujourd’hui. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui sont rejetés par les populations. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui gèrent avec l’opacité que nous constatons aujourd’hui. Ceux qui sont en panique par rapport à 2026, c’est ceux qui sont obligés de rechercher des bénévoles fabriqués de toutes pièces. Donc, moi je dis, du côté du Parti les Démocrates, on observe et nous préparons 2026, malgré tous les pièges qu’ils ont positionnés dans le Code électoral, à commencer par une Assemblée monocolore, une élection présidentielle sans le parti Les Démocrates. Nous travaillons minutieusement, nous travaillons avec beaucoup d’adresse pour que 2026 ne se fasse pas, non seulement sans le parti Les Démocrates, mais que 2026 se fasse surtout avec la voix du peuple, avec la souveraineté du peuple et du public.
Qu’est-ce qui a été déjà concrètement fait pour ?
Ce sont des questions stratégiques. Nous avons notre agenda, nous avons notre chronogramme. Donc, nous ne nous ferons pas dicter notre rythme. Personne ne nous dictera notre rythme.
Un mot pour la nouvelle année ?
Ils travaillent à continuer à faire couler le sang. Et nous, nous ne travaillons pas dans ce sens. Nous ferons tout pour que le sang ne puisse pas couler. Et nous resterons sur la voie de la vérité. Et nous resterons attachés à la voie de la vérité. Nous ferons des actions pour que l’année 2026 puisse être différente. Donc, on va dire que l’année 2026 puisse être différente de l’année 2019. Nous ferons attention pour que cette année 2026, et par la grâce de Dieu, ne puisse pas être une année où beaucoup de personnes se retrouvent en prison, d’une manière injuste, ou poussées à l’exil de manière blafarde. Nous continuerons le combat et ce combat, nous le mènerons sur le chemin de la vérité et sur le chemin de l’esprit de la souveraineté de l’humanité.
Réalisation et transcription : Janvier GBEDO