Dans son discours sur l’état de la nation, prononcé au Parlement ce vendredi 20 décembre 2024, Patrice Talon se dit préoccupé par le faible taux de pouvoir d’achat engendré par la cherté de la vie. Même si cette opinion semble retenir positivement l’attention, elle est par contre en contradiction avec toutes les initiatives et mesures, surtout fiscales, souvent prises par son gouvernement dans ce sens.

Le Chef de l’État était une fois encore au Parlement, pour son traditionnel discours à la nation. Pour l’avant-dernier exercice de son second et dernier mandat, Patrice Talon, face aux députés et en présence de ses Ministres, s’est intéressé à plusieurs sujets, dont celui relatif à la cherté de la vie. À ce propos, le Président de la République s’est montré introspectif et empathique. « La cherté de la vie et le faible pouvoir d’achat du plus grand nombre d’entre nous, demeurent, eux aussi, pour moi, un point d’insatisfaction et de peine. Mais en vérité, un pouvoir d’achat suffisant pour chacun de nous tous, n’est-il pas l’objectif final de notre action commune ? Est-il réaliste que, venant de si loin, nous soyons déjà tous satisfaits de tout ? Nous n’y sommes pas encore, mais ensemble, nous construisons jour après jour le pays, afin qu’il offre à chacun, à terme, les meilleures opportunités d’épanouissement en fonction des efforts fournis », a ainsi peint le Chef du gouvernement. À travers ces propos, Patrice Talon montre que des efforts se font pour soutenir ce faible pouvoir d’achat même s’il reste à faire. À première vue, l’on est tenté d’être accroché par cette vision et pensée. Seulement, à l’arrivée, la situation que tente de décrire l’homme semble être en porte-à-faux avec ce que vivent au quotidien les béninois. En plus de la vie qui devient de plus en plus chère et dans tous les compartiments, beaucoup d’actes, d’initiatives et de mesures viennent solidifier cette cherté. Dans ce contexte de plaintes et de lamentations générales, tout indique que beaucoup d’efforts ne se font d’ailleurs pas, pour soulager cette peine des citoyens. Des lois des finances aux autres actes qui augmentent un peu plus le chagrin des citoyens, tout y passe. Cette situation de cherté notoire qui entraîne par ricochet le faible taux d’achat connu de tous est dénoncée par plus d’un. Alors que rien ne change véritablement sur le terrain, il n’est pas illusoire de penser que le Chef de l’État et les béninois ne sont pas au même diapason sur le sujet. Si oui, que fait concrètement son gouvernement pour pallier un tant soit peu la peine généralisée dans le pays ? Si les autres pays voisins ont compris de si tôt et s’investissent à soutenir ce faible pouvoir d’achat à travers des mesures incitatives et d’allégement fortes, le Bénin de Patrice Talon surtout sur les denrées de premières nécessités semble être plus ou moins absent. Entre indifférence et manque de volonté, les béninois demeurent attentistes sur le sujet. Pour peu que ça change.

M.M

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