Une conférence débat a réuni, Vendredi 20 décembre 2024, au siège de l’ong Towara des têtes de pont, dépositaires et universitaires autour du masque kpakliyao, un masque zangbéto atypique qui, depuis sa création, suscite toujours curiosité et attention particulière.
Le masque Kpakliyao retient plus d’une attention aujourd’hui. Selon le professeur Charles Ligan, modérateur du panel à l’occasion, ce masque Zangbéto fait partie du patrimoine immatériel authentique du sud Bénin. Il est spécialement connu comme originaire de l’ancien royaume de Porto Novo mais plus précisément d’Adja Tado. Pourquoi donc en venir à parler de la sauvegarde de ce masque aujourd’hui ? C’est à juste titre la grosse interrogation qui a fait scruter toutes les formes de perceptions et d’analyse pendant le panel. Parmi les panélistes, il y a Atchou Atindékoun Julien, dignitaire du culte Zangbéto, Makoutodé Zinsou, dépositaire du culte Zangbéto et Dah Dagbémanbou Sèmandégbé, sans oublier Marcel Zounon le président de l’ong Towara et organisateur du festival des rituels et danses masquées (Féridama) qui est à sa 15ème édition. Axé autour du thème : « Le masque Kpakliyao, connaissance et savoir-faire liés à ses pratiques » ce débat a fait monter à la surface passion et idées de positionnement. « 15ans de marche vers les différents types de masques et les sociétés détentrices, c’est un heureux plaisir pour nous de pouvoir aller dans cette démarche au cœur de notre tradition, de nos couvents et forêts sacrées afin de rencontrer ces sachant qui entretiennent les savoir et savoir-faire liés à ces masques » mentionne Marcel Zounon pour faire toucher du doigt ce qui est concrètement fait depuis quinze ans que le Féridama bat son plein et fait vibrer le stade de l’amitié Général Mathieu Kérékou, Agla et environs au rythme de plusieurs variétés de masques tel que: le Kaléta, les Bourians, les Échassiers, le Zangbéto, les Abikou, les Gounouko, pour ne citer que ces masques. Pour l’ensemble des panélistes, le masque Kpakliyao reste un masque Zangbéto unique en son genre et c’est d’ailleurs le masque source du culte Zangbéto. Resté donc depuis lors sans copie, ce masque atypique ne sort qu’à des cérémonies solennelles estampillé d’une exception sans précédent. Une raison fondamentale qui milite en sa faveur pour son inscription sur la liste des patrimoines à l’UNESCO. Le panel a permis tout de même aux participants de prendre connaissance d’un certain nombre de réalités au sujet du Zangbéto en général et du Kpakliyao en particulier.
Teddy GANDIGBE