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Frontière Nigéria-Bénin: Une importante quantité de devises arraisonnée

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Une importante quantité de devises en provenance du Nigéria pour le Bénin arraisonné par le Bureau de Surveillance du Territoire Douanier conduit des mains de maitre par le Col Marcellin LAOUROU.

L’individu qui est le cerveau de ce trafic est doté de toutes les stratégies pour contourner la douane béninoise. Il a dissimulé des devises en euros en coupure de 200, 100, 50, 20 etc dans son corps et soigneusement attaché. Malheureusement pour lui le dispositif mis en place par le Col LAOUROU et ses éléments a porté ses fruits.

Appréhendé au niveau de la frontière entre le Bénin et le Nigéria, il a été conduit au à la direction du Bureau de Surveillance du Territoire Douanier où les agents ont procédé à sa fouille.

Après le décompte, un total plus de 100 millions de FCFA.

En cette période de fin d’année, la douane béninoise a renforcé son dispositif de veille et de contrôle.

INTERVIEW AVEC COL. MARCELLIN LAOUROU

Journaliste : Bonjour Colonel. Vous revenez ce soir d’une opération de répression et de lutte contre la fraude qui vous permis d’arrêter une importante somme d’argent.  Il s’agit des devises en euros. Dites-nous ce qui s’est passé réellement ?

Colonel : Merci monsieur le journaliste. Effectivement les services de la douane à travers le bureau de la surveillance du territoire douanier ont appréhendé une quantité importante de devises en euros. Il s’agit des coupures de 200, 100, 50, 20 euros. Cette arrestation a été possible grâce aux instructions de la hiérarchie. Comme des mesures ont été prises au niveau de l’aéroport international de Cotonou, aujourd’hui la tendance pour les fraudeurs consiste à opérer au niveau des frontières terrestres et sur le territoire national.

Quand nous avons eu l’information la hiérarchie nous a instruit à renforcer le dispositif de contrôle au niveau des frontières terrestres. C’est en fait ce dispositif qui nous a permis de mettre la main sur cet individu qui de façon ingénieuse a caché ces billets tout au long de son corps avant de porter sa tenue bomba. Nous y sommes arrivés grâce au renseignement. Il pensait tromper la vigilance de nos services, car arrivé au niveau de la frontière, il a laissé tomber son véhicule personnel et a pris un taxi pensant qu’on ne pouvait plus le reconnaitre. Mais comme la douane aujourd’hui a changé sa stratégie de lutte contre la fraude, le grand banditisme et les crimes économiques, nous avons pu mettre la main sur lui et après une palpation comme vous l’avez constaté et par la suite nous avons découvert cette quantité impressionnante de devise en euros.

Journaliste : En quoi le fait de garder l’argent sur soi en voyageant ou transporter une grande somme de devises constitue une infraction ?

 

Colonel : Aujourd’hui dans le cadre de la lutte contre le financement du terrorisme, le blanchiment de capitaux, les législateurs nationaux des Etats et celui communautaire ont renforcé l’arsenal juridique en la matière. C’est pour dire que la manipulation de l’espèce est encadrée par un règlement de l’Uemoa, la loi uniforme sur le contentieux des relations extérieures des pays membres de l’Uemoa, le code des douanes et aussi la loi sur la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Toutes ces législations encadrent le transport de l’argent et définissent clairement les modalités.

Pour transporter de l’argent sur soi à partir d’un certain montant, il faut remplir des conditions comme : faire la déclaration à la douane. A partir de 5 millions de francs CFA, il faut obligatoirement déclarer. Cette déclaration est gratuite d’ailleurs. Cela permet aux autorités étatiques de savoir la source de provenance et l’utilisation de cet argent. Si vous ne déclarez pas vous tombez sur le coup de la loi et la conséquence est que votre argent sera saisi.

Dans nos Etats il est démontré que l’émergence du terrorisme a un lien direct avec cette pratique de manipulation et de transport de devises. C’est par l’argent que le terrorisme est financé. C’est par l’argent que les équipements qui servent à attaquer nos populations sont achetés. Donc ne pas déclarer l’argent transporté est un acte grave et dangereux.

Nous invitons nos populations à déclarer désormais leur argent aux services des douanes afin d’éviter que leurs devises ne soient saisies et surtout éviter les lourdes sanctions prévues par la loi et les règlements.

Journaliste : Après cette saisie quelle sera la suite ? Cette grande somme saisie devient-elle systématiquement l’argent de la douane ?

Colonel : Pour la suite de la procédure, la justice fera son travail. Mais ce que je peux dire en ce qui nous concerne, quand vous prenez l’article 460 point 2, il y a deux catégories de peines. Peine d’emprisonnement allant de deux à cinq ans. Et la peine d’amende allant de deux à quatre fois du montant des devises saisis. Même la loi uniforme les relations financières extérieures des pays membres de l’Uemoa prévoit en son article 20 l’emprisonnement allant de 1 à 5 ans tout en précisant que le minimum d’amende doit être supérieur au montant de la devise saisie. A cela peut s’ajouter l’application de la loi sur le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme.

Journaliste : Quel est votre message pour sensibiliser la population ?

 Colonel : J’aimerais inviter la population et les usagers à faire une déclaration à la douane lorsqu’ils détiennent de l’argent supérieur ou égal à 5 millions. Je leur rappelle une fois encore la détention des devises est encadrée. Lorsque vous faites la déclaration vous êtes libres de circuler et cela sécurise aussi votre argent.  Le fait de ne pas déclarer est un danger pour le pays. Cette pratique fait certains pays sont sur la liste grise des organisations internationales et c’est préjudiciable pour le développement du pays. J’appelle une prise de conscience collective et au sens du patriotisme.

Je saisie cette occasion pour remercier tous ceux qui nous aident à atteindre ces résultats. Notre hiérarchie notamment la Directrice générale, notre ministre de tutelle et ceux qui nous informent sans oublier l’ensemble des collègues avec qui nous travaillons.

M.M

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