Home Bénin Exposition des yeux aux écrans: Vers une génération à lunettes

Exposition des yeux aux écrans: Vers une génération à lunettes

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 (Le temps à fixer l’écran ne doit pas, en continue, dépasser plus d’une heure)

 « L’œil est la lampe du corps…», rappellent les Saintes écritures dans Matthieu 6 verset 22. Pourtant, de plus en plus, cet organe important de notre corps est mis à rude épreuve au travers des écrans…

Le monde croque les Technologies de l’information et de la communication (Tic) à belles dents. Hier, la télévision était un luxe. N’en avait pas qui veut mais qui en a vraiment les moyens. Hier, pour transmettre un message, il fallait parcourir des kilomètres ne serait-ce pour un télégramme par exemple. Hier, si le téléphone mobile existait à peine, le portable, quant à lui, était en conception. Inutile de rappeler ici, les premières formes de téléphones portables. Aujourd’hui, pour ces appareils suscités, il y en a de toutes sortes. Chacun y va donc de sa bourse et selon son goût. On parlera de télévision plasma, smart… Ordinateurs portatifs, de bureau, tablettes, portables android, iphone, etc, et la liste est longue. Si, à la maison, la priorité est donnée à la télévision, au boulot, l’ordinateur prend le relai. Partout et en tout temps, les yeux sont rivés sur le portable surtout avec l’avènement des réseaux sociaux tels : Facebook, WhatsApp, Twitter, Instagram, Tiktok. On s’approprie alors de tout à la fois sans se soucier de leurs conséquences négatives sur la santé humaine. Seulement, à force d’être tout le temps en contact avec ces appareils, les yeux sont mis à rude épreuve.

« Je passe en moyenne 70% de mon temps devant l’écran »

Angelo Dossoumou est rédacteur en chef au Groupe de presse Fraternité. « Je passe en moyenne 70% de mon temps devant l’écran. Si, ce n’est pas le portable, c’est la télévision ou l’ordinateur. Et même si je crains pour mes yeux, je n’ai d’ailleurs pas le choix », lâche-t-il d’emblée. A l’entendre, de plus en plus, il est difficile de se passer du téléphone, de la télévision, et de l’ordinateur. Surtout, précise-t-il, « pour nous autres hommes des médias ». « Pour le moment, je remercie Dieu. Je ne porte pas de verre optique. Mais, il n’empêche pas que j’ai des craintes. Surtout avec l’âge, la visibilité prend forcément un coup. Et si pour le moment, je n’ai pas souffert des yeux au point d’aller consulter un ophtalmologiste, cela ne veut pas dire que je suis à l’abri d’une surprise. Mais bon, nous n’avons pas l’habitude sous les tropiques de faire des bilans de santé. C’est dire que je ne peux pas gager que tout est normal », a confié le rédacteur en chef au Groupe de presse Fraternité.

Olga Acacha est agent à la Sobemap. Selon ses propos, elle passe au moins 5 heures de temps en continue devant son ordinateur. « Quand j’ai assez de boulot, je peux passer les 8 heures de temps de travail… », va-t-elle souligner. Et à elle aussi de lâcher : « Je dois avouer que c’est difficile d’être en contact direct avec l’ordinateur tous les jours, mais je n’ai pas le choix ». « Aujourd’hui, j’ai du mal à lire certains documents avant leur traitement. La vue de près devient de plus en plus difficile et il urge pour moi d’aller en consultation pour l’achat d’un verre. Le problème de l’exposition des yeux aux écrans reste pour moi un souci depuis un moment. Je me suis entretenue avec un professeur en ophtalmologie qui m’a dit qu’après 40 ans, il faut se faire consulter pour avoir un verre surtout pour ne pas continuer à rendre faible ses yeux », a poursuivi Olga Acacha. A l’en croire, s’il n’est pas prouvé que l’ordinateur peut altérer la vue sur le long terme, il est, en tout cas certain, qu’il provoque une fatigue, des irritations, et des douleurs au niveau des yeux après une utilisation intense. Les médecins, fait-elle savoir, appellent cela dans leur langage : le Computer vision syndrome (Cvs).

Le comble, informe-t-elle, est que, ce n’est pas l’écran de l’ordinateur en lui-même qui nuit aux yeux. C’est plutôt le fait qu’il soit utilisé pour ou à peu près pour tout. « Quand je parle de tout, c’est lorsque nous lisons nos mails, les journaux, nous flânons sur des sites pour chercher des informations, des photos ou des vidéos toute la journée sur l’ordinateur. Au final, une grande partie de nos journées est consacrée à la lecture sur écran sans oublier les portables, la télévision.

« L’exposition des yeux aux écrans est souvent responsable de leur sècheresse… »

Pour le Dr Sarah Djossouvi-Obounou, ophtalmologiste, l’exposition des yeux aux écrans est souvent responsable de leur sècheresse et d’une gêne à la lumière. « A notre niveau, il n’y a pas eu d’étude proprement dite. Nous nous reposons donc sur les différents cas de la vie courante qui arrivent vers nous lors des consultations pour dire quoi faire », a-t-elle affirmé. Pour Sarah Djossouvi-Obounou, en cas de sècheresse des yeux, il faut utiliser les lubrifiants pour œil. Aussi, indique-t-elle, quand il s’agit des écrans d’ordinateurs ou de télévisions qui envoient des reflets, il faut porter des lunettes anti reflets pour éviter un quelconque mal d’yeux. Mais, une question tout de même. Combien de Béninois connaissent-ils ces lunettes anti reflets ? Combien sont-ils à les porter ?

Dans la même veine, aux dires du Dr Thierry Agli, c’est une réalité ancienne que le fait que les gens exposent de plus en plus leurs yeux aux écrans, constituent des motifs de consultation en ophtalmologie. « Entre ceux qui n’ont pas le choix comme les adultes qui travaillent devant un écran et ceux qui ont le choix c’est-à-dire, les enfants à qui les parents achètent les tablettes et autres sans contrôler le temps passé devant, les cas de consultation sont considérables », confie l’ophtalmologiste.

Son conseil pour les adultes, malgré les contraintes professionnelles, est de prendre des pauses après une heure à l’écran ne serait-ce détourner la tête au moins 5 minutes de l’écran. Ceci, parce que le temps à fixer l’écran ne doit pas, en continue, dépasser plus d’une heure. Même si dans la pratique, fait-il observer, cela est difficile, il encourage à le faire.

C’est dire, à l’allure où vont les choses, si rien n’est fait, la génération à lunettes est fort à craindre.

Fifonsi Cyrience KOUGNANDE

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