Tostan et la GIZ ont lancé à Cotonou au Bénin, le 25 novembre 2024 à l’hôtel Mavilla, le projet « Engagement éco-systémique pour une paix et une cohésion sociale menée par les citoyens » à travers le premier séminaire avec 24 partenaires venus de différents départements du Bénin. Financé par le Fonds Régional de Stabilisation et de Développement (FRSD), une initiative de la CEDEAO et du Ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ), le projet vise à promouvoir la cohésion sociale et prévenir l’extrémisme violent au Bénin.

L’augmentation des menaces à la cohésion sociale et à la sécurité au Bénin nécessite une approche multi-acteurs et écosystémique pour garantir que la population dispose des outils, des ressources et des approches nécessaires pour assurer son bien-être individuel et collectif.

C’est tout l’enjeu de ce projet qui ambitionne au terme d’une analyse situationnelle réalisée en octobre 2024, de répondre aux défis identifiés liés aux cas de violence locale en hausse, motivés par les conflits entre éleveurs et agriculteurs, la propriété et l’accès à la terre et les questions concernant la gestion des ressources naturelles.

A ce premier séminaire, les participants venus des départements cibles ont été familiarisés avec les principes fondamentaux du modèle de Tostan, avant la cocréation des prochaines étapes du partenariat. Premier d’une série de séminaires interactifs à venir, l’approche repose sur un partage de connaissances, et sur des principes clés du modèle d’éducation non formelle de Tostan, centré sur les droits humains et ancré dans les valeurs culturelles africaines. L’approche du projet se base aussi sur la synergie entre les acteurs, permettant de renforcer les efforts sur la santé mentale et support psychosociale, renforcer les mécanismes de prévention des conflits a la base, de promouvoir une gouvernance inclusive et de garantir une gestion partagée et équitable des ressources.

Plus précisément, le projet met l’accent sur la santé mentale des femmes, des jeunes et des groupes vulnérables qui sont souvent les premières victimes des conséquences socio-économiques des conflits. Il sera mis en œuvre par Tostan et les partenaires du Bénin basées à Cotonou, et dans les départements de l’Atacora, la Donga, et les Collines. En tant que partenariat de partage et d’apprentissage mutuel avec le gouvernement du Bénin, les réseaux de la société civile dirigés par les femmes et les jeunes, et les organisations agro-pastorales internationales et locales seront mobilisés afin de promouvoir un dialogue pacifique, des politiques gouvernementales menées par les citoyens, une diminution de la violence et une plus grande cohésion sociale.

Levant un coin de voile sur cette approche innovante, le Coordonnateur du programme, Yussuf Sané, a indiqué que l’approche expérimentée depuis 30 ans, est basée sur les droits humains et mise en œuvre avec la participation effective des communautés locales. A travers le renforcement des capacités des communautés locales, l’approche favorise des transformations notamment l’abandon de toute forme de violence y compris la violence domestique, l’excision, le mariage forcé mais aussi la violence entre les communautés. Appliqué au Bénin, ce modèle, en se fondant sur les évidences, peut bien contribuer à faire face efficacement aux différents conflits et violences notamment les conflits récurrents entre agriculteurs et éleveurs.

Au terme de ce premier séminaire, les participants n’ont pas caché leur satisfaction. Pour la Présidente de l’Union des femmes élues conseillères de l’Alibori, l’Atacora, de la Donga, du Borgou et des Collines, Kadjinatou Djègga Dèmmon, cette approche est « extraordinaire » en ce qu’elle permet de mieux cerner les problèmes des communautés afin de trouver les solutions avec la communauté et pour la communauté. « Avec cette approche, nos communautés vont bénéficier de changement et de bien-être », a-t-elle soutenu. A son tour, Mme Géraldine Mensah de la Direction générale des affaire sociales a également dit tout le bien qu’elle pense de cette approche qui permet aux communautés, de découvrir leurs potentialités et de prioriser leurs besoins. « L’approche Tostan implique réellement la population à la base sur la résolution de leurs problèmes », a-t-elle martelé.

Grâce au parcours de partage et d’apprentissage mutuel amorcé pour mettre en œuvre l’approche Tostan, le Bénin est sur la voie d’adresser efficacement les situations de violence dans les communautés et de promouvoir la paix et la cohésion sociale. Elle permettra également de générer de meilleures relations entre les acteurs, de renforcer le respect des droits humains et la collaboration vers des objectifs communs.

Alain TOSSOUNON (Coll.)

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