L’Association des animateurs et présentateurs du Bénin siglée ‘’AAP-Bénin’’ s’apprête pour commémorer, le 09 novembre 2024, ses trois (03) ans d’existence. A cet effet, les ténors dudit regroupement ont voulu parler de l’expérience et du parcours dans une série d’entretiens réalisés pour l’occasion. Lire intégralement le Président de l’association.
Le Président Ulysse Elliot Djodji : « Nous avons réussi à inscrire l’AAP dans la nomenclature des acteurs culturels du Bénin »
« Sur trois ans d’existence, l’Association des Animateurs et Présentateurs du Bénin (AAP-Bénin), a su s’imposer dans l’univers des acteurs culturels du Bénin à travers sa reconnaissance officielle, son adhésion au Conseil National des Organisations d’Artistes et d’acteurs culturels – CNOA, la reconnaissance de ses membres par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC) et bien d’autres succès. Mais le chemin est encore long, avec des idées les unes plus ambitieuses que les autres pour l’assainissement de l’environnement du show-biz et de l’évènementiel au Bénin. De la création aux visions, Ulysse Elliot Djodji, le Président Fondateur de l’Association des Animateurs et Présentateurs du Bénin, expose les idées dans cet entretien spécial réalisé à l’occasion de la célébration du trois ans d’existence de cette association. Lisez.
Ulysse Elliot Djodji, quelle a été l’idée de création de cette association ?
L’idée de la création de l’Association des Animateurs et Présentateurs du Bénin est venue d’un vide que j’ai constaté. J’ai remarqué que sur la place, il y a plein d’écoles de journalisme, cadres de formation des journalistes de tout genre, des associations de journalistes culturels, de journalistes spécialistes de santé, des journalistes qui connaissent des questions d’environnement ou politique. Mais, il n’y a pas de creuset vivant qui fédère les animateurs au Bénin. Les animateurs de scène, les animateurs radio et télé. C’est fort de cela que j’ai décidé de la création de l’association des animateurs et présentateurs du Bénin pour deux objectifs. Créer un cadre de brassage entre les différents animateurs un peu partout sur le territoire et créer un cadre de formation, de renforcement de capacité par les pairs au niveau du secteur de l’animation.
Parlez-nous de sa genèse.
« La genèse ! Oh !!! Nous avons tenté une première initiative d’association d’animateurs qui n’a pas prospéré. C’était en 2018. C’est encore parti de moi mais le leadership pour que cela puisse prospérer n’a pas suivi. J’ai dû prendre le devant des choses en 2021 pour qu’on puisse créer cette association pour laquelle j’ai pris les rênes. Le 30 octobre 2021, nous nous sommes retrouvés en Assemblée Générale à l’École Internationale de Graphisme du Bénin. Et sous la bénédiction, la coupole du directeur du cabinet du ministère du Tourisme, de la Culture et des Arts, du directeur des Arts et du Livre, des doyens Jean-Louis Azé, Éric Anianbossou, Gildas Lantounkpodé et bien d’autres, nous avons pu mettre cette association sur les fonts baptismaux. À la genèse, il faut dire que lorsque j’ai partagé l’idée avec quelques animateurs de la place, l’adhésion a été systématique, et ils ont suivi le mouvement. À l’Assemblée Générale de création de cette association, nous avions eu une cinquantaine d’animateurs. »
Il n’est pas aisé de tenir une association dans le contexte actuel où chacun est obnubilé par ses occupations personnelles. Mais vous y tenez depuis trois ans déjà.
« Oui ! Ce qu’il faut retenir, c’est que l’animation et la présentation dans notre pays ou bien le domaine de la maîtrise des cérémonies en général est une profession libérale. La plupart des gens, notamment ceux qui font surtout du live, n’appartiennent pas à un responsable, à un chef, à une hiérarchie. Ils sont vraiment très mobiles. Ils vont et viennent. Et donc, il est difficile de mobiliser tout le monde dans un creuset à chaque fois et selon l’agenda de l’association. Oui, ce n’est pas chose aisée. Pour réussir ce pari depuis trois ans, les responsables ont dû faire preuve de beaucoup de sacrifices et de don de soi. Ils ont pris le devant de ci ou de ça pour que réellement tienne l’association, sinon c’est difficile de retrouver tout le monde dans le même creuset. Pour les activités, pour les mobiliser, il faut absolument une dose de sacrifice pour que tout puisse être uni. C’est le don de soi, comme je le disais. Beaucoup de sacrifices, la compréhension mutuelle qui ont fait survivre cette association jusque-là. Évidemment, il y a une bonne dose de passion. »
Parlez-nous des grands projets et réalisations durant ce parcours.
« L’un des projets phares de l’AAP, c’est la professionnalisation du secteur à travers l’élaboration des cartes qui seront à terme signées par la Haute Autorité de l’Audiovisuel et de la Communication (HAAC). Je veux déjà me réjouir de tout ce que nous avons fait comme réalisation jusque-là. Notamment l’enregistrement. Déjà à la création, nous nous sommes enregistrés aux Préfectures et au Ministère de l’Intérieur. En conséquence, nous figurons dans le Journal Officiel du Bénin. C’est une grande victoire parce que ce n’est pas une association à la bouche, mais c’est une association officiellement connue de l’État béninois que nous pilotons. Outre cela, nous avons réussi à inscrire l’AAP dans la nomenclature des acteurs culturels du Bénin. L’AAP est donc reconnue officiellement par le Ministère du tourisme, de la culture et des arts. La suite logique, c’est notre adhésion au CNOA et la reconnaissance de membres par la HAAC à travers la cosignature des cartes des membres par le Président de cette institution. Ceci passera par la catégorisation des animateurs. Ceux qui sont dans la ligue des débutants, ceux qui sont en intermédiaire, c’est-à-dire qu’ils ont déjà plus de 5 ans d’expérience et ceux qui ont passé 10 ans d’expérience qui sont les experts. Ils auront leurs cartes et pourront donc les faire valoir.
L’autre chose, c’est la réglementation du secteur en matière de tarification. Nous voulons travailler un peu comme l’ordre des avocats, l’ordre des architectes, l’ordre des géomètres, etc. Nous voulons travailler à avoir une tarification validée et homologuée par les pairs. Cela permettra vraiment de sécuriser les honoraires des maîtres de cérémonie sur le territoire béninois. Aujourd’hui, il est courant de voir certains maîtres de cérémonie, après 10 ans d’expérience, être payés à 50 000 francs, 30 000 francs, alors que d’autres pour le même job sont payés à 300 000 francs, voire 500 000 francs. Le secteur doit être réglementé avec une grille tarifaire selon le type d’activité, la durée de l’activité, etc. C’est un projet qui me tient à cœur et par la grâce de Dieu, il sera exécuté en 2025. »
AAP-Bénin, trois ans après, quelles sont les autres perspectives ?
Les perspectives, c’est déjà d’élargir le rang des membres pour qu’on ait davantage de membres appartenant à l’AAP, de réaliser ses projets phares qui pointent à l’horizon, et surtout de travailler à une image de marque du maître de cérémonie béninois, de l’animateur du présentateur béninois dans l’écosystème du show-biz et de l’événementiel au Bénin.
Propos recueillis par Edouard G. (Coll.)