(Après des mandats de dépôt, l’audience prévue pour le 7 novembre)
Rendu il y a près de 50 ans et mis en exécution un an après, un jugement contesté permet à une Collectivité dénommée Tchin de semer une sorte de zizanie foncière. Ceci, sur un domaine de plusieurs centaines d’hectares à Tori Avamè, Hêvié et Houèdo; dans le département de l’Atlantique. Nonobstant l’ordonnance en date du 16 août 2016, rendue par le Juge d’instruction du Deuxième Cabinet du Tribunal de Première Instance de Première classe d’Abomey-Calavi fixant des mesures conservatoires sur ce domaine querellé, cette Collectivité, dont même le conseil de famille est contesté puisqu’écartant une majeure partie de ses membres, a pu morceler une grande partie de ces terres. En connivence avec certains cadres de la localité et parfois sous haute surveillance sécuritaire, les villageois sont ainsi chassés et leurs biens immobiliers sont vendus, revendus et expropriés. Au nombre des nouveaux acquéreurs, figurent certaines personnalités ayant mis des montants faramineux en jeu, pour acquérir des domaines.
Pendant deux ans, une série d’écoutes et de défilés devant la cellule des plaintes et dénonciations de la Présidence de la République, mais rien n’a bougé d’un iota. C’était sans compter sur les réformes dans la maison justice. Notamment, avec l’avènement de la Cour spéciale des affaires foncières et l’installation de ses membres. Ainsi, depuis la dernière rentrée judiciaire, ce dossier colossal dans lequel sont impliquées des personnalités et des personnes insoupçonnées et insoupçonnables refait surface devant cette nouvelle juridiction. Au cœur de ce dossier, qui tend vers un scandale foncier de grande ampleur, la Collectivité Tchin est impliquée jusqu’au cou. Laquelle, à travers des titres fonciers contestés et sans autorisations nécessaires, vend, revend et spolie même des gens ayant acquis des domaines dans ce périmètre de plusieurs centaines d’hectares. Si des plaintes ont été déposées contre les auteurs de cette mafia foncière dans les années 2010 et 2011, aucune n’avait véritablement abouti. Au contraire, ce domaine a continué, dans cette situation flagrante, par être morcelé sans commune mesure. Même des Sociétés immobilières ont réussi à acquérir une partie de ces terres, objet de litige.
Désormais, la fin de cette récréation est sifflée. Autrement, le parquet spécial de cette nouvelle juridiction foncière a mis fin à tout ce désordre. D’après nos sources, des mandats de dépôt ont même été délivrés à l’encontre de certains membres de cette Collectivité qui ont été déposés en prison par les éléments de la Brigade économique et financière. Fixée au 7 novembre prochain, la première audience devant ouvrir le bal d’un procès tant attendu au niveau de cette Cour spéciale des affaires foncières permettra aux mis en cause et aux spoliés de se confronter. Occasion encore pour les autres victimes ayant acquis des parcelles et des domaines auprès de cette Collectivité de pouvoir se signaler et découvrir enfin le pot aux roses.
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