(Ces signes avant-coureurs à ne pas ignorer)
Opposition politique au régime Talon, Organisations de la société civile, la plupart de ceux qui demandent une révision du Code électoral avant les élections générales de 2026 ont pour souci premier, la préservation de la paix. Cette même paix mise à rudes épreuves lors des législatives de 2019 et de la Présidentielle de 2021 à cause d’une loi électorale jugée crisogène. Or, ladite loi a été plus corsée en mars 2024 par les députés du camp Talon. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, devrait-on donc s’attendre à un bis repetita des situations de 2019 et 2021 qui ont conduit nombre de partisans de l’Opposition derrière les barreaux ?
Déjà, dans le propre camp du pouvoir, des contestations sous forme de remous créent un malaise. Une déclaration publique de l’ancien ministre Oswald Homeky, proclamant son soutien à Olivier Boko n’est-elle à la base de sa sortie du gouvernement ? Etant donné que Olivier Boko n’est pas jusque-là identifié à un parti politique, le chef de l’Etat y a vu une remise en cause, venant de l’intérieur, de la réforme du système partisan à laquelle il tient contre vents et marées. Les événements du mois de septembre suivent cette même logique. Olivier Boko et Oswad Homeky sont aujourd’hui en prison, accusés de tentative de coup d’Etat. En attendant que la justice démêle l’écheveau, les fondements de ce qui se passe sont à chercher du côté du Code électoral qui rétrécit le champ politique à seulement trois ou quatre partis.
Si dans le camp du pouvoir, les choses ne se passent pas comme l’aurait souhaité Patrice Talon qu’en sera-t-il du côté de l’Opposition ? en 2021, des candidats de l’Opposition ont essayé de se présenter à la Présidentielle, sachant bien qu’ils ne remplissaient pas les conditions fixées par le Code électoral. Ils ont été recalés par la structure en charge des élections. La suite est faite d’arrestations de militants de l’Opposition qui sont descendus dans les rues, arrestation de candidats recalés de l’Opposition jugés et condamnés pour des crimes qu’ils jurent ne pas commettre. Face à la sourde oreille du gouvernement quant aux diverses demandes de révision de la loi n°2024-13 modifiant et complétant la loi n°2019-43 portant Code électoral en République du Bénin, l’Opposition va-t-elle cette fois-ci se ranger et agir dans le strict respect de la loi querellée ou des initiatives vont encore surgir pour mettre en difficulté la loi venue réformer le paysage politique béninois ? Le cas échant, faut-il s’attendre à des arrestations en 2026 ? D’ailleurs n’ont-elles pas déjà commencé ?