Créée par la loi N°2022-17 du 19 octobre 2022 modifiant la loi N° 2020-37 du 03 février 2021, portant protection de la santé des personnes en République du Bénin, l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé (ARS) a été installée le 12 Septembre 2022 par le Président de la République. Après deux années de vie et d’activités quasiment sans tambour ni trompette, il est apparu opportun pour le Collège, la Haute Instance, de mieux faire connaître l’Institution des populations auxquelles le premier « fait d’armes » : le dispositif pour la sécurité des patients, déployé depuis quelques mois, est présenté. C’est à travers une mission itinérante prévue pour couvrir tous les départements du pays et dont l’Ouémé et le Plateau ont été le point de départ.
Investie de la mission de veiller à la réalisation du droit à la santé pour tous, par l’amélioration continue de l’offre et de la qualité des soins, l’ARS pour la remplir, a défini une stratégie qui tient à 3 composantes. La première est dénommée dispositif pour la sécurité des patients, dont il a été procédé au lancement du déploiement, le jeudi 28 mars 2024, dans l’ensemble des établissements de santé du Bénin. Depuis lors, plus de répit pour l’Institution qui s’investit inlassablement dans l’accompagnement des structures de prestations de soins de santé et le renforcement des capacités des acteurs des organes de gouvernance de la sécurité des patients.
Quid des patients et des usagers des établissements de santé ?
Le dispositif pour la sécurité des patients est de toute évidence centré sur le patient et fait de ce dernier, un acteur majeur de sa santé. Ce qui, en termes d’efficacité, suppose qu’il en a une meilleure connaissance, surtout que les organisations des utilisateurs des services de santé sont parties prenantes à son élaboration. Pour autant, l’appréciation du niveau d’appropriation du dispositif aussi bien par les professionnels de santé que par les patients, le public et la communauté s’avère indispensable. A cet effet, la mission itinérante, qui a démarré le 30 septembre 2024 vient à point nommé. Elle est conduite par deux équipes, simultanément déployées. L’une a à sa tête, le Président de l’ARS, Dr Lucien Dossou-Gbété et l’autre, le Président de la Commission Qualité et Sécurité des Soins, Dr Jacob Namboni.
L’ARS dans l’Ouémé et Plateau
Ces deux départements de la partie méridionale du Bénin ont reçu du 30 septembre au 04 octobre 2024, les délégations de l’Autorité de Régulation du secteur de la Santé. Dans l’Ouémé, la délégation était au contact, des populations, autorités communales, acteurs et autorités sanitaires de Sèmè-Podji, Avrankou, Adjahoun et Porto-Novo. Au niveau du Plateau, ce sont les communes de Sakété, Kétou et Pobè qui ont reçu la visite de l’ARS. A toutes les étapes, il est observé une forte mobilisation. Ce qui témoigne de l’intérêt des cibles pour cette mission axée autour de deux communications. La première est relative à l’historique et au décret portant attributions, organisation et fonctionnement de l’A.R.S. On en retient que l’ARS est une résultante des réformes engagées par le Président Patrice Talon dans le secteur de la santé dès sa prise de pouvoir en 2016. Ces réformes sont centrées sur l’amélioration de l’offre et de la qualité des soins avec pour finalité la couverture sanitaire universelle. En vue d’une mise en œuvre effective de ces réformes, l’ARS dans une synergie d’actions avec ses Instances techniques, exerce des fonctions d’orientation, de régulation, de conseil, de décision, ainsi que de suivi et d’évaluation relativement aux interventions des acteurs du secteur de la santé. La seconde communication offre une tribune d’explication et de clarification des notions de sécurité des patients, de dispositif pour la sécurité des patients, de justification du motif de déploiement du dispositif, mais également de la mise en relief des avantages du dispositif aussi bien pour les établissements de santé, les patients que les professionnels de santé. Dans le déroulé de cette communication, il est rappelé que la sécurité des patients doit faire l’objet d’évaluation et de contrôle. A ce sujet, la première évaluation est prévue pour le mois de décembre 2024 avec la précision qu’elle est prévue pour être apprenante. Mais avant, les Directeurs départementaux de la santé, les Médecins coordonnateurs de zone sanitaire, les responsables d’établissements de santé sont attendus vers la fin de la 1ère quinzaine du même mois de décembre pour rendre compte du niveau de déploiement du dispositif dans leurs aires sanitaires.
Dans les sept communes parcourues, les centres d’intérêt sont quasiment les mêmes : mauvais accueil des usagers par les professionnels de santé, tarifs des prestations élevés, nature des relations entre l’ARS et les relais communautaires, communication d’un numéro vert pour exprimer les plaintes… C’est aussi presque une symphonie dans l’expression au sein de cette catégorie, mais avec des préoccupations diamétralement différentes de celles des populations. Le déficit quantitatif en personnel qualifié, l’insuffisance d’équipement, la fermeture supposée d’établissements de santé par l’ARS, la non disponibilité d’intrants et consommables pharmaceutiques sont évoqués. Ayant connu du succès dans le libre exercice d’un métier dont ils sont réputés n’avoir ni la qualité, ni les compétences, les piqueurs sauvages, avaient été atomisés par les réformes dans le secteur de la santé avait-on cru. Hélas ! Ils sont de retour, plus aguerris, constatent avec déception, certains acteurs attitrés du secteur. Cette dénonciation, qui telle une antienne est revenue dans toutes les communes parcourues fait état de la complicité des populations. Lesquelles sont paradoxalement et potentiellement des victimes de ces indésirables qui infestent le système sanitaire. Les professionnels de santé espèrent des autorités compétentes, des actions conséquentes pour mettre fin à la montée de ce type d’acteurs qui sont une menace pour la sécurité et la qualité des soins.
En attendant, l’ARS qui se sent concernée par cette situation, poursuit sa mission de contact rapproché avec les populations et les acteurs du système de santé, pour recueillir davantage d’informations utiles et déterminantes pour la consolidation de la réussite des réformes et pour une gouvernance du secteur de plus en plus améliorée.