(Qu’attend le Bénin pour l’honorer vivant ?)

L’écrivain béninois Olympe Bhêly-Quenum célèbre, mardi 24 septembre 2024, quatre-vingt-dix-neuf (99) ans de vie sur terre. Sans doute, il est le patriarche de la littérature béninoise et sa plume a fait parler d’elle partout à travers l’univers. Il lui reste juste une bonne année pour boucler un siècle sur la terre. Alors qu’il a tout donné pour son pays le Bénin en défendant ses couleurs par sa plume partout à travers le monde, aujourd’hui on en est à un carrefour où il faut se poser les bonnes questions. 

Ils sont pleins à être de merveilleux créateurs, dignes fils du Bénin, qui ont fait vieux os et passer de vie à trépas par la suite, sans que personne n’aie songé à faire quoi que ce soit pour leur rendre un digne hommage de leur vivant. Et c’est tout à fait le cas d’Olympe Bhêly-Quenum qui fête 99 ans dans un calme déconcertant. Un bel âge qui ne manque tout de même pas d’attirer l’attention. Il faut faire savoir que l’auteur de ‘’Un Piège Sans fin’’ est un admirable monsieur qui a sacrifié sa vie pour la littérature béninoise, en s’illustre de la plus agréable des manières sur de nombreuses scène de la littérature dans le monde. Aussi, s’est-il consacré à la culture et à la transmission du savoir et valeur de son terroir. Auteur prolifique et pétrie d’un esprit brillant, Olympe Bhêly-Quenum, à travers ses œuvres, dont « L’initié’’, a su marquer des générations de lecteurs et d’intellectuels à travers le monde. Et tout ceci n’est pas fait sans que le Bénin n’y trouve sa part d’honneur.  « À l’aube de son centenaire, c’est avec une grande émotion et une profonde admiration que je vous annonce qu’en 2025, nous organiserons, avec un comité restreint et son accord, la célébration de ses 100 ans dans la plus grande intimité, chez lui, à Garrigues Saint-Eulalie (France). Cet événement sera un hommage solennel à sa contribution exceptionnelle aux lettres et aux sciences humaines. Autour de ce moment historique, des activités scientifiques seront organisées, réunissant chercheurs, écrivains et intellectuels pour réfléchir sur l’héritage littéraire et intellectuel du Doyen. Ces rencontres permettront de valoriser l’immense apport de son œuvre dans le cadre de conférences et de débats. Nous envisageons d’étendre cette activité aux collèges et universités intéressés en Afrique, plus particulièrement au Bénin, afin de lui donner une plus grande portée. J’ai échangé avec le Doyen à ce sujet, et il a donné son aval pour la tenue de cet événement, tout en posant certaines conditions pour que cette célébration reste fidèle à son esprit de modestie et de discrétion. Je vous invite à vous joindre à moi pour lui adresser aujourd’hui nos vœux les plus sincères, et célébrer ensemble cet homme dont l’engagement et la plume continuent de nous inspirer. Nous avons hâte de marquer cette année charnière en 2025, et de partager avec lui ce moment exceptionnel » suggère le Docteur en musique et musicologie Ezin Pierre Dognon, un admirateur de l’écrivain et de ses œuvres. Mais alors, que compte faire le gouvernement de son pays qu’il a si tant honoré par sa création littéraire qui retient aujourd’hui l’attention du monde entier ? C’est là une interrogation qui doit trouver une réponse immédiate puisque le nonagénaire touche à la porte d’un siècle de vie. Et c’est encore une chance pour le Bénin de l’avoir en vie à cet âge et qu’on n’en soit pas à parler de célébration à titre posthume. Sous d’autres cieux, cette suggestion de Ezin Pierre Dognon devrait être récupérée par le pouvoir central afin que la célébration de l’icône soit rendue nationale. Il n’en faut pas mieux, en termes d’âge, pour lui consacrer soixante-douze (72) heures de célébration en pompe avec un tampon festif comparable à nul autre pareil sur toute l’étendue du territoire, si ce n’est pas exagéré. Il serait loisible de croire qu’on ne laissera pas Olympe Bhêly-Quenum rentrer dans le grand silence sans le moindre honneur de son pays comme Le Professeur Honorat Aguessy, Jean Pliya, Roger Gbégnonvi, Jérôme Carlos, Camille Amouro et toutes ces autres têtes pensantes qui sont parties sans tambours ni trompettes, dans la grande muette. Il est temps de commencer par saluer avec beaucoup d’honneur et de respect des génies de la trempe d’Olympe Bhêly-Quenum de leur vivant. Et si, pendant qu’il est encore là, une infrastructure publique prend déjà son nom ou un quartier de lecture ou encore un monument est créé en son nom, ce serait une cerise sur le gâteau.

Teddy GANDIGBE

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