Ils étaient nombreux au départ. Mais à moins de 2 ans de la fin du régime de la Rupture, peu donnent encore de la voix contre Talon. Est-ce l’usure où l’épée de Damoclès qui plane sur les opposants a finalement eu raison d’eux ?
Sébastien Ajavon
Opposant en exil depuis 2018, à la suite de sa condamnation à 20 ans de prison pour trafic de cocaïne, Sébastien Ajavon a cessé de critiquer le régime Talon bien avant l’obtention, en avril 2019, du statut du réfugié politique en France. Lequel statut ne lui permet plus de s’ingérer dans la vie politique de son pays. Normal qu’il reste de marbre même quand ses biens ont été saisis et vendus aux enchères.
Léhady Soglo
Léhady Soglo était Maire de Cotonou en 2016. Il a opté pour le choix de Lionel Zinsou à la Présidentielle. Ses ennuis ont commencé quand Patrice Talon est venu au pouvoir. En août 2017, il a été révoqué de son poste de Maire. Par crainte d’être arrêté, suite à une plainte contre lui pour malversations financières, le fils aîné de l’ancien président Nicéphore Soglo a quitté le Bénin. Depuis Paris, il nie catégoriquement toutes les accusations à son encontre. Jusqu’à un passé récent, il faisait le tour des plateaux de télévisions françaises pour dénoncer les tares de la gouvernance Talon. Mais depuis quelques temps, l’ancien Maire de Cotonou est aphone. Il ne critique plus Talon. On se demande encore ce qui peut justifier cette nouvelle posture.
Léonce Houngbadji
Il fait aussi partie des opposants en exil. Seulement, Léonce Houngbadji semble ne plus s’intéresser à la politique béninoise. L’homme a ajouté une nouvelle corde à son arc. Il est désormais le concepteur de l’initiative « La Semaine l’Afrique des Solutions (SAS) ». Il s’agit d’un concept qui met en valeur les initiatives et solutions les plus innovantes. Léonce Houngbadji a-t-il cessé d’être opposant au régime de Cotonou ?
Fatouma Amadou Djibril
Ancienne ministre de Boni Yayi, Fatouma Amadou Djibril fait partie des premiers exilés. De son lieu d’exil, pendant un temps, elle se faisait entendre, critiquant la traque des opposants sous le régime Talon, de même que certaines décisions prises au sommet de l’Etat. Mais, comme d’autres, elle ne parle plus tellement. Est-ce le calme avant la tempête ou cette nouvelle posture annonce-t-elle un revirement ?
Alexandre Hountondji
Opposant au régime de la Rupture, l’ancien Ministre Alexandre Hountondji fait partie des personnes arrêtées puis libérées en juillet 2022 pour des faits commis pendant la période électorale d’avril 2021. Placé sous contrôle judiciaire depuis lors, Alexandre Hountondji ne donne plus de la voix, comme auparavant. L’homme se fait discret. Pour certains analystes, être placé sous contrôle judiciaire est comme une épée de Damoclès qui plane sur la tête de toutes les personnes libérées. Cela les empêche d’être aussi virulents contre le régime Talon. Dans le lot, on peut citer également Houdou Ali, Paulin Dossa, Joseph Tamégnon… Tous autant qu’ils sont, leur activisme dans l’opposition a pris un coup.
Amos Elègbè
Il est l’un des caciques du régime Yayi, Plusieurs fois ministre, ancien Conseiller spécial aux affaires politiques de Boni Yayi. Après 2016, Amos Elègbè a fait quelques apparitions aux côtés de l’ancien chef d’Etat. Mais depuis quelques temps, l’homme n’est plus aussi actif. On ne le sent plus. Est-ce le poids de l’âge ?
