« Adieu beaux jours si tôt finis ! … Filles, garçons pas de tristesse, vite au travail et sans paresse… »a martelé Victor Hugo pour exciter les apprenants à reprendre le chemin de l’école. La rentrée scolaire 2024-2025 est pour ce jour, lundi 16 septembre 2024. En clair, l’école rouvre ses portes sur toute l’étendue du territoire national béninois ce matin. Bénissons le Seigneur ! Tous les pays de l’Afrique de l’Ouest n’ont pas cette grâce. En effet, de vastes régions des pays de l’AES : Burkina Faso, Mali et Niger ne savent pas quand frappera de nouveau à leurs portes, le bonheur de voir leurs enfants reprendre les chemins de l’école dans les régions qui échappent au contrôle de l’Etat central.
Le mythe d’une année scolaire apaisée
Période de grande effervescence, la rentrée scolaire de cette année l’a été plus que celle de l’année dernière. Le gouvernement, toutes les structures décentralisées de l’Administration générale de l’État et leurs communicants rivalisent d’imagination et d’ingéniosité pour mobiliser tous les acteurs de l’école aux fins d’une rentrée effective et une année scolaire apaisée. On comprend par ces mesures la volonté du Pouvoir central de booster le moral des formateurs afin d’obtenir d’eux des résultats meilleurs. Mieux, le Chef de l’Exécutif a exprimé sa ferme volonté d’accorder la priorité à la formation technique et professionnelle au détriment de la formation générale. Ainsi, trente (30) lycées techniques devraient ouvrir leurs portes depuis la rentrée 2023.
Illusion !
« Trente (30) lycées techniques et professionnels tout de suite » vous avez dit ? Que nenni ! Des centaines de salles de classe construites et livrées avec des tables-bancs en vue de désengorger les classes. Économie de vérité ! Le recrutement massif des Aspirants au métier de l’enseignement (Ame) afin de renforcer les formateurs. Hypothétique ! Les concours ne sont toujours pas lancés. Alors, qu’officiellement, le Ministère chargé des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle, par la Note circulaire 1534 du 17 juin 2024 a enjoint aux Chefs d’établissement de respecter la norme d’au plus 60 élèves par classe alors qu’en France c’est au plus 25.
Au Bénin, en réalité, dans bon nombre d’écoles dans le primaire ( 45 apprenants : norme retenue) comme au secondaire, on compte allègrement 150 apprenants par classe même à Cotonou, surtout dans les zones lagunaires. Comment un enseignant Ame qui a 26 heures de cours par semaine peut-il donner le meilleur de lui-même avec un effectif aussi pléthorique ? Pis, on ne voit pas les efforts qui sont faits pour promouvoir la formation technique et professionnelle. En tout cas, il semble que demain n’est pas la veille. En clair, la formation continue des diplômés sans emploi est toujours la norme. Par conséquent, la régression du taux de chômage et de son corollaire, le sous-emploi n’est qu’un charme. Une nouvelle vague de chômeurs descendra dans neuf mois pendant les prochaines vacances. En attendant, ils sont toujours en orbite
Maximin TCHIBOZO