Home Bénin Mairie d’Abomey-Calavi Quand des agents de l’Anip boudent les populations

Mairie d’Abomey-Calavi Quand des agents de l’Anip boudent les populations

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Dans la quête des différents services de L’Agence nationale d’identification des personnes (Anip), ce que vit la population interpelle à la Mairie d’Abomey-Calavi.  Ce qui a semblé être une simple rumeur, n’en est pas une.

Dans ce conteneur peint en blanc et à l’intérieur duquel deux bureaux distincts se dégagent, l’atmosphère est cancéreuse. Un accueil fade qui laisse transparaître des brides d’agressivité ; des agents, la mine nauséeuse. Homme et femmes donnent l’air d’un désamour notoire à leur job.  C’est à croire qu’on les y a contraints. Au lieu de la bouche, ce sont les doigts qui répondent, en ces lieux, aux interrogations. Impossible de se renseigner. Le citoyen, malgré lui, se voir en train de faire le tour de chacune des fenêtres des bureaux.

Mais toujours est-il qu’il ne se trouve personne parmi les agents pour répondre à ses préoccupations. Il n’y a pas de temps à perdre, tel semble être le message. Pour la moindre information, il faut se mettre en rang quitte à ce que vous passiez toute votre journée là. Encore faut-il déjà savoir les services offerts au niveau de chaque fenêtre. Puisqu’il y arrive, après que l’individu a passé tout son temps dans le second rang, et que vienne son tour, qu’on lui dise qu’il devrait passer d’abord par la première fenêtre.

Bon gré, mal gré, le voilà qui se fait une place dans les longs rangs de personnes venues pour bénéficier de tel ou tel service.  Des rangs qui ne finissent pas jusqu’à ce qu’il sonne 12h30, heure de la pause ou 16h qui marque la fin des prestations de la journée.  De passage encore ce mercredi 12 septembre 2024, pour le constat, les témoignages fusent de toutes parts. Les langues entre-elles se délient. Ça parle à tout vent.

On se croirait à une autre époque

Déjà, la plupart des gens viennent des arrondissements où le problème de connexion est récurent. « Depuis des mois que je fais le tour du 13ème arrondissement de Cotonou, je n’ai pas pu retirer mon document… », confie un citoyen

« En ligne, nous sommes confrontés à des difficultés. On vient ici et c’est la même chose. Même chez des prestataires indépendants qui se proposent d’aider les populations en ligne, c’est à du faux, de l’anarque que s’adonnent certains », témoigne dame X. « Si on pouvait revenir au processus d’antan pour se faire établir la carte d’identité, c’est mieux.  Non seulement l’argent a déboursé a connu une hausse vertigineuse, mais aussi le processus et les files d’attente interminables fatiguent », poursuit-elle.

Dans le lot, c’est le cri d’une vieille dame qui secoue davantage les cœurs. Lassée des différents allers et retours, des longs rangs, du mépris, elle s’écrie : « Moi-même, j’ai fait la fonction publique. C’est quoi ? J’ai 70 ans et depuis le matin vous me faites balader sans cesse. Je lui pose de questions, elle est incapable de m’orienter. Avec le doigt on me renvoie de fenêtre en fenêtre. J’ai déjà fait le tour de tous ces rangs aujourd’hui et on me dit encore d’aller me mettre encore en rang avec mon genou attaché alors que c’est elle-même qui m’a demandé d’aller fait la photocopie… ». Et les plaintes n’en finissent pas.

Cherchant à expliquer le comportement des agents, le manque de courtoisie, un homme, la trentaine marmonne : « Il faut les comprendre. Nous sommes nombreux. Ils ne sont que quelques-uns face à ce grand nombre… », lâche-t-il apologiste. Mais quelqu’un d’autre y voit plutôt un problème d’organisation.

Ainsi, à la recherche de l’acte de naissance sécurisé, à l’acte de décès sécurisé, pour le Certificat d’identification personnelle, l’enroulement au Ravip, l’établissement ou le retrait de sa carte, c’est à un parcours de combattant que sont exposées les populations. Certaines d’entre elles n’hésitent pas, à l’heure du repos des agents de l’Anip, à passer le reste du temps-là, sous le hangar devant les abriter. Assises sur les pierres, couchées dans les blancs disposés en ces lieux, debout sous les arbres, elles attendent 14h, pour se remettre de nouveau en rang dans l’espoir d’être reçues. Bref, le spectacle, il était bien triste. Le Bénin sous Patrice Talon peut faire mieux.

Cyrience Fifonsi KOUGNANDE

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