Ouanilo blanc comme neige, Gandaho et Gbaguidi condamnés
La justice béninoise confirme la thèse d’enlèvement
Steve Amoussou kidnappé à Lomé le 12 août 2024 et ramené à Cotonou par ses ravisseurs a été confronté ce mardi 3 août 2024, à ces derniers. Lors de ce procès à la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (Criet), deux des trois ravisseurs tous recherchés par la police togolaise ont été condamnés à 24 et 18 mois d’emprisonnement dont 12 par sursis et 5 millions de dédommagement contre une relaxe pour le troisième.
Jimmy Gandaho, Géraud Gbaguidi et Ouanilo Mèdegan Fagla. C’est l’identité des trois personnes suspectées par la justice togolaise, dans le rapt contre Steve Amoussou à Lomé. Sous le coup d’un mandat d’arrêt international, force est de constater à la grande surprise des béninois qu’un procès a été ouvert contre eux à la Criet alors qu’ils sont recherchés au Togo.
Ceci, pour avoir kidnappé leur compatriote à Lomé et ensuite ramené à Cotonou. Suspecté d’être le célèbre chroniqueur Frère Hounvi contre qui des charges pèsent, il a été inculpé pour plusieurs chefs d’accusation dont la provocation directe à la rébellion. En attendant son procès prévu pour le 7 octobre, c’est plutôt lui qui se constitue partie civile dans cette audience anticipée qui devra sceller le sort de ses ravisseurs. Des débats devant les juges, il ressort que Jimmy Gandaho et Géraud Gbaguidi ont été recrutés par un homme d’affaires vivant en Indonésie pour aller chercher Steve Amoussou qui l’aurait escroqué à hauteur de 10 millions de Fcfa.
Dans leur déposition, il résulte qu’ils ont eu de difficultés dans la mise en œuvre de cette mission et ont eu recours à Ouanilo Medegan Fagla, actuel Directeur de la Cnin, pour sortir une de leur complice d’affaire. Après plusieurs heures de débats et de plaidoiries, le Procureur spécial de la Criet, Mario Metonou a requis 24 mois de prison contre Jimmy Gandaho, considéré comme l’élément moteur du rapt.
En ce qui concerne Géraud Gbaguidi, 18 mois de prison ferme ont été réacquis contre sa personne. En guise de dommages et intérêts, un montant de 20 millions est réclamé aux deux accusés. Quant à Ouanilo Medegan Fagla, le parquet spécial demande qu’il soit relaxé au bénéfice du doute, pour n’avoir pas participé à cette opération. Dans son verdict, la juge n’a pas entièrement suivi le Ministère public dans sa réquisition. Puisqu’elle condamne finalement les deux mis en cause à 24 mois de prison mais assortis de 12 mois de sursis. Quant aux dommages et intérêts, elle condamne les deux à verser solidairement 5 millions à Steve Amoussou. Pour Ouanilo Medegan Fagla, le verdict n’a pas changé. Il rentre libre chez lui.
J.G
La thèse d’enlèvement confirmée
Alors que les débats allaient dans tous les sens après l’arrestation de Steve Amoussou, beaucoup ont dénoncé le fait que la justice béninoise ait accepté de garder un citoyen kidnappé par des civils en terre étrangère et ramené de gré au Bénin. Pour d’autres, il ne s’agissait nullement d’un rapt ou kidnapping, mais d’une coopération régulière avec les autorités togolaises.
Malgré la sortie des autorités judiciaires du Togo qui ont confirmé qu’il s’agissait d’un kidnapping du mis en cause par la Criet de plusieurs délits et crimes, le doute a persisté. Désormais, tout semble être clair grâce à ce procès. Puisque le Bénin vient ainsi confirmer la thèse d’enlèvement de Steve Amoussou, au grand dam du droit international.
