Le Bénin entretient-il de bonnes relations avec ses voisins de la sous-région ? La question reste toute posée et la seule évidence est que depuis l’avènement de la Rupture, les relations avec des pays voisins ne sont pas toujours restées des plus cordiales. Après le Nigéria, le Niger, le Burkina Faso, c’est au tour du voisin togolais de sortir des crocs contre le Bénin, pourtant attaché autrefois aux relations de bon voisinage…
Déjà en 2019, la fermeture des frontières nigérianes avec le Bénin révélait à l’opinion publique, le début d’une lune de fiel qui aura duré de longs mois. L’espoir de voir les frontières nigérianes rouvertes du jour au lendemain s’est heurté à des discours prônant une supposée résilience. Deux pays voisins qui avaient pourtant toujours entretenu de meilleures relations se retrouvaient dans une posture de “je ne t’aime pas, moi non plus“. Il aura fallu attendre l’arrivée au pouvoir du Président Tinubu pour voir les liens entre les deux pays se consolider à nouveau.
Le Niger verra, à son tour, d’un mauvais œil, sa relation avec le Bénin notamment après les sanctions infligées au pays par la Cedeao. L’un des premiers pays à condamner le putsch au Niger, le Bénin se taillait un nouvel ennemi dans son escarcelle. D’ailleurs, malgré les tentatives de médiation entreprises notamment par les anciens présidents de la République, Nicéphore Soglo et Boni Yayi, les frontières nigériennes restent fermées à ce jour.
Le Bénin est-il le seul pays de la Cedeao à avoir donné son aval aux sanctions économiques infligées au Niger ? La question mérite bien d’être posée étant donné que le Port de Lomé dessert désormais le Niger au détriment du Port de Cotonou alors que le Togo est également membre de la Cedeao. Et le Nigeria qui assure la présidence de la Cedeao, semble ne pas connaître une telle rupture de liens avec le Niger. Pourquoi alors le Bénin ? Les invectives du leader de la junte militaire au pouvoir au Burkina Faso ont tôt fait de laisser entrevoir que le Bénin se retrouve de plus en plus esseulé dans la sous-région.
Si le nouveau Président du Sénégal a bien reçu et échangé avec l’émissaire du Chef de l’Etat béninois, il faudra espérer que les relations se consolident avec le pays de Senghor. Car, faut-il le souligner, le Sénégal s’emploie à renforcer ses liens avec le Mali, pays membre de l’Alliance des Etats du Sahel avec le Niger et le Burkina Faso. De l’analyse des faits, l’inquiétude pourrait bien être perceptible dans les rangs des béninois, désireux de voir le Bénin entretenir de très bonnes relations avec les pays voisins. Le comble, c’est désormais le tour du Togo de s’en prendre au Bénin.
La goutte d’eau qui a fait déborder le vase reste le rapt du sieur Steve Amoussou sur le territoire togolais. Alors que la thèse d’une quelconque complicité des autorités togolaises était évoquée dans l’opinion, la sortie du Procureur de Lomé laissait une autre image du Bénin. Le Togo n’est associé ni de près ni de loin à ce rapt et annonce des poursuites judiciaires contre les ravisseurs identifiés et leurs complices déjà arrêtés, selon la justice togolaise. Alors que les relations entre le Bénin et le Togo semblent déjà être conflictuelles, voilà une nouvelle affaire qui vient en rajouter.
Procéder à un rapt en territoire togolais en pleine nuit et dans la clandestinité totale relève d’une situation de non droit à tout point de vue. La justice togolaise déplore des “faits commis sur le territoire togolais, en violation flagrante du droit international et des règles en matière de coopération pénale internationale, s’analysent en l’incrimination d’enlèvement ou séquestration au sens des articles 283 et 284 du nouveau code pénal“. Une fois encore, le Bénin s’illustre négativement pour une nouvelle fois à l’étranger. Cette politique de Bénin contre tous ne reste pas sans préjudices aux béninois. Ça inquiète plus d’un !
M.M