Opposant sans peur, Béninois sans reproche », le célèbre Web chroniqueur, appelé Frère Hounvi et Steve Amoussou à l’état civil, est dans les mailles de la Police républicaine de son pays. L’arrestation rocambolesque de cette perle rare de la communication politique est un véritable uppercut porté par le Président Patrice Talon à l’Opposition béninoise (déclarée ou sournoise) toutes catégories confondues.
Et pour cause, l’une des grandes gueules dont la densité des chroniques faisait rêver les pourfendeurs du régime de la Rupture et leur annonçait que demain, il fera beau sur la grande route et que l’espoir est permis, est désormais devenu aphone. Au-delà de ce groupe, les opposants déguisés qui ont pour repaires les partis politiques soutenant les actions du Président Patrice Talon ou les institutions du pays ont le feu aux fesses. Parce qu’ils ne savent pas quelle tournure prendra ce dossier sulfureux.
Cependant, compte tenu du caractère spécifique de ce dossier et au-delà de l’ « exploit » des services de sécurité béninoise, il serait judicieux de montrer qu’apparemment, Le Frère Hounvi n’a pas du tout été protégé. Le premier élément qui soutient ce constat est que Lomé, capitale du Togo où il réside, est à 151km de Cotonou et on peut la rallier en 2 h 20 mn, de route et à peine 40 minutes à vol d’oiseau. Au regard des chroniques osées de Frère Hounvi, il est trop imprudent et peu sérieux de le laisser juste à côté. Ça, c’est une façon maladroite de provoquer les services spéciaux du Bénin qui s’occupent de telles affaires. Alors, la question qui taraude tous les citoyens béninois, n’y a-t-il pas d’esprit suffisamment éveillé parmi toutes ces personnalités pour aider Le Frère Hounvi à mieux se cacher ? Quel est le rôle de toutes ces grosses fortunes pompeusement qualifiées d’opposants au régime en place ? En tout cas, aussi tous ceux-là que les responsables des partis dits de l’opposition sont tous coupables de la situation dans laquelle se trouve actuellement le Frère Hounvi.
Consciemment ou inconsciemment, ils n’ont pas pris toutes les précautions requises pour assurer sa protection. Le Gouvernement du pays d’accueil, quant à lui, a fait preuve de laxisme. Sinon, comment peut-on venir sur son territoire, interpeller et emmener un individu, un réfugié par surcroît avec une facilité aussi déconcertante.
Trop tard
A quoi servent présentement les mobilisations a petita devant la Criet au Bénin et les alertes tous azimuts sur les réseaux sociaux ? Pas grand-chose à part préserver l’intégrité physique et morale de Frère Hounvi. Ce qui n’est pas mal. Mais le mal est déjà fait. La mobilisation de la communauté internationale n’a pas encore permis de rendre la liberté à Mme Reckya Madougou et Joël Aïvo…
A quoi va servir le communiqué du Procureur de Lomé : donner des indices sur les « ravisseurs », clarifier les circonstances, les tenants et les aboutissants du « rapt ». Mais, Hounvi sera toujours embastillé.
Alors, il vaut mieux prévenir que guérir.
Maximin TCHIBOZO