L’épidémie de variole de singe encore appelée Mpox sévit dans plusieurs pays africains au point d’être décrétée comme une urgence de santé publique de portée internationale. Que savoir de cette maladie susceptible d’être mortelle ?
Selon l’Organisation mondiale de la santé, la mpox est une maladie provoquée par l’orthopoxvirus simien. Il s’agit d’une infection virale qui peut se transmettre d’une personne à l’autre, principalement par contact étroit, et parfois de l’environnement aux personnes par des objets et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de mpox.
Dans les milieux où le virus de la mpox est présent chez certains animaux sauvages, il peut également être transmis des animaux infectés aux personnes qui sont en contact avec eux. “La mpox peut se manifester par divers signes et symptômes. Alors que certaines personnes présentent des symptômes relativement peu sévères, d’autres peuvent être atteintes d’une forme plus grave de la maladie et devoir être prises en charge dans un établissement de santé. La mpox se manifeste habituellement par une éruption cutanée qui peut durer deux à quatre semaines.
Cette éruption peut être précédée ou suivie de fièvre, de maux de tête, de douleurs musculaires, de douleurs dorsales, d’une asthénie et d’adénopathies (hypertrophie des ganglions lymphatiques). L’éruption ressemble à des cloques ou à des lésions et peut toucher le visage, les paumes des mains, la plante des pieds, l’aine et les zones génitales et/ou anales. Ces lésions peuvent également siéger sur la bouche, la gorge, l’anus, le rectum, le vagin ou les yeux. Il peut y avoir d’une à plusieurs milliers de lésions. Certaines personnes présentent une inflammation à l’intérieur du rectum (proctite) qui peut causer une douleur intense, ainsi qu’une inflammation des organes génitaux qui peut causer des difficultés à uriner.
Dans la plupart des cas, les symptômes de la mpox disparaissent spontanément en quelques semaines grâce aux soins de soutien, tels que l’administration de médicaments contre la douleur ou la fièvre. Cependant, chez certaines personnes, la maladie peut être grave ou entraîner des complications voire le décès. Les nouveau-nés, les enfants, les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, par exemple en raison d’une infection à VIH à un stade avancé, peuvent être exposés à un risque accru de contracter une forme plus grave de la maladie et d’en mourir“ renseigne l’Organisation mondiale de la santé.
Entre autres complications susceptibles de survenir, les infections bactériennes graves dues à des lésions cutanées et les atteintes cérébrales (encéphalite), cardiaques (myocardite), pulmonaires (pneumonie) ou oculaires. Les personnes atteintes d’une forme sévère de la maladie doivent parfois être hospitalisées et peuvent avoir besoin de soins de soutien et de médicaments antiviraux pour atténuer la gravité des lésions et raccourcir le délai de guérison.
Quid du mode de transmission de la maladie
Selon l’Oms, la maladie peut se transmettre d’une personne à une autre principalement par contact étroit notamment le contact peau à peau (le toucher ou les relations sexuelles, par exemple) et le contact bouche-à-bouche ou bouche à peau (les baisers), et également le fait de se trouver en face de quelqu’un (parler ou respirer à proximité et ainsi être en contact avec des particules respiratoires infectieuses).
“Les personnes atteintes de mpox sont contagieuses…Il est aussi possible que le virus reste présent pendant un certain temps sur des vêtements, du linge de lit ou de toilette, des objets, des appareils électroniques et des surfaces qui ont été touchés par une personne atteinte de la maladie. Une personne qui les toucherait à son tour risquerait elle aussi d’être infectée si elle présente des coupures ou des abrasions ou si elle se touche les yeux, le nez, la bouche ou d’autres muqueuses avant de s’être lavé les mains“ renseigne l’Organisation. De même, le virus peut se transmettre au fœtus pendant la grossesse, pendant ou après l’accouchement par le contact de peau à peau, ou d’un parent atteint de la mpox à un nourrisson ou à un enfant lors d’un contact étroit.
La maladie se transmet également de l’animal à l’être humain. “Un être humain peut contracter la mpox lorsqu’il entre en contact physique avec un animal infecté comme certaines espèces de singes ou des rongeurs terrestres (tels que l’écureuil arboricole). L’exposition par contact physique peut survenir lors d’une morsure ou d’une griffure, ou lors d’activités telles que la chasse, le dépouillement, le piégeage ou la préparation d’un repas.
On peut également contracter le virus en consommant de la viande mal cuite…On a signalé quelques cas d’infection par le virus chez des chiens de compagnie…il existe un risque de transmission de l’être humain à l’animal, dans différents contextes“ renseigne l’Oms. Toute personne en contact étroit avec une personne atteinte de mpox est exposée au risque de contracter la maladie.
Comment se protéger…
“Pour vous protéger et protéger les autres contre la mpox, vous devez connaître les signes et les symptômes de la maladie, savoir comment le virus se propage, ce qu’il faut faire si vous tombez malade et quel est le risque dans votre région ou votre communauté. Si le virus se propage dans votre région ou dans votre communauté, ayez des discussions ouvertes avec les personnes avec lesquelles vous avez un contact étroit concernant tout symptôme que vous ou ces personnes pourriez présenter.
Évitez les contacts étroits (y compris sexuels) avec toute personne atteinte de mpox. Lavez-vous régulièrement les mains à l’eau et au savon ou avec un gel hydroalcoolique. Si vous pensez avoir contracté la mpox, vous pouvez protéger les autres en consultant un médecin et en vous isolant jusqu’à ce qu’un examen et un test de détection aient été réalisés. En cas de mpox probable ou confirmée, vous devez vous isoler jusqu’à ce que des croûtes se soient formées sur vos lésions, qu’elles soient tombées et qu’une nouvelle couche de peau se soit formée dessous. Vous éviterez ainsi de transmettre le virus.
Suivez les instructions des autorités sanitaires locales sur l’isolement à domicile ou dans un établissement de santé. Si vous avez des relations sexuelles, prenez la précaution d’utiliser des préservatifs pendant 12 semaines (environ trois mois) après votre rétablissement. Dans les pays où on a constaté que certains animaux étaient porteurs du virus de la mpox (certains pays de l’Afrique de l’est, centrale et de l’ouest), évitez tout contact non protégé avec des animaux sauvages, en particulier avec des animaux malades ou morts (y compris avec leur viande et leur sang). Tout aliment contenant des produits animaux ou de la viande doit être bien cuit avant d’être consommé“ informe l’Oms.
Quid des soins pour se rétablir…
Les soins dépendent des symptômes et du risque d’être atteint d’une forme grave de la maladie. “Généralement, les symptômes durent de deux à quatre semaines et disparaissent spontanément ou grâce à des soins de soutien, tels que des médicaments contre la douleur ou la fièvre (analgésiques et antipyrétiques, par exemple). Toute personne atteinte de mpox doit absolument s’hydrater, bien manger et dormir suffisamment. Il est conseillé aux personnes qui s’isolent de prendre soin de leur santé mentale…Les personnes atteintes de mpox doivent éviter de se gratter et doivent soigner l’éruption cutanée en se lavant les mains avant et après avoir touché les lésions et en maintenant la peau sèche et à l’air libre…L’éruption cutanée peut être nettoyée avec de l’eau stérilisée ou un antiseptique. Il est possible d’avoir recours à des bains de bouche à l’eau salée pour les lésions situées dans la bouche, et à des bains chauds au bicarbonate de soude et au sel d’Epsom pour soulager la gêne occasionnée par les lésions sur le corps. Le paracétamol peut aider à soulager la douleur causée par les lésions, si nécessaire. Si un médicament contre la douleur plus puissant est nécessaire, il faut demander conseil à un prestataire de soins“ préconise l’Oms.
Traitement et vaccins disponibles…
“De nombreuses années de recherche consacrées aux traitements contre la variole ont conduit à la mise au point de produits qui peuvent également être utiles pour traiter la mpox. Par exemple, un traitement antiviral mis au point pour traiter la variole (le técovirimat) a été approuvé en janvier 2022 par l’Agence européenne des médicaments (EMA) pour le traitement de la mpox dans des circonstances exceptionnelles… Il existe des vaccins recommandés par l’Oms contre la mpox…À l’heure actuelle, l’Oms recommande l’utilisation des vaccins MVA-BN ou LC16, ou du vaccin ACAM2000 lorsque les autres ne sont pas disponibles. La vaccination doit être envisagée uniquement chez les personnes à risque. La vaccination de masse n’est actuellement pas recommandée“ renseigne l’Oms.
A.B