Les travailleuses et travailleurs béninois sont préoccupés par leur insertion dans les instances de prise de décision. Le Mouvement des travailleurs pour une gouvernance politique participative (Mtgpp) qui est né à cet effet a connu son lancement à la faveur d’une conférence syndicale organisée à la Bourse du travail ce dimanche 18 août 2024.
Salle comble ce dimanche à la bourse de travail. Les travailleurs et travailleuses membres des organisations syndicales du Bénin tous secteurs confondus, conscients du défaut de redevabilité des politiciens qu’ils s’évertuent pourtant à porter au pouvoir, ont décidé de donner de la voix pour se faire entendre. C’est pourquoi, réunis au sein du Mouvement des travailleurs pour une gouvernance politique participative (Mtgpp), ils ont décidé, d’œuvrer à avoir des représentants directs dans les instances de représentation et de décision du Bénin.
Pour le coordinateur du mouvement, s’il est vrai que les travailleurs contribuent de façon substantielle à la production de la richesse du pays, il n’en demeure pas moins qu’à l’heure de la redistribution sociale de ladite richesse, ils sont presque toujours laissés pour compte.
Cependant fait remarquer Pierre Loko Gniton, l’intention ou démarche des travailleurs en créant le mouvement ne doit pas être interprétée comme visant à dénier aux différents gouvernements qui se sont succédés au Bénin, les efforts consentis pour trouver des solutions aux préoccupations des travailleurs, notamment le gouvernement de la Rupture qui n’est pas du reste dans cette volonté d’améliorer les conditions de vie et de travail des travailleurs et travailleuses, à travers bien des politiques et programmes. Seulement affirme-t-il, nombre de ces réformes, bien que reposant sur une vision louable, sont menées sans la possibilité pour les travailleurs d’être consultés et bien informés sur leurs tenants et aboutissants, la faute à un manque de communication de la part des représentants politiques (surtout des parlementaires). Ce qui se révèle de plus en plus préjudiciable aux actions du chef de l’Etat.
Engagement
Après avoir analysé profondément la situation, les travailleurs, à travers le mouvement, s’engagent à prendre une part plus active dans la gouvernance politique du pays afin de leur permettre d’avoir leurs représentants dans les grandes instances de décision; développer une synergie d’actions entre le Mtgpp et la formation politique de leur ancien camarade de lutte devenu depuis 2016 un acteur politique à savoir le Secrétaire général honoraire du Syntra-Ttp et actuel président du parti politique Moele-Bénin, Jacques Ayadji; négocier un contrat social avec son parti dans la perspective des élections législatives et générales de 2026.
Ils s’engagent par la même occasion à mobiliser les travailleurs et travailleuses tous secteurs confondus à se joindre au mouvement qui se veut un creuset inclusif dont la vision est d’œuvrer à un mieux-être de ses membres à travers une meilleure représentation politique et à renforcer la dynamique du gouvernement de la Rupture afin de mieux valoriser ses actions destinées à améliorer le mieux-être des travailleurs et travailleuses du Bénin.
Dans son adresse, le président du parti Moele Bénin a rendu hommage aux responsables syndicaux vivants ou disparus. Jacques Ayadji a salué le réalisme des travailleurs. Il reconnaît et partage les préoccupations qui ont amené les travailleurs à créer le mouvement. Quant à leur doléance « d’emprunter le véhicule de Moele Bénin pour se retrouver dans les instances de prise de décision », il a promis faire le point aux « propriétaires » du parti en vue de recueillir leurs avis.
Thomas AZANMASSO
