De nos jours au Bénin, ce n’est pas facile de trouver un emploi permanent et pouvoir parvenir à jouir de ses droits à la retraite, surtout dans le secteur privé, pourvoyeur d’emplois et créateur de richesses.
Etre à la retraite n’est pas un acquis, mais plutôt une grâce divine qui n’est pas donnée à tout le monde, alors on peut aisément dire qu’aller à la retraite au Bénin est un luxe tant dans le secteur public que privé. Après la vie professionnelle, le plus dur commence pour les retraités en général, mais le plus triste et douloureux est la prise en charge sanitaire des retraités du secteur privé béninois. Ainsi dès leur mise à la retraite, les retraités sont généralement abandonnés et oubliés par leurs employeurs, le plus pénible est dans le secteur privé où il n’y a plus de contact entre employés d’hier et leurs employeurs.
En effet, les employés du secteur privé admis à la retraite sont abandonnés par la plupart de leurs employeurs, qui ne se soucient plus de leur bien-être physique, ni surtout de leur santé. Ils deviennent des laisser pour compte n’ayant plus aucune couverture sanitaire pourtant indispensable aux personnes du 3ème âge ayant tout donné pendant leur carrière, pour le développement et le rayonnement de leurs entreprises respectives. Dans la plupart des entreprises privées, les travailleurs retraités sont totalement ignorés par leurs employeurs pour qui, ils sont devenus désormais inutiles comme des peaux d’oranges que l’on jette après les avoir bien sucées. Ce qui entraîne des conséquences graves : maladies et même la mort qui auraient pu être évitées si on les avait assistés médicalement.
Pendant ce temps, les retraités du secteur public dont l’employeur est l’Etat, bénéficient de la prise en charge sanitaire pour eux et leurs conjoints(es). Il est à noter que de rares entreprises privées béninoises dont les dirigeants ont vraiment compris et étudié la question pour leurs employés admis à la retraite, ont créé des conditions réglementaires pour la prise en charge sanitaire de leurs anciens employés; ce qui est à saluer et à encourager. Nos dirigeants devraient légiférer sur le sujet et obliger les employeurs du secteur privé à prendre en charge la couverture sanitaire de leurs employés admis à la retraite afin de prolonger leurs jours, de leur permettre de jouir pleinement de leur retraite et d’améliorer leur santé. Cette situation désastreuse, permanent souci des retraités du secteur privé, doit être minutieusement étudiée par les députés qui doivent légiférer pour sauver les retraités du secteur privé des griffes de la mort précipitée et prématurée. Beaucoup de travailleurs retraités du secteur privé sont morts très tôt des suites des maladies professionnelles surtout ceux ayant travaillé dans les secteurs comme les cimenteries, la sidérurgie, les laboratoires, les grands chantiers…. etc. Ceci pose même le problème des consultations médicales avant la retraite dans les entreprises à hauts risques de maladies professionnelles. Paix aux âmes de ces soldats bâtisseurs des entreprises privées que la mort a surpris et emporté très tôt, les privant ainsi de jouir durablement des fruits de leur dur labeur, faute de soutien et de prise en charge sanitaire par leurs employeurs.
La Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS) est un service de proximité en charge des risques sociaux que sont la maladie, la retraite, les accidents du travail et les prestations familiales. Elle assure entre autres, les versements des prestations, remboursement des frais de santé, versement des allocations ….etc. Pourtant la CNSS qui gère les pensions des retraités du secteur privé doit quant à elle aussi revoir ses textes pour assurer la prise en charge sanitaire des retraités conformément aux dispositions du dernier alinéa de l’article 3, mises sous veilleuse peut être à dessein depuis 2003 où le code de sécurité sociale a été adopté et qui définissent le service « des prestations d’assurance maladie et autres prestations de sécurité sociale à instituer par la loi après avis du Conseil National du Travail »
La Caisse de Sécurité Sociale (CNSS) doit sortir du cadre d’entreprise, pour jouer véritablement et pleinement son rôle de service de proximité en charge des risques sociaux que lui confère la loi, et non de recherche du profit à tout prix, même sur la mort prématurée des retraités par défaut de prise en charge sanitaire. Au moins elle, la CNSS a vu et compris la nécessité de la prise en charge sanitaire des retraités et c’est pourquoi, elle a prévu pour ses employés retraités une prise en charge sanitaire pour les accompagner. Pourquoi donc ne peut-elle pas, demander la mise en application intégrale des dispositions de l’article 3 du code de sécurité sociale en République du Bénin? A ce propos de manque de prise en charge sanitaire des retraités du secteur privé, connu par tous, on se demande aussi pourquoi la loi N°98-019 du 21 mars 2003, révisée en 2010 par la loi N° 2010-10 du 22 mars 2010 n’a pas pu sept (07) ans après, trancher sur cette question laissée en suspens au Conseil National du Travail, et qui demeure jusqu’à ce jour, plus de vingt (20) ans déjà.
Cet état de chose frise du laisser-aller et du mépris pour la personne humaine que sont les retraités du secteur privé. Face à tout ce qui précède et pour la survie des retraités du secteur privé, il est demandé aux différentes structures notamment, le Conseil Economique et Social, le ministère de la famille et des affaires sociales, le ministère de la santé, le ministère du travail et de la fonction publique, les syndicats des entreprises privées, les centrales syndicales surtout celle du secteur privé, l’Etat central et les députés, de se mobiliser pour que cette cause commune, la prise en charge sanitaire des retraités du secteur privé devienne une réalité au Bénin car demain, la plupart des différents acteurs d’aujourd’hui avec la grâce de Dieu seront des retraités.
La question fondamentale aujourd’hui est de savoir qui doit prendre en charge la couverture sanitaire des retraités du secteur privé au Bénin? La personne retraitée en général mérite d’être suivie et accompagnée dans les soins médicaux indispensables aux personnes du 3ème âge. Je lance donc un SOS et j’encourage la mobilisation de toutes les forces vives de la nation pour que la prise en charge sanitaire des retraités du secteur privé soit une priorité et une réalité au Bénin, sans oublier celle des personnes vulnérables et que vivement l’ARCH (Assurance pour le Renforcement du Capital Humain) sorte de son état de projet et son volet assurance maladie devienne une réalité pour le bonheur de tout le peuple Béninois.
Enfin j’invite tous les acteurs impliqués dans la gestion de la santé des populations béninoises, les centrales syndicales, la CNSS et la société civile, à tout mettre en œuvre pour qu’une loi modificative du code de sécurité sociale au Bénin, soit votée à l’Assemblée Nationale et promulguée par le Président de la République, pour soulager les retraités du secteur privé qui manquent d’accompagnement dans leurs soins médicaux. Une meilleure prise en charge sanitaire des retraités du Bénin, nécessité vitale et permanente pour l’émancipation et le bienêtre des retraités toutes tendances confondues./.