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Fusion Police-Gendarmerie vue par Philippe Houndégnon : « Cette réforme en termes d’échec, c’en est un »

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La fusion Police-Gendarmerie, contrairement à ce que peuvent penser certains béninois, est loin d’être une réforme réussie, à ses yeux. Dans une longue confidence à Matin Libre et Reporter Médias Monde, l’ancien Directeur général de la Police nationale et retraité d’office, Louis Philippe Houndégnon, expose, sans langue de bois, les limites et imperfections de l’administration Talon qu’il pointe du doigt dans cet échec ayant entraîné d’autres. Interview…

Reporter Médias Monde et Matin Libre: Aujourd’hui plus ou moins en retrait, comment est-ce que vous appréciez la sécurité nationale ?

Louis Philippe Houndégnon : Je vais d’abord commencer par présenter mes condoléances à tous mes frères d’armes qui sont tombés sous les balles des terroristes dans le septentrion mais également au peuple béninois. La sécurité ne se porte totalement pas bien au pays. La sécurité nationale est un terme un peu militaire. Il y a la sécurité intérieure qui concerne les infractions et en rapport avec les tribunaux. Mais la sécurité nationale est menacée aujourd’hui par les attaques terroristes dans le Nord. En attendant que nous puissions revenir sur ce dossier, je voudrais vous dire que la sécurité ne se porte pas totalement bien au pays. Il y a un effort qui se fait comme le fait tout gouvernement, mais ce qui se fait aujourd’hui contient trop de dérives administratives.

Je vais vous renvoyer à l’ouvrage de Philippe Galy qui dit que l’Etat, c’est corriger les dérives bureaucratiques. Ce qui fait aujourd’hui le problème de notre sécurité intérieure, c’est les dérives bureaucratiques que Patrice Talon et son gouvernement n’ont pas réussi à corriger.

Quand vous abordez la question de la politique intérieure, je me réfère tout de suite aux propos tenus récemment par le Ministre de l’intérieur qui a affirmé que la plus belle réussite des réformes sous Patrice Talon est la fusion Police-Gendarmerie. Votre avis.

Lorsque le Ministre Alassane Seidou l’a dit, il m’a fait sursauter de rire parce qu’il ne faut pas refuser de voir la vérité en face. Je ne sais pas si vous avez fait attention une fois au discours d’Albert Camus de Suède prononcé en 1957. Il y a une partie où il disait que la noblesse de notre métier, quelles que soient nos infirmités, doit s’enraciner dans deux engagements difficilement conciliables et difficiles à maintenir également : le refus de mentir sur ce que l’on sait et la résistance à l’oppression.

Alassane Seibou s’est éloigné de la vérité. Il n’a pas dit la vérité. La réforme de la Police républicaine qui s’est engagée sur le fond de la réforme Police-Gendarmerie est un échec cuisant. Entre le Ministre et moi, je suis qualifié techniquement pour savoir si la réforme a marché ou pas. C’est ma maison. J’y ai passé 29 ans avant d’être mis à la retraite d’office. L’échec que cela constitue peut se démontrer sur plusieurs volets.

Quels sont les points qui actent l’échec de la réforme ?

Quand les gens pensent vous offenser et que dans le fond du droit c’est vous qui avez raison sur toute la ligne, vous allez vous torturer tout simplement en affirmant des états d’esprit. Je ferai fi de tout état d’esprit ici pour vous dire simplement que lorsque vous prenez la fusion sur le plan managériale, c’est ce qu’on appelle en management la refonte de l’organisation. La fusion est une belle réforme normalement puisque beaucoup d’acteurs policiers l’ont déjà souhaité. Ils ont souhaité voir la police francophone se fusionner avec la Gendarmerie pour finir avec la guerre des polices. Au moins ce volet-là est parti aujourd’hui et il n’y a pas de conflits Police-Gendarmerie.

Quelle était la nécessité de fusionner sachant que vous étiez initiateur de ce projet depuis 2015 ?

En 2015, j’ai été nommé Directeur de Cabinet et ce que je veux dire, ce n’est pas pour brocarder l’institution police. Quand j’ai pris en 2015 la Direction de cabinet du Ministère de l’intérieur, j’ai constaté que le budget de fonctionnement de la Gendarmerie était un tout petit budget qui ne suffisait à rien faire. Si les Gendarmes en sont conscients, ils vous diront que je n’ai pas menti. C’est à partir de là que je me suis dit qu’en comparant le budget de fonctionnement de la gendarmerie et celui de la police nationale que j’ai dirigée avant de venir au Cabinet, j’ai constaté qu’il n’y avait pas de moyens pour travailler honnêtement. Et, l’idée m’est arrivée de suggérer au Ministre de l’intérieur de trier sur le budget de la sécurité intérieure une ligne dénommée « ligne activité de la sécurité intérieure », pour financer les patrouilles, les descentes de police, les actions judiciaires et tout ce qui pouvait contribuer à la sécurité intérieure des citoyens. Mon ambition était donc de voir les deux forces ensemble.

Pas fusionner comme nous l’observons aujourd’hui. C’est ce qui a fait qu’à l’arrivée de Patrice Talon en 2016, j’ai suggéré au Ministre de l’intérieur Sacca Lafia que nous mettions en place un décret mettant à la disposition du Ministère de l’intérieur, la Gendarmerie pour leur permettre de fonctionner et pour mutualiser les moyens. Cela nous permettra de faire une économie d’échelle sur toute la ligne. Maintenant, concernant le personnel, voici la délicatesse de ce que j’avais préconisé. C’était de mettre ensemble le personnel gendarmique et le personnel policier et qu’on commence par laisser les officiers recrutés pour la gendarmerie d’une part et pour la police d’autre part. Ceci, en les laissant aller progressivement à la retraite pour commencer par recruter une nouvelle génération de fonctionnaires qui ne seront ni policiers ni Gendarmes. Ils appartiendront à la sécurité intérieure en attendant le dernier départ du policier et du gendarme le plus gradé. Ça, c’est la stratégie managériale.

Partant de là, nous allons avoir un personnel qu’on recrute à la base comme au sommet. On les recrute, on les forme, on les affecte dans les brigades comme dans les commissariats pour qu’ils s’habituent déjà à travailler ensemble et quand le dernier gendarme ou policier disparaît, alors on mettra en place une police unique. C’est ce que j’avais commencé par mettre en place.

Est-ce que c’est parce que ça n’a pas été fait comme vous l’avez conçu que vous parlez d’échec ?

Non, ce n’est pas ça. Au fait, ce que j’ai préconisé à l’époque, c’était la version managériale de la vision. Mais, il y a la version juridique de la vision. Cela a été fait en Belgique et en France. Ce qui a manqué à la vision aujourd’hui et il y a des problèmes, c’est tout juste que l’expertise jurisprudentielle a échappé aux organisateurs de la fusion. Qu’est-ce que le juge administratif français préconise en matière de fusion ? Le juge administratif français dit que si vous voulez fusionner deux corps, vous devez veiller à corriger les discriminations originaires qui existent entre les deux corps. Cela veut dire que le gendarme a son parcours professionnel. Il a sa formation à part. C’est d’abord un militaire de la gendarmerie.

Le policier, lui c’est un civil et a aussi son parcours. Par exemple, regardez ! Nous les commissaires de police, on est recruté à l’époque avec la maîtrise minimum. Il n’en demeure pas moins qu’il y a des gens qui ont évolué progressivement dans le lot avant de venir commissaire. C’est-à-dire qui n’ont pas nécessairement été recrutés sur la base de ce diplôme mais qui sont quand même de très grands produits, de très grands professionnels. Ce qu’il fallait faire, c’est de prendre tous les textes sans exception qui concernent les policiers et les gendarmes encore en service, d’où la notion de fusion. Le juge administratif français a précisé qu’il faut prendre la norme statutaire la plus favorable pour les deux corps. En 1985, le gendarme est recruté avec le Bac Officier, tandis que l’Officier de police qui est recruté à l’époque avec le Bac au niveau de la Police nationale était traité comme un Sous-officier supérieur avant de passer dans le corps des commissaires de police. La norme statutaire la plus favorable, c’est la norme gendarmique. Norme qu’il faut retenir comme norme de la fusion. Et, on procède maintenant au recensement de tous les aspects concernant le statut. Puisque, vous n’êtes pas en train de recruter des gens que vous allez mettre ensemble. Les gens ont déjà un parcours et des droits acquis. Donc, on va maintenant devant la Cour suprême pour prendre son avis avant de revenir à l’Assemblée nationale pour faire le statut de la fusion. Lequel n’est pas le statut de la nouvelle Police républicaine. C’est ce préalable juridique incontournable qui devrait être fait d’abord avant d’aller à la fusion. Ce qui n’a pas été fait. Cela devrait être fait en amont puisqu’il est rétroactif. C’est-à-dire vous devriez retourner dans le passé pour prendre en compte les acquis des uns et des autres.

Quand vous prenez la loi 2020-16, vous allez voir que toujours dans le tâtonnement, on a préféré avancer les gendarmes, exigeant du personnel policier des justificatifs de diplômes de gendarmes ou militaires. Alors qu’ils n’ont pas été formés dans ce cursus. Donc, il y a un travail à faire par rapport au personnel et il y a l’obligation de réécrire la carrière de tout un chacun. Le juge administratif français a donné la réponse et ça a été fait en Belgique également. Il y a l’obligation de réécrire la carrière de tout un chacun afin que nous puissions nous respecter et savoir que certains n’ont pas été avantageux que d’autres. Ce qui se passe aujourd’hui n’est que du corporatisme.

Il y a une certaine catégorie qu’on appelle les majors aujourd’hui. En fait, ce sont nos officiers d’exécution de la police nationale qu’on appelait les Inspecteurs des officiers de paix qui se sont retrouvés dans cette catégorie qu’on a créée après 2016 et après la loi 2015-20. Ce qui est une anomalie et que la Cour suprême a annulé. Mais le Chef de l’Etat a appuyé les patrons actuels de la police et les décisions n’ont jamais été exécutées. La plupart de ces jeunes majors qui ont à peine 20 ans de service et qui sont venus peut-être 15 ans après moi à la police, on les a mis à la retraite. Gaspillage ou gâchis ? C’est donc cette expertise qui a manqué. Et ce que je dis des hommes est également valable pour les équipements et l’armement. Où sont passées les armes de l’ex gendarmerie ? Qui en a fait le recensement ? Qu’est-ce que ces armes sont devenues ? Sont-elles dans la nature ou conservées ? Ont-elles été déclassées ? Qu’est-ce qu’on en a fait ? Les propriétés immobilières de la gendarmerie et de la police, comment les a-t-on gérées ? Donc, Alassane Seidou, avec tout le respect que je lui dois, ne peut pas venir nous jeter à la figure que c’est une belle réforme. Quand il y a échec, il faut reconnaître qu’il y a échec. C’est pourquoi il faut réexaminer la réforme.

Il ne sert à rien de s’enliser pour dire qu’on a bien fait et de rester dans une posture toujours propagandiste. La réalité est là et aujourd’hui, ça se sent que les policiers sont malheureux.

Qui va réexaminer si les principaux acteurs s’en félicitent déjà ?

C’est Patrice Talon qui a l’obligation de réexaminer. Les révolutionnaires de 1989 disaient que s’il y a un seul citoyen dans l’Etat qui n’est pas d’accord, c’est que toute la république est à terre. Les policiers ne sont pas contents, les gendarmes non plus. Je suis parmi eux et je les écoute tous les jours. Je sais ce qu’ils disent. On n’a pas besoin de faire les grandes académies pour comprendre que les policiers souffrent et les gendarmes qui sont également devenus policiers souffrent. Il y a une catégorie de gendarmes favorisée pour que ces gendarmes deviennent officiers. Et les autres gendarmes, vous pensez qu’ils sont contents ? Il faut dire ça au Chef de l’État. En le lui disant, s’il se sent dérangé, c’est que je lui ai dit la vérité. Puisque seule la vérité dérange.

Avez-vous essayé de discuter avec lui ?

Oui oui ! J’ai deux fois essayé de discuter avec lui quand j’étais Secrétaire permanent à la lutte contre le terrorisme parce qu’il y avait des difficultés. J’ai essayé de le voir pour des besoins de service. Mais comme j’ai compris que c’est des gens très avancés, qui sont intellectuellement plus assis et qui connaissent tout, je me suis retiré. Je ne cherche plus à les voir. Mais on ne m’empêchera pas de monter au créneau. Si des gens comme vous me posez des questions sur des aspects que je maîtrise, je parlerai très haut et fort pour qu’ils m’entendent. Parce que j’ai été éconduit sur toute la ligne et quand j’ai constaté que la réforme coulait, j’ai vu plusieurs Ministres du gouvernement pour alerter. J’ai déjà l’essentiel.

Que Patrice Talon veuille ou pas, je le lui dis dans les oreilles aujourd’hui. Il n’y a aucun juge au monde qui ne puisse me rétablir comme Général 5 Étoiles. Que cela se fasse en son temps ou pas, de mon vivant ou après ma mort, cela sera fera. Parce que moi, mes ayant droit réclameront ces droits. Je suis à l’aise et je n’ai aucun problème. Mais, il faut que le pays marche. Je vous parlerai de la pyramide de Maslow. Les besoins physiologiques sont au bas de l’échelle. Les policiers vous ont dit qu’ils mangent bien ? Qu’ils sont bien payés ? Je ne pense pas. Les besoins de sécurité. Les policiers ou le personnel de la Police républicaine se sent en sécurité ? Non ! Les besoins d’appartenance. Les policiers ne se sentent pas concernés par la réforme. Donc, si vous faites une réforme et que les gens ne se sentent pas concernés, c’est un échec. C’est les baromètres même de l’échec. Le besoin d’estime. Vous voyez les jeunes policiers ? Nous quand on se mettait sur la voie publique habillés, vous sentez que nous étions fiers d’exercer notre profession.

Cette fierté a disparu. Et les besoins d’accomplissement. Qu’on veuille ou pas, moi je suis devenu Général aujourd’hui. Ce qui est fait au sein de la Police républicaine empêche la jeunesse d’évoluer. Comment vous avez des jeunes que vous recrutez et que vous ne pouvez pas faire évoluer ? On a mis des barrières de grades pour ne pas faire avancer les gens. Au sein du corps des hommes de rang, vous avez Sous-brigadier major et Brigadier-major. Les grades de majorats sont purement terminaux dans chaque corps. Quand on dit Major, c’est que vous avez fini cette étape-là. Dans le corps des Commissaires aussi, on met Commissaires major et contrôleur général. Tout ça, c’est des barrières pour ralentir le progrès des jeunes. Comment les gens vont se sentir dans leur besoin d’accomplissement ? Il n’y a pas d’espoir d’avancer. Ce qui fait que beaucoup de gens ont démissionné pour aller aux États-Unis. Entre temps j’ai écouté Alassane Seidou venir dire que c’est parce que les gens ont trouvé mieux qu’ils partent. Il faut que les gradés de la Police et de l’armée cessent de faire dire ces genres de choses au Ministre et au Chef de l’Etat. Parce que quand on est avec un Chef, il faut être loyal. C’est la loyauté que je recommande aux hauts gradés de la Police et de l’armée.

Est-ce parce que la doctrine d’emploi des forces de police comporte des insuffisances que tous ces problèmes sont soulevés ?

La doctrine d’emploi n’existe pas. J’ai été Directeur de Cabinet et jamais les politiciens béninois ne nous ont permis de mettre en place une politique de sécurité intérieure. Parce qu’il faut d’abord la politique de la sécurité intérieure et c’est à partir de cela que nous allons décliner la doctrine d’emploi des forces de police. On avance seulement. Alors que le législateur béninois nous a déjà aidés. Dans les lois de la décentralisation, le législateur béninois a désigné le Maire dans la Commune et le Préfet dans le département comme responsables de la sécurité. Quand c’est fait comme ça, on dit que le législateur a opté pour une police territoriale. Ainsi, nous allons réussir à territorialiser les réponses. En fonction de chaque territoire, nous allons mettre les dispositifs de sécurité intérieure. Ça rapproche la police de la communauté. Puisqu’en Angleterre, vous avez la doctrine de la police communautaire. En France aujourd’hui, ils ont la police territoriale mais ils essayent d’habiller cela avec d’autres appellations.  Au Canada, vous avez une police communautaire. C’est-à-dire, la police appartient à la communauté. Nous, nous sommes issus d’un héritage colonial un peu compliqué qu’on appelle la police disciplinaire. La police était là pour discipliner les communautés ou le colonisé. Donc il faut dépasser tout ça aujourd’hui pour aller vers la police territoriale qui est la doctrine imposée par le législateur et chaque commune doit pouvoir faire son travail. Tant qu’on ne l’a pas fait, c’est qu’on n’a rien fait. Celui qui est désigné par la loi pour exercer est là. Mais vous mettez le Directeur général de la Police et le Ministre à Cotonou pour quoi faire ?

Mais vous avez été aux affaires. Qu’avez-vous fait en son temps ?

 

Moi j’ai travaillé dans un groupe de gens qui ne veulent rien comprendre. Et c’est ça qu’il faut commencer par dire. Nous les citoyens, nous devons commencer par réclamer le type de police que nous voulons. Pourquoi ? Parce que nous devrions avoir 77 commissariats centraux à raison d’un par commune. Et ça me permet de répondre au Chef de l’Etat qui met les gens à la retraite d’office et dit qu’il y a un nombre pléthorique d’officiers. Pour faire fonctionner 77 communes, il faut un minimum de 30 commissaires par commissariat central. Puisque l’organisation de la police n’est pas la même que celle de l’armée. Donc, c’est les militaires qui lui ont mis ça à l’oreille. Quand quelqu’un qui a géré le pays pendant près de dix ans vient parler de pléthore d’une armée d’officiers, je comprends finalement que ça cache d’autres problèmes. Ça cache l’incapacité du gouvernement à pouvoir prendre en main la mise en place de la police territoriale, à consommer les officiers qui existent. Donc concrètement, cette réforme en termes d’échec, c’en est un!

Donc finalement vous faites un lien de l’échec de fusion police -gendarmerie, avec la mise à la retraite d’office.

Oui madame, ce que je vous explique est terre à terre à comprendre. Au niveau de la police nationale, on avait trois corps d’officiers. Il y a les officiers de paix, les inspecteurs de police que nous on appelait les officiers d’exécution. C’est eux au niveau des commissariats, qui vont animer la sécurité publique, c’est eux les corps urbains, qui vont faire les patrouilles, les descentes de police, la circulation, c’est eux qui font ce travail-là,  c’est leur spécialité. Les inspecteurs de police sont les officiers d’exécution judiciaire. Eux, ils sont là pour travailler avec les tribunaux et surtout les procureurs de la République.

Maintenant, les commissaires de police que nous étions, nous on nous appelait personnel de conception et de direction. C’est à nous de donner l’orientation à l’institution. Donc nous on n’était pas tenu d’aller faire la police judiciaire nécessairement. Le commissaire de police n’est pas tenu de faire la police judiciaire nécessairement. Mais c’est les inspecteurs qui le font. Les officiers de paix font autre chose. Quand nous sommes venus dans la fusion, avec la loi 2015-20, nous on avait fait un nouveau statut avec le président Boni Yayi. Et ce statut qui est la loi 2015-20, portait statut particulier des forces de sécurité publique et assimilés. Quand nous avons fait tout ce travail là et que nous sommes venus dans la fusion, il s’est fait que on était obligé de reverser les gens corps pour corps. Nos anciens officiers de paix et nos anciens inspecteurs de police, sont venus s’ajouter à nous autres les commissaires de police, et donc ils ont pensé que le nombre était devenu pléthorique.

Ce qui a fait qu’ils ont créé la situation des majors pour rétrograder les gens. Les gens ont déjà appartenu au corps d’officiers et vous les rétrogradez. Et au même moment, vous mettez des gendarmes en formation, sans même procédure d’officiers. Je suis sérieux, si je dis quelque chose sur votre chaîne de télévision, je suis capable de vous apporter la preuve. Je ne vais pas parler pour commencer par bégayer après. Donc sans aucune forme de procédure, sans aucun texte, on met les officiers de gendarmerie, des gendarmes à l’école des officiers, on les forme, pendant qu’on met les majors à la retraite. Ce qui est une violation du principe d’égalité de traitement dans la fonction publique. Un principe défendu et protégé par l’article 26 de la Constitution. Et l’article 3 de la Charte africaine des droits de l’Homme, qui fait partie intégrante de notre Constitution. Et la jurisprudence administrative a toujours veillé au respect strict de ce principe-là. Madame, sur quel critère on met les gens qui ont commencé par travailler le même jour à la retraite ? On met les uns à la retraite et on laisse les autres.

Vous pensez que c’est politique ?

C’est de la fantaisie politique.

Moi je ne travaillerai plus pour l’État, en tout cas, pas dans le secteur de la police.

Puisque je sais faire autre chose.

Ce que les gens pensaient en me mettant à la retraite, où ils ont pensé me paupériser, ils ont … Je sais faire autre chose. Et les années à venir vont montrer que je sais vraiment faire autre chose. Et les plus petits que nous, les gens qui ont 38 ans, qu’est-ce qu’ils vont devenir ? On a mis des gens de 40ans, 48 ans à la retraite. Des gens qui étaient en mission à l’ONU, vous voyez la situation et vous dites…, le ministre nous dit qu’il n’y a pas échec, il y a échec. Quand on échoue et on refuse de voir l’échec…

Il n’y a rien de positif ?

C’est Flagada, toute la réforme est flagada et je pense que Patrice Talon doit en prendre conscience.

Est-ce ça a un lien, je sais que probablement nous allons revenir dans une émission dédiée à cela, la question du terrorisme et tout, mais est-ce ça a un lien avec les morts de nos forces de l’ordre sur le terrain ?

Oui, vous voyez, qu’est-ce qui protège les agents de force de sécurité publique et les militaires ? C’est la formation madame ? C’est d’abord la formation. Quand les gens ont reçu une bonne formation, sont bien aguerris et bien équipés, quand ils sont bien équipés et qu’ils sont bien commandés, bien protégés, il n’y a pas problème. Qu’est-ce que ça coûte déjà à l’État de commencer par mettre des miradors un peu partout dans le septentrion ? Il faut mettre des miradors pour protéger les agents, pour les mettre en hauteur les nuits au moins pour surveiller autour. Qu’est-ce qui empêche les gens de commencer par mettre de sacs de combat tout autour des commissariats, afin de protéger autrement nos éléments.

Mais quand on écoute le Chef de l’État dans ses bilans, tout est reluisant…

Vous connaissez le Chef de l’État non ? C’est un gentleman. Il aime vanter ses mérites. Mais si on en a, il ne faut pas vanter.

 

Est-ce qu’il est informé ?

Je pense que c’est maintenant que je vais commencer par l’informer, puisque tout le temps maintenant, je vais monter au créneau pour dire, président ça là est mal fait, ce n’est bien. Parce que moi je ne dois plus rien à aucun gouvernement. Regardez par exemple, le chef de l’État qui vient à la télé, quand il a mis les gens à la retraite d’office, et il vient vous dire, à vous la population que les retraités d’office ne souffriront pas d’un abaissement de leur traitement, moi avec mon salaire qui a été déjà coupé en quatre par Patrice Talon, je me suis retrouvé à perdre au moins 200 000f sur ce que je gagnais. Si c’est sérieux, les Béninois n’ont qu’à apprécier. Je pense qu’il ne faut pas venir… quand on a appris à prendre la parole en public, il ne faut venir dire des choses qui n’existent pas, ce n’est pas bien. C’est pas une injure, moi je pense que Patrice Talon, il faut des gens pour lui dire, monsieur, ce n’est pas bon.

Et moi je suis son jeune frère, je ne peux pas être son enfant. Patrice Talon a 12 ans de plus que moi, donc je ne peux pas être son enfant. Vous avez déjà vu un géniteur homme qui a 12 ans ? Peut-être des filles.

Donc je ne peux que l’appeler grand frère par respect pour sa personne. Mais si la personne elle même vient dire des choses qui ne sont pas fondées, on ne va pas bander ma bouche pour m’empêcher de dire.

Vous dites que désormais vous allez monter créneau pour en parler, pourquoi aujourd’hui ? Vous vous êtes tu pendant longtemps.

Moi je suis légaliste, j’étais sous drapeau, et quand vous êtes sous drapeau, vous respectez les principes de la corporation, c’est-à-dire vous ne devez pas parler pendant que vous êtes là, vous avez l’obligation de réserve. Obligation que j’ai observée jusqu’au 2 février dernier avant d’être mis à la retraite d’office. Mais c’est une bonne libération pour moi, ça me permet de participer à toutes les activités politiques dans le pays, de participer à tous les fronts, d’être aux côtés de qui je veux, de Kemi Seba, de qui je veux parce que l’on me reproche d’être avec Kemi Seba.

Ça fait une énième fois que vous faites référence à Kemi Seba, sans quitter notre sujet, est-ce que vous êtes partisan de Kemi Seba, parce qu’un audio de vous avait circulé entre temps…

Kemi Seba, c’est mon frère, c’est un panafricaniste et je suis aussi d’obédience panafricaniste. Ce qui fait la différence entre les autres et nous peut-être, c’est qu’il faut apporter la troisième voie, puisque les Béninois sont fatigués de la querelle Patrice Talon-Boni Yayi.

Justement par rapport à Boni Yayi, vous avez de ses nouvelles ?

J’ai de ses nouvelles, il se porte à merveille, mais les Béninois sont fatigués de la querelle Boni Yayi-Talon Patrice. Et je fais partie des gens qui vont porter la troisième voie désormais, pour dire, notre pays mérite plus que ça.

Vous entrez en politique là !

Non je n’entre pas en politique, au fait, quand vous êtes au sein d’une communauté et vous pensez que vous êtes un homme de culture, vous devez prendre vos responsabilités. Et c’est ce que Aimé Césaire a dit dans un article très intéressant qu’il a publié, il a démontré les missions de l’homme de culture. L’homme de culture doit être plus proche de la vérité et je vous renvoie aussi à

Alexandre Soljenitsyne, le russe qui a gagné le prix Nobel de la paix en 1972 dans son discours LE CRI qui est lu sur internet. Il faut dire la vérité, moi je préfère vivre sans mentir comme le dit Alexandre Soljenitsyne.

 

Donc c’est un devoir de vérité que vous devez au peuple ?

 

C’est un devoir de vérité envers le peuple.

Nous sommes dans la dernière ligne droite de notre émission, je ne peux pas vous laisser sans aborder la question des recrutements dans la police. Il y en a aujourd’hui toute une série, mais y a une certaine opinion qui dit qu’il y a des incohérences.

Les gens qui parlent d’incohérences ont raison.

 

Finalement rien ne va mon Général !

Non, vous savez, je ne sais pas médire des autres. Est-ce que tout le temps que j’ai parlé là, vous m’avez entendu dire des choses méchantes contre quelqu’un ? Je n’en ai pas besoin. Je suis un spirituel, je suis très avancé pour dire des médisances. Ce n’est pas une médisance. Si vous prenez les jeunes qu’on recrute aujourd’hui avec le Bac, il y a un problème qui se posera à l’État. Philippe va le dire aujourd’hui et on dira qu’il a trop parlé, mais j’aurais prévenu. Vous recrutez des bacheliers dans la catégorie des agents non ? Le statut de la fonction publique dit, catégorie A, B, C, les titulaires du BEPC sont de la catégorie C, les bacheliers sont de la catégorie B. Le jour où les enfants qui sont recrutés aujourd’hui vont trouver de bons avocats, les magistrats qui aujourd’hui épaulent Patrice Talon seront les premiers à condamner ce genre de recrutement et obliger l’Etat à réparer ces genres de situation. Même dans le tout premier statut de la Police Républicaine en 2018, ils ont voulu recruter les commissaires de police sur la base du master 2 pour servir des magistrats qu’on recrute avec le master 1. Il n’y a pas incohérence là ?

Mais il y a la loi 2020 déjà

Elle est venue aggraver les incohérences, sauf au niveau des corps des officiers où ils ont corrigé et ils ont dit maintenant licence. Ça je suis d’accord avec eux sur ce volet là au moins. Mais la loi 2020, parlons en avant de finir, c’est une loi qui est démunie d’existence. Patrice Talon n’a pas le droit d’appliquer cette loi-là. Nous sommes dans la fonction publique, nous sommes dans le droit de la fonction publique, et dans le droit de la fonction publique, il est de principe que aucun statut spécial ne peut déroger dans un sens plus restrictif, au statut général de l’État. Ça c’est le premier point. La loi 2020-16 avec les autres lois qui ont accompagné chez les douaniers et les militaires et consorts, qui permet à Patrice Talon de mettre les gens à la retraite, comme il l’a voulu, ces lois n’ont pas reçu ce qu’on appelle le règlement de l’administration publique. Une loi portant statut spécial de la fonction publique, qui n’a pas reçu le règlement de l’administration publique n’est pas entrée en vigueur. La promulgation et la publication sont deux conditions sine qua non pour toute loi entrée en vigueur. Mais s’agissant des statuts de la fonction publique, le problème se pose actuellement tout de suite. La ministre de la fonction publique est en difficulté, parce que même par rapport au statut général de l’État, ils n’ont pas pris les décrets d’application pour mettre les fonctionnaires dans leur droit et il y a des gens qui, depuis 2016, n’ont pas évolué. Les policiers depuis 2016, n’ont pas porté leur galon, quand je dis policiers, c’est policiers républicains. Il y a des gens qui n’ont pas porté leur galon et l’avenir des gens est seulement lié au choix du chef de l’État et au choix de ses hommes. Il y a trop à dire sur ça. J’aurais souhaité que nous fassions une émission sur la question et que je vous apporte la documentation pour que vous compreniez que ce qui se fait dans notre pays, va amener des problèmes par la suite. Mais nous on aura pris le soin de prévenir pour dire halte au massacre.

Il y a beaucoup de bavures policières aujourd’hui et toute la communauté s’en plaint. Vous avez dit tout à l’heure dans vos propos que la police appartient aux communautés. Mais comment est-ce qu’une police qui appartient aux communautés tue la communauté. Qu’est-ce qui justifie…

La police est l’émanation du peuple. Quand on va dans la terminologie classique même, le mot police désigne le peuple, désigne la contrée, désigne le pays. Qu’est-ce qui se passe ? Quand vous voyez qu’il y a une police qui commence par tuer, qui commence par avoir beaucoup de bavures, la réponse en est très simple : le manque de formation.

C’est à ce point ?

C’est à ce point, c’est le manque de formation et aussi l’encadrement psychologie des policiers. Vous recrutez des gens et vous leur dites, nous allons faire du maintien de l’ordre et vous leur remettez des AKM, des armes kalachnikovs modernisées, des armes de guerre, pour aller faire le maintenant de l’ordre, avec un paquet de munitions, et on parle de réversibilité. Ce qu’ils appellent réversibilité, vient de la police disciplinaire coloniale. Parce que le colon faisait ce qu’on appelait, les tournées de police.

Et quand le colon faisait les tournées de police, l’opération de maintien de l’ordre pouvait se transformer en même temps en opération de guerre contre les populations et c’est ça que véhicule aujourd’hui, la doctrine d’emploi de la Police Républicaine. Je dis ce que je disais, donc il y a un problème d’encadrement, il faut un programme de formation, et il y a un problème d’accompagnement psychologique de la police. Une police qui tue n’en est pas une. On me dira Houndégnon toi tu ne peux pas dire ça. Moi j’ai appris à tuer parce que j’ai fait des unités anti terroristes. Mais je n’ai pas appris à tuer au hasard. J’ai appris à combattre les malfrats. C’est autre chose. Mais quand la police tire délibérément sur les gens, blesse les gens, pourchasse n’importe comment, il y a un problème de formation.

Vous pensez qu’on aurait pu gérer l’opération de vérification des casques autrement par exemple ?

Je ne veux pas être vantard parce que je vous ai dit que je n’ai rien sur le cœur, je ne veux pas être vantard. Mais est-ce qu’on peut parler de l’opération casque aujourd’hui au Bénin, piste cyclable, est-ce qu’on peut citer ces opérations sans parler de Philippe Houndégnon ?

Non ?

Mais j’ai connu quel incident avec les gens ? La police était d’abord sensibilisée à aller vers la population pour mobiliser les gens à porter leurs casques. Vaille que vaille ça a pris. Je pense que ça fait partie des insuccès que j’ai eus aussi. N’eût été les gens de l’époque qui ne m’ont pas compris, j’aurais pu avoir la chance déjà, de faire porter le deuxième casque. Le deuxième casque, c’est à l’actif du gouvernement Talon. C’est fait, mais la méthode n’est pas bonne. C’est bien pensé, la méthode n’est pas bonne. La brutalité ne doit pas être l’arme du policier. La sensibilisation d’abord et progressivement, ça prend. Aujourd’hui, les gens sont paupérisés, vous leur demandez d’aller acheter casque à 10000f, les gens font leur calcul pour dire est-ce que je vais acheter demain ou… Je ne dis pas que le port de casque n’est pas une bonne chose, un citoyen qui ne porte pas de casque, il aura à dépenser plus de 10000 f après pour se soigner, s’il va heurter la tête contre un poteau ou bien…il va même perdre sa vie. Je ne dis pas ça, mais il faut mettre la méthode.

L’État pourrait subventionner vous pensez ?

Non vous connaissez le gouvernement qui est en place. Le gouvernement qui est en place est un gouvernement qui est dirigé par un éminent homme d’affaires et vous savez que les Bourgeois connaissent beaucoup l’argent, donc il ne va pas vouloir mettre de l’argent dans ce casque là pour qui que ce soit. Chacun devra se prendre en charge. Regardez ce qui se passe au Cnhu pour les dialysés, ça dérange. Et ce qui dérange également, il faut que Patrice Talon et ses hommes avisent que quand on n’a pas appris un métier, on ne peut pas l’exercer. Quand vous n’êtes pas administrateur, il faut laisser les administrateurs travailler et vous vous coordonnez au niveau politique. À trop vouloir se mettre en scène soi-même pour faire des choses, on va passer à côté. Vous avez vu l’administration ?

 

Finalement lorsque vous parlez de groupe d’illettrés …

Je ne voudrais pas utiliser ces termes ici. Ce qui s’est passé, ce que vous avez entendu et ça m’a vraiment gêné, je l’ai dit à mon neveu qui m’a enregistré en privé, quand je vais parler d’illettrisme, ce n’est pas dans le sens où les gens l’ont entendu peut-être. Si j’étais en public, je n’aurais jamais fait ça. Donc si vous avez été choqué par ça, je vous présente toutes mes excuses. Je ne dirai pas des termes comme illettré publiquement. Mais si je fais de démonstration, vous êtes libres de tirer vos conclusions. Il faut laisser l’administration aux administrateurs, c’est une des erreurs de Patrice Talon ça. Il faut laisser l’administration aux administrateurs parce que dans le gouvernement de Patrice Talon, il y a combien de fonctionnaires publics ?

Pourquoi y a une école d’administration et au sein de l’école d’administration il y a des spécialités.

On ne se lève pas pour devenir administrateur, vous vous pouvez vous lever pour devenir policier, ou bien vous pensez que je peux me lever être journaliste aussi excellemment que vous ?

On ne tombe pas les pieds joints dans une profession publique pour dire qu’on est le meilleur.

Puisqu’on est sur le champ politique aujourd’hui puisque vous avez décidé de porter la troisième voie, est-ce parce que Patrice Talon est en train de finir et que 2026 est très proche ?

Non je vous ai dit que avant je n’avais pas de réaction, j’étais sous drapeau.

 

Le timing est quand même un peu juste

Le timing n’est pas juste, vous savez, je suis resté à la maison chez moi pendant huit ans, sans travailler pour l’État. Le timing n’est pas juste et si Patrice Talon pense qu’il peut encore corriger quelque chose concernant les fonctionnaires qui sont mis à la retraite, je le prie d’avoir ce courage là de faire machine arrière au moins une fois, pour que les gens disent que son physique de gentleman, tel qu’il s’habille très bien là, correspond à sa pensée.

Quels sont vos rapports avec les hommes politiques aujourd’hui, Boni Yayi, Candide Azanaï, et …

Vous voulez savoir, je ne parlai pas du président Boni Yayi, parce que le président Boni Yayi, vous savez, le rapport qu’il y a entre nous deux, c’est un rapport de père et de fils. Mais vous n’allez pas demander à un enfant de parler publiquement de son père.

Je suis admiratif de Yayi Boni, on ne félicite pas le chef, je suis admiratif de ce qu’il fait pour le pays. Au moins, lui il tient debout, c’est déjà bon. Candide Azanaï, c’est un ami à moi également, mais je n’ai pas eu le temps de le voir ces derniers jours. Je pense que je vais renouer le contact avec lui pour échanger.

Ça sonne Bizarrement de dire Candide Azanaï et Houndégnon amis…

Il n’y a pas eu de problème entre Candide Azanaï et moi. Vous voulez parler des évènements de 2016 ? On en parlera, moi je n’ai rien fait contre Azanaï. Au contraire, j’ai été de ceux qui ont conseillé la modération dans la gestion de ce dossier là. Je ne l’ai pas fait par manque de loyauté pour le président Boni Yayi, je l’ai fait par loyauté pour Boni Yayi. La preuve est que aujourd’hui là, tel que le gens ont fonctionné jusqu’à présent, si on avait mal fait sur un seul dossier, si moi Philippe, j’avais mal fait sur un seul dossier, vous pensez que je serai encore en liberté ?

Si j’avais mal fait quelque chose contre Boni Yayi, même contre Patrice Talon qui a parlé de Atchakpodji récemment, concernant Yayi Boni, moi je veux bien ce Atchakpodji là avec Patrice Talon. Parce que Boni Yayi lui ne comprends pas fon. Moi je comprends fon, maman est Aboméenne et elle est princesse d’Abomey. Vous voyez, donc je comprends bien fon, je parle éloquemment fon.  Le Atchakpodjique que Patrice Talon souhaite avec Boni Yayi là, il n’a qu’à souhaiter ça avec moi.

Nous sommes au terme de ces échange, Général Louis Philippe Houndégnon, votre mot de fin

Mon mot de fin, je réitère mes condoléances à ceux qui ont perdu leurs parents et je voudrais inviter tous les retraités d’office, qu’ils soient de l’armée, de la police, de la gendarmerie, de n’importe quel corps, à garder la tête haute, à être fiers, la loi qui leur a été appliquée est une loi frappée d’inexiste juridique pour n’avoir pas reçu le décret d’application qu’on a appelait dans le droit classique, le règlement de l’administration publique. J’attends de voir ce que les magistrats de la Cour suprême vont dire quand ils vont recevoir les recours pour excès de pouvoir et j’attends aussi de voir ce que les sages de la Cour constitutionnelle vont dire concernant la loi 2020 qui met les gens à la retraite dans la dichotomie entre son article 101 et son article 167. J’attends impatiemment la décision de la Cour constitutionnelle et je préviens les magistrats, ce n’est pas des menaces, Sonko l’a dit au Sénégal, chers parents magistrats, c’est vous qui avez la destinée du pays en main, essayez de dire le droit, pour que nous ayons la paix. Nous avons besoin de paix, le pays n’appartient pas à un seul homme. Je vous remercie Madame

Interview réalisée par Pesce HOUNYO

et Janvier GBEDO

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