Des tonnes d’oranges pourrissent depuis quelques semaines dans les champs dans les localités productrices du Bénin. En cause, la hausse vertigineuse du coût de cession de la tonne d’oranges. De sources bien renseignées, cela résulte d’une décision unilatérale des producteurs d’oranges avec bien sûr, la complicité d’une main invisible qui incite ces derniers à se faire affamer en laissant pourrir leurs récoltes. Une situation malheureuse qui vient saboter la politique d’industrialisation du gouvernement de Patrice Talon…

Qui manipule les producteurs d’oranges ? La question reste toute posée. En effet, depuis bientôt deux mois, ces derniers ont décidé de façon unilatérale et sans aucune analyse objective du marché, de revoir à la hausse le prix de cession de la tonne d’oranges. Ainsi, de vingt-cinq mille (25000Fcfa), le prix de la tonne d’oranges est passé à plus de cent mille (100 000Fcfa).

Inadmissible ! La seule raison évoquée par ces producteurs d’oranges, qui se laissent visiblement manipuler à leur dépens, est du fait que, si d’importants investissements sont réalisés par l’Usine de transformation d’oranges (Orana), elle devra en faire pareil pour s’approvisionner en matière première que sont les oranges. Une raison insensée et à la limite, ridicule mais qui reste préjudiciable surtout à ces producteurs d’oranges qu’à l’usine ; elle qui est censée démarrer ses activités sous peu et qui devra faire face à cette malheureuse situation. Le hic, c’est que des tonnes d’oranges pourraient pourrir dans les champs sans être vendues.

Faut-il le rappeler, depuis de longs mois, des producteurs d’agrumes et Orana, l’usine de transformation d’oranges, se sont engagés dans une dynamique partenariale permettant aux producteurs d’oranges d’écouler la totalité de leurs productions sans difficulté ni contrainte aucune. L’Usine s’étant engagée à acquérir la totalité de la production des producteurs d’oranges. Une démarche fortement saluée par ces mêmes producteurs d’oranges étant donné qu’elle permet de solutionner l’épineuse question de gestion des pertes post-récoltes. D’ailleurs, les producteurs ne manquent pas de témoigner de ce que le véritable problème auquel ils font face n’est autre que les difficultés d’écoulement de leurs productions.

“Nous en avons assez mais malheureusement d’importantes quantités pourrissent » avait déclaré un producteur d’oranges. Fort de ceci, il apparaît incompréhensible voire insensé que les producteurs d’oranges fassent l’option de laisser pourrir les oranges tout en restant affamés plutôt que de les vendre au prix convenu de commun accord depuis quelques années.

De toute évidence, se mettre dans une telle posture avec Orana, seul grand acheteur d’oranges au Bénin, pourrait engendrer des pertes énormes pour les producteurs tant les besoins des marchés locaux sont en deçà des productions. Toutefois, il convient de rappeler que dans cette même dynamique partenariale, les producteurs d’oranges et Orana ont amorcé et adopté le processus de fixation du prix annuel du Kg d’oranges. Toute chose qui devrait permettre d’éviter des fluctuations, donc d’anticiper sur la situation actuelle. Et désormais, Orana pourrait bien se voir contrainte de planter sur ses propres domaines afin d’alimenter continuellement l’usine de transformation d’oranges.

Et à ce stade, les producteurs d’oranges n’en seront que perdants. Car, Orana ambitionne de faire de l’orange, l’une des deux premières commodités du Bénin à horizon 2027. Notons qu’outre la transformation des oranges en concentré, Orana entend produire du jus d’orange naturel et en faire la commercialisation pour vendre également la destination Bénin à travers son jus d’orange. Le gouvernement béninois accorde sa confiance à la Société Orana pour relancer l’Usine de transformation d’oranges de Za-Kpota, une usine qui n’a jamais fonctionné depuis son installation en 2013.

A.B

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