Double victoire des Guépards : Le plan de Gernot Rohr a-t-il pris corps ? (Les avis des journalistes sportifs)

Installé dans le fauteuil du numéro 1 de l’encadrement technique de la sélection fanion de football, en février 2023, le technicien franco-allemand Gernot Rohr a enregistré ses premières victoires sur le banc des Guépards seize mois plus tard. En effet, il a fallu dix matchs à Gernot Rohr pour obtenir son premier succès à la tête de l’encadrement technique des Guépards du Bénin.

un succès face aux Amavubis du Rwanda qui en a appelé un autre plus prestigieux en intervalle de quatre jours. Après avoir battu les rwandais, les Guépards ont brisé le signe indien nigérian. Mis aux supplices depuis la nuit des temps, les Guépards ont obtenu leur première victoire sur les aigles nigérians, lors du match de la 4è journée des éliminatoires du mondial 2026 qui a opposé les deux formations. Deux victoires successives qui font appel à une interrogation. Le plan du sélectionneur national Gernot Rohr a-t-il finalement pris corps ? À cette question, les journalistes sportifs répondent.

Lisez plutôt les avis de ces avertis du football béninois

Élisée HOUNKPATIN, Journaliste Reporter Sportif à Radio Carrefour, Correspondant au Bénin de la Voix de l’Amérique (VOA Afrique)

C’est une grosse surprise pour le Foot africain que le Bénin batte le Nigeria dans ces éliminatoires et on a bien l’impression que la victoire sur le Rwanda lui a donné des ailes et lui a permis de se relancer davantage.

On a aussi senti que les joueurs ont maintenant un appétit pour battre toutes les équipes qui leur feront face.

Et le fait qu’on a peut-être délocalisé le match à Abidjan a fait tomber la pression sur les épaules des joueurs et de l’encadrement technique, c’est également un acquis.

Mais le plus important, c’est la première victoire de Gernot Rohr qui a forcément eu un impact positif sur le mental des joueurs et leur a permis aujourd’hui de jouer très libéré très décontracté. On a senti que les Guépards par le passé n’étaient pas trop engagés mais cette fois-ci, ils étaient vraiment agressifs et présents sur toutes les balles.

Il faut aussi remarquer que le coach a eu du temps pour construire un jeu, son équipe et avoir une ossature et ça au départ nous ne l’avons pas compris mais on constate aujourd’hui que fondamentalement il y avait un fond de jeu qui se préparait et ce fond-là, il est à maintenir et à améliorer pour des résultats meilleurs demain.

Maintenant avec 7 points, le Bénin qui n’a plus enchaîné 2 victoires dans un match officiel depuis un bon moment est sur la bonne voie.  Continuons par travailler, ces 2 matches, conjuguons-les au passé et commençons déjà par nous préparer pour les 2 prochaines journées dans une bonne condition avec une bonne organisation et  mettre les fenêtres FIFA à profit.

Damien Tolomissi, Journaliste Reporter Sportif, Directeur de Publication de Gaskiyani info

Les Guépards du Bénin ont effectué deux prestations de taille qui méritent toute la clameur. C’est la preuve qu’avec un peu plus de patience, le Bénin disposera d’une équipe dynamique capable d’enregistrer de résultats positifs sur la durée. Il est temps que nous allions à cette école d’avoir une équipe nationale compétitive.

Par conséquent, il suffit de croire au travail de reconstruction du sélectionneur Gernot Rohr et l’accompagner à travers des critiques objectives pour que les fruits puissent tenir la promesse des fleurs.

Bravo aux joueurs et aux membres du staff technique mais le plus dur reste à venir. Ce qui dénote qu’ils doivent considérer ces deux succès comme le signe d’une nouvelle étoile et se remettre résolument au travail pour tenir le pari d’un lendemain meilleur et très prometteur.

Aussi faut-il que désormais pour mieux maintenir cette nouvelle flamme, le Ministère des Sports et la Fédération Béninoise de Football doivent tout faire pour permettre aux équipes de catégories d’âges (U23, U20 et U17) de disputer les matchs amicaux. Cela sera d’un grand soutien technique pour le staff de la Team Nationale de détecter des jeunes qui ont les capacités de commencer par faire leurs premières armes dans l’antichambre de la sélection nationale

Hillary Christelle Tolo Kpadonou, Journaliste Reporter Sportive, Correspondante BBC Afrique au Bénin

Bien évidemment le plan de Gernot Rohr a pris corps même s’il est trop tôt pour le dire. Il va falloir attendre un certain nombre de match pour voir la performance de l’équipe pour pouvoir tirer la bonne conclusion. C’est vrai que quand il venait à la tête de la sélection, il disait que son objectif, c’est de qualifier le Bénin pour la coupe du monde. Mais là il fait un an sans remporter le moindre match et après, il gagne deux successivement, c’est à saluer. Il est venu avec un projet de faire avec les jeunes, construire une équipe. D’ailleurs, il a lancé des jeunes dans le grand bain. Je pense que les deux derniers matchs amicaux lui ont fait assez de bien car il a trouvé un Onze qu’il a finalement exploité pour ces deux matchs et qui a payé. On peut dire déjà qu’il est en train d’asseoir tout doucement son plan. Il y a encore d’autres échéances qui lui donneront raison parce qu’il a fait des choix qui n’ont pas été nécessairement compris mais qui sont en train quelque peu de lui donner raison. Mais comme je l’ai dit tantôt, il est trop tôt pour faire une bonne analyse de la chose, les autres matchs nous édifieront davantage.

Firmin Kassaga Journaliste Service des Sports Peace FM.

Le plan n’a pas encore pris corps mais, le technicien franco-allemand est en train petitement de nous faire découvrir ce qui nous attend.  On sent que mentalement ils sont en train d’être aguerris, ils ont plus envie de gagner. Sur le terrain, il y a une certaine discipline tactique qui pourra, si le travail continue, donner une autre image du football béninois. Il y a encore beaucoup à parfaire mais ce qui est produit aujourd’hui donne envie d’y croire.

Herman Rodrigue AMEGAN, chroniqueur et commentateur sportif

À l’issue de ces deux matchs, on retient la confiance retrouvée de l’équipe. Elle joue de façon décomplexée. Évidemment, il y a bien des aspects à améliorer. Mais ce qui est perceptible déjà c’est l’état d’esprit.

Sur le match face au Nigeria, les guépards ont démontré une force de caractère qu’on ne leur connaissait pas. Après le but nigérian, ils n’ont pas paniqué. Mieux, ils se sont remobilisés pour revenir dans la partie et aggraver le score face aux vice-champions d’Afrique en titre. Ils ont validé leur temps fort et ont su faire le dos rond quand il le fallait.

L’équipe dégage une certaine sérénité. On voit des phases de transition assez intéressantes notamment le jeu en triangle, le renversement, la percussion. Les cadres ont été au niveau. Et les jeunes ont pris le pouvoir dans l’équipe, jouent chaque match avec la même fougue. Mention spéciale à Imourane Hassane, gros travailleur de l’ombre, Dodo Dokou et Rachid Moumini. À l’épreuve du temps, l’équipe est en train de prendre de la bouteille, de l’amplitude et les places seront désormais chères payées avec les satisfactions et les certitudes qu’on observe. Reste a présent à capitaliser les performances de ces quatre derniers matchs (matchs amicaux inclus) qui laissent entrevoir un sillon d’espoir pour la suite.

Dicorel Sègnon ZOHOU, Journaliste Reporter Sportif à Radio Cotonou et Commentateur Sportif à A+BÉNIN

Depuis que le technicien franco-allemand Gernot Rohr a pris fonction, il n’a pas réussi à gagner pendant plus d’un an. Il a fallu ces deux matchs pour qu’il gagne enfin avec l’équipe nationale béninoise, les Guépards du Bénin. Cela peut s’expliquer parce qu’il est venu trouver une équipe vieillissante, il doit rajeunir l’équipe, reconstituer l’équipe et redonner à cette équipe une certaine philosophie de jeu. Et pour cela ça nécessite un toilettage, il doit faire partir beaucoup d’anciens, faire venir d’autres jeunes, donner le pouvoir aux jeunes tout en maintenant le cœur du jeu, certains anciens qui constituent la colonne vertébrale de l’équipe nationale.

Ce chantier nécessite beaucoup de temps, c’est ce que les béninois ne comprenaient pas et étaient pressés alors qu’il n’avait pas de base existante. Pour le coach, il a été obligé de se baser sur les juniors, les U23, quelques locaux et puis les anciens et puis après il a cherché des binationaux. Après ces phases vous allez constater qu’il a tenté beaucoup de schémas. Ses premiers matchs étaient un schéma de 3-5-2, après il est reparti sur un schéma de 4-3-3 et maintenant il a testé un schéma 4-5-1 avec un seul attaquant de pointe. Donc c’est un schéma mi défensif mi offensif parce qu’il n’a que deux joueurs à vocation offensive dans l’équipe. Et sur les deux joueurs à vocation offensive, il y a un qui est milieu droit et donc l’attaquant de pointe. Donc, on peut dire que son équipe évolue en 4-5-1 ou 4-4-2 plat. Mais quand vous regardez, il a testé ça face à la Côte-d’Ivoire et on a fait 2-2, ça a bien marché, le Bénin n’a pas perdu et n’a pas non plus été dominé dans le jeu. Il a remis ça face au Sénégal, on a fait un bon jeu, n’eût été le raté monumental du capitaine Steve Mounier et le penalty manqué aussi, le Bénin aurait pu gagner ce Sénégal.

On a déjà senti à travers ces deux matchs amicaux qu’il y a du travail qui se fait et que le coach est en train de retrouver une équipe, de retrouver un schéma qui convient à son équipe. C’est le même schéma qu’il a tenté, il n’a pas changé. Olaitan qui a joué en faux ailier alors qu’il est un milieu de terrain, on met trois milieux défensifs, on corse le milieu de terrain, on casse les lignes, on met un bloc au milieu pour permettre à la défense de souffler et le reste c’est au talent que ça a été joué avec un Kiki qui a été imparable sur son côté, qui n’a laissé aucun trou, avec un Cédric Hountondji, très lecteur qui sait lire le jeu, sait anticiper et qui sait laisser Mohamed Tidjani au combat, lui qui a été un digne fils, un digne descendant de Behanzin.

Je pense que oui Gernot Rohr est en train de donner une certaine identité de jeu à notre équipe nationale. Il a retrouvé le schéma qu’il faut pour cette équipe-là.  Pas forcément, un jeu flamboyant mais une défense solide avec des contres rondement menées et un milieu assez solide. C’est la combativité. Je pense que le moment est venu pour le coach de redonner à l’équipe nationale béninoise toute sa grandeur, il a retrouvé le schéma qu’il faut et je pense que le moteur diesel a commencé tout doucement par fonctionner.

Jules Sessiwèdé Tovodounon, Journaliste à Africa Foot United

La récente victoire des Guépards sur les Super Eagles du Nigeria (2-1) lors de la 4ème journée des éliminatoires de la Coupe du Monde 2026 semble indiquer que la stratégie de Gernot Rohr commence à porter ses fruits. L’ancien sélectionneur du Nigeria, maintenant à la tête des Guépards du Bénin, a apporté des changements significatifs dans la composition de l’équipe, en reconduisant les mêmes joueurs qui ont affronté le Rwanda. Il semble que sa stratégie soit axée sur la cohérence et la continuité, ce qui a permis à l’équipe de développer une meilleure synergie sur le terrain.

Des efforts qui semblent payer, car les Guépards ont non seulement remporté leurs deux derniers matchs, mais ils ont également montré une amélioration notable dans leur jeu. L’idée mise en place paraît claire : savoir être solide derrière dans les moments difficiles et savoir porter le ballon vers l’avant dans un jeu rapide, tout en concrétisant les moindres occasions. On a même retrouvé cette solidarité qui faisait la force de l’équipe sous Michel Dussuyer, avec ce don de soi, jouer l’un pour l’autre, de vrais potes qui s’accompagnent dans le jeu. Dans une telle configuration, on ne peut qu’avoir de résultats satisfaisants.

On a connu la paire Olivier Verdon – Khaled Adenon en défense centrale. Aujourd’hui, on est carrément passé à la doublette Cédric Hountondji – Mohamed Tijani, deux joueurs de profils différents qui rendent encore ce duo intéressant. En deux matchs, Sessi d’Almeida s’est amélioré dans l’entrejeu, étant moins brouillon et beaucoup plus discipliné. Lui et Imourane Hassane font un gros travail dans l’ombre devant la défense, donnant plus de liberté à Dodo Dokou de se projeter vers l’avant avec cette facilité à se retrouver dans la surface adverse.

Tout ceci paraît bien beau et on espère que ça puisse durer dans le temps, avec cette reconversion de Junior Olaïtan en ailier qui semble bien marcher. Ça sera encore plus intéressant offensivement avec le retour d’Andreas Hountondji. Jodel Dossou devra certainement accepter un rôle de doublure avec toute son expérience, même s’il a été convainquant sur les deux matchs avec un but et une passe décisive.