Home Bénin Systèmes de santé : L’IRD mobilise autour de l’intégration des phytomédicaments

Systèmes de santé : L’IRD mobilise autour de l’intégration des phytomédicaments

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L’Institut de recherche pour le développement (Ird) a organisé jeudi, 06 juin 2024 avec le concours de la Direction générale de la recherche scientifique et de l’innovation (Dgrsi), un café des sciences sur l’intégration des produits de la médecine traditionnelle aux systèmes de santé. Ce rendez-vous scientifique qui s’est déroulé dans les locaux de l’Agence universitaire de la Francophonie à Abomey-Calavi a permis d’approfondir les réflexions autour des défis en lien avec la prise en compte de la pharmacopée traditionnelle dans l’administration des soins de santé.

Défis de l’intégration des phytomédicaments aux systèmes de santé“, tel est le thème autour duquel se sont articulés les échanges au cours de cet important rendez-vous scientifique, initié par l’Institut de recherche pour le développement (Ird). A en croire le Représentant de l’Ird au Bénin, Nicaise Ndam, la médecine traditionnelle reste le premier choix en matière de santé et de bien-être, offrant des soins inscrits dans les pratiques culturelles, disponibles et abordables.  Et selon les données de l’Organisation mondiale de la santé, les pharmacopées traditionnelles sont utilisées par plus de 60% de la population mondiale, notamment en Afrique Sub-Saharienne et en Amérique Latine.

Si la phytothérapie représente une part importante des soins proposés par les médecines traditionnelles, tous les produits à base de plantes disponibles sur le marché n’offrent pas les mêmes niveaux de garantie concernant l’efficacité, la sécurité et la qualité. Pour le Représentant de l’Ird au Bénin, le présent café offre une occasion d’harmonisation des expériences et connaissances en vue de la valorisation de la médecine traditionnelle à travers l’intégration des phytomédicaments aux systèmes de santé. Alors que l’Oms posait les bases d’une intégration des plantes médicinales et phytomédicaments aux systèmes de santé à travers une stratégie pour la médecine traditionnelle 2014-2023 axée sur l’élaboration de normes, de critères et de documents techniques fondés sur des informations et des données fiables pour aider au déploiement de services de médecine traditionnelle et complémentaire sûrs, qualifiés et efficaces, le défi reste entier.

Dans son intervention, le Directeur général de la recherche scientifique et de l’innovation (Dgrsi), Clément Agbangla admet que cela reste une préoccupation majeure du fait que le système classique de santé ne soit pas toujours enclin à favoriser l’intégration de la médecine traditionnelle. Selon ses dires, l’initiative de l’Ird devra permettre d’évaluer les efforts consentis et d’identifier des approches adéquates pour relever les défis afin de franchir davantage de paliers. Un panel de scientifiques experts, a permis d’évoquer les différents aspects de la thématique. Pour Joachim Gbenou, Recteur de l’Université nationale des sciences, technologies, ingénierie et mathématiques d’Abomey, la médecine traditionnelle continue de contribuer énormément au bien-être des populations et l’on y fait toujours recours chaque fois qu’une pathologie échappe à la médecine moderne.

Médecin coordonnateur du Programme national de lutte contre le paludisme, Dr Julien Codjovi Aïssan fait savoir que les produits de la médecine traditionnelle sont accessibles financièrement ainsi que géographiquement. Fort de cela, il importe que la médecine traditionnelle soit officiellement intégrée à la médecine moderne, argue Prof Rokia Sanogo, Directrice générale de l’Institut national de recherche sur la médecine et la pharmacopée traditionnelles au Mali. Et de préciser qu’il n’est point question de phagocyter la médecine traditionnelle pour la gloire de la médecine moderne.

Quant à Mahamane Haidara du Mali, les tradipraticiens maliens se mobilisent davantage afin de se conformer à des normes susceptibles de faciliter la prise en compte de leurs produits dans les systèmes de santé. Pharmacienne galéniste, Emeraude Guei pointe du doigt la méfiance des médecins à l’égard des phytomédicaments avant d’insister sur la nécessité d’accompagner les tradipraticiens dans la démarche d’obtention de l’Autorisation de mise sur le marché (AMM). Alors que le processus d’homologation se révèle souvent très coûteux et assez complexe, plusieurs phytomédicaments ne parviennent pas à passer le cap. Plusieurs autres défis de l’intégration des phytomédicaments aux systèmes de santé ont été évoqués.

A.B

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