Embourbé dans une crise diplomatique avec le Niger, le Bénin se bat et se débat pour montrer sa disponibilité à fumer le calumet de la paix avec son voisin. Au même moment, Kemi Seba, contre son pays, s’aligne derrière les arguments des autorités nigériennes comme s’il n’y avait personne au Bénin pour le recadrer.
Entre le Bénin et le Niger, tout est mal en point. Depuis que le voisin sahélien est dirigé par une junte militaire au pouvoir après le renversement de Mouhamed Bazoum, les frontières entre les deux pays sont restées fermées. Si les autorités béninoises, en fermant de leur côté leurs frontières en respect aux mesures de la Cédéao, ont déjà procédé à leur réouverture après la levée des sanctions, c’est désormais au tour du Niger d’être intraitable. Car de son côté, tout demeure fermé.
Depuis dix mois que ça dure, les appels de pied et toutes les médiations intentées pour faire revenir les militaires au pouvoir à la raison ont fait long feu. Et pour cause, le Niger accuse le Bénin d’entraîner des terroristes pour l’attaquer. Pendant que les autorités béninoises jurent par tous les Saints que ce sont des affabulations, il se trouve des citoyens pour donner du crédit à ces accusations. Au nombre de ces personnes, s’illustre en tête de peloton Kemi Seba. Connu pour ses prises de position formelles et parfois rébarbatives, le Panafricaniste, qui ne digère pas que Patrice Talon continue de traiter avec la France, n’a pas manqué l’occasion de colporter les mêmes accusations que les autorités nigériennes.
Pis, il est même allé loin. Ceci, en affirmant depuis le Niger que les autorités béninoises ont recruté des légionnaires français de peaux noires, pour entraîner une partie de la population déjà phagocytée, afin d’attaquer le Niger. Sans aucune preuve formelle ni éléments probants, le Président de l’Ong Urgences Panafricanistes persiste et signe que son pays abrite sans retenue aucune, des bases militaires françaises. Jugés graves voire gravissimes, ces propos venant de surcroît d’un béninois pourraient être vus comme de l’apatridie, de la haute trahison ou même de complot contre son propre pays. Alors que beaucoup demandent et réclament qu’il soit de ce fait traduit en justice pour en donner les preuves, tout porte à croire que le gouvernement n’est pas dans ce schéma. Pourtant plusieurs citoyens se sont retrouvés en prison ou en exil pour n’avoir pas dit ou fait autant.
Il est clair que Kemi Seba dépasse sa propre personne. Déjà qu’il a réussi à être libéré après une brève interpellation au Bénin et dans d’autres pays, on est tenté de croire que l’homme a quelque chose de plus que beaucoup de dirigeants craignent, Patrice Talon y compris. La preuve, il a plusieurs fois affirmé que Patrice Talon et ses hommes ne peuvent guère l’inquiéter. Libre donc comme de l’air, Kèmi Séba semble ne plus avoir aucune limite, au point même de jeter l’opprobre sur son pays dans des conditions et débats très sensibles. L’homme s’y plaît dans ce rôle au nez et à la barbe de la Rupture. Un vrai os pas comme les autres, dans la gorge de Patrice Talon.
J.G
