Dans le cadre de la commémoration de la 30ème Journée mondiale de la biodiversité au Bénin, le ministère du cadre de vie et des transports chargé du développement, à travers la Direction générale des eaux, forêts et chasse, organise du 21 au 25 mai 2024, la 5ème édition de la Semaine nationale de la biodiversité (Snabio). Une initiative qui bénéficie de l’appui de l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et de l’Ambassade de France au Bénin. La cérémonie de lancement officiel s’est déroulée mercredi, 22 mai 2024 au Palais des Congrès à Cotonou…
Contribuer au plan pour la vie sur terre“, tel est le thème autour duquel s’articulent les communications, échanges et expositions dans le cadre de la 5ème édition de la Semaine nationale de la biodiversité (Snabio) qui se déroule du 21 au 25 mai 2024. Organisée par la Direction générale des eaux, forêts et chasse en partenariat avec l’Institut de recherche pour le développement (Ird) et I’Ambassade de France au Bénin, la présente édition se veut un appel à la mobilisation autour de la mise en œuvre du Plan d’action du Cadre mondial sur la biodiversité de Kunming Montréal.
Ainsi, à travers des expositions-vente, des communications scientifiques, une marche écologique, la sortie des écotouristes, il sera question de sensibiliser sur la nécessité de préserver la biodiversité au Bénin. Prenant la parole, le président du comité d’organisation a fait savoir que la Semaine nationale de la biodiversité a été initiée dans l’optique de donner davantage de visibilité aux actions en faveur de la biodiversité au plan national. A l’en croire, avec l’adoption du Plan d’action adoptée en 2022 à Kunming Montréal, il se dégage une manifestation d’intérêt de plus en plus accrue pour une utilisation rationnelle des ressources naturelles renouvelables et pour la conservation des espèces. Convaincu que de majeurs défis restent à relever, il reconnait que le nouveau Cadre mondial sur la biodiversité “trace une voie ambitieuse pour atteindre la vision globale d’un monde en harmonie avec la nature d’ici 2050 en soutien à la réalisation des objectifs du développement durable“.
La finalité des activités initiées dans le cadre du Snabio 2024 est donc de contribuer au plan pour la biodiversité en vue d’arrêter et d’inverser sa perte. Dans son intervention, le Directeur général des eaux, forêts et chasse, Rémi Hefoumè a fait savoir que la biodiversité connait un déclin sans précédent avec des milliers d’espèces menacées de disparition. Toute chose nécessitant des actions urgentes à travers une prise de conscience en faveur de la conservation de la biodiversité. Selon ses propos, le nouveau Cadre sur la biodiversité appelle à des actions pour placer les milieux naturels sur la voie du rétablissement à l’horizon 2050. “Chacun doit se sentir concerné par la perte de notre biodiversité et contribuer efficacement à sa préservation“ a-t-il souligné avant d’évoquer les efforts consentis par le gouvernement béninois.
Il s’est, par ailleurs, acquitté d’un devoir de reconnaissance à l’endroit de l’Ird et de l’Ambassade de France pour leur appui à l’initiative. Pour le Représentant de l’Ird au Bénin, Nicaise Ndam, la biodiversité est menacée par des activités humaines et il importe d’y apporter des solutions durables pour inverser la tendance. Ceci, grâce à la recherche scientifique. Après avoir présenté l’Ird qui célèbre d’ailleurs ses 80 ans d’existence cette année, ses domaines d’intervention et des actions en faveur de l’atteinte des Objectifs du développement durable, il a réitéré l’engagement de l’Institut à contribuer activement à la conservation de la biodiversité.
Quant à l’Ambassadeur de la France au Bénin, Marc Vizy, il a également évoqué le caractère alarmant de la situation relative à la biodiversité avant d’appeler à une contribution collective à la mise en œuvre du nouveau cadre mondial sur la biodiversité. Procédant au lancement des activités, le représentant du ministre du cadre de vie a évoqué le réchauffement climatique, la criminalité faunique, la déforestation, la pollution des mers comme une menace à la biodiversité. Il a également évoqué les actions du gouvernement en vue de la préservation de la biodiversité avant d’insister sur un réel engagement pour stopper la perte de la biodiversité.
La situation est alarmante…
Des statistiques évoquées, il ressort que la situation est alarmante. Selon le président du comité d’organisation de la Semaine nationale de la biodiversité édition 2024, les experts internationaux estiment que 75% des milieux terrestres et 40% des écosystèmes maritimes sont fortement dégradés. Alors qu’environ un million d’espèces sont menacées d’extinction dans le monde. “Un tiers des sols sont déjà dégradés et les spécialistes estiment que l’érosion des sols pourrait entraîner une perte de 10% de la production agricole d’ici 2050. Convient-il de rappeler que les sols renferment également une vie abondante et abritent environ 25% de la biodiversité mondiale. A l’échelle de la planète, l’ensemble des indicateurs montre un déclin net et rapide de la diversité des espèces. L’indice planète vivante… a diminué de moitié en 40 ans entre 1970 et 2010, indiquant que les 10 000 populations évaluées, représentant environ 3000 espèces de mammifères, d’oiseaux, de reptiles, d’amphibiens et de poissons ont vu leur effectif décliné de plus de 50%“ a-t-il alerté. La situation est inquiétante et interpelle !
A.B