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Contrôle de l’impact des projets/Ue : La Délégation de l’Ue et ses Etats membres au Bénin en visite dans l’Atacora-Donga

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La Délégation de l’Union européenne et les Etats membres de l’Ue au Bénin ont organisé une « Semaine de l’Europe » à partir du 8 mai 2024. Dans ce cadre, il a été organisé une visite des projets financés par l’Ue et ses Etats membres au Bénin. La visite a eu lieu du lundi 13 au vendredi 17 mai 2024 dans les départements de l’Atacora et de la Donga.

L’objectif de la visite était de passer en revue les projets financés par l’Union européenne et ses Etats membres. Ainsi, la délégation conduite par l’Ambassadrice de l’Union européenne : SE Mme Sylvia Hartleif et composée de l’Ambassadeur d’Allemagne : SE M. Stephan Buchwald, de  l’Ambassadrice de Belgique : SE Mme Sandrine Platteau, de  l’Ambassadeur de France: SE M. Marc Vizy, l’Ambassadeur des Pays-Bas: SE M. Joris Jurrïens   et de la Cheffe de coopération du Luxembourg: Mme Louisa Ben Abdelhafidh, a parcouru monts et vallées pour toucher du doigt les réalisations des projets et leurs impacts réels sur les bénéficiaires. De Bassila à Kouandé, de Natitingou à Tanguiéta, c’est un motif de satisfaction qui se note chez les visiteurs.

Hôpital de zone de Bassila

 Le périple des ambassadeurs a commencé à l’hôpital de zone de Bassila. Dans cette formation sanitaire, Médecins sans vacances (Msv)  (une Ong formant un réseau dynamique de plus de 500 experts médicaux, paramédicaux et techniques en Belgique et en Afrique) a mené des activités de rénovation et de renforcement de capacités. Selon le point établi par le directeur de l’hôpital, sur le plan des ressources humaines, l’hôpital a bénéficié de renforcement de capacités des acteurs de la maternité sur l’échographie, les accouchements assistés, les tutorats…. Le directeur a également signalé au niveau de la pédiatrie, le renforcement de capacités de 3 acteurs de la néonatologie. Par ailleurs, Msv a apporté, souligne le directeur, la mise en place de sérums anti venimeux tampon, la dotation en équipements médicotechniques dont le stérilisateur de 400l, d’incinérateur de type Enabel, des concentrations d’oxygène et des ordinateurs pour l’amélioration du fonctionnement de l’administration, informe le directeur. Il n’a pas occulté l’équipement de visioconférence mis à la disposition du directeur de l’hôpital pour faciliter la communication, le soutien à la participation de plusieurs acteurs de l’hôpital aux journées scientifiques au Bénin, l’élaboration de projet d’établissement hospitalier couvrant la période 2023-2027, la réfection de la maternité en 2022-2023, le nettoyage et la réfection des deux blocs de la pédiatrie avec la construction d’une paillote servant d’abri pour les accompagnants…

Le directeur de l’hôpital se félicite du fort impact positif des interventions ayant permis l’amélioration du niveau d’intervention des agents, la forte contribution dans la lutte contre les envenimations et la réduction très sensible du taux de décès maternel, et infantile.

« Nous sommes satisfaits de l’intervention mise en place dans l’hôpital pour le bonheur de nos populations de la zone sanitaire de Bassila en particulier et en faveur des populations du Bénin en général», s’est exclamé le Directeur départemental de la santé de la Donga. Il a plaidé pour l’extension de l’appui à d’autres hôpitaux du département. Quant à l’Ambassadeur des pays bas, il se dit heureux de constater l’effectivité des appuis. « Bravo pour l’engagement de tous autour des projets », lancera-t-il.

Benibiz

Benibiz (2017-2022, FCFA 6,5 milliards; 2023-2027, FCFA 8 Milliards) est un projet mis en œuvre par TechnoServe qui a pour but de fournir aux entrepreneurs, notamment les jeunes et les femmes, les compétences dont ils ont besoin pour faire croître et développer leurs entreprises. Benibiz aide à la formation et au financement, et surtout renforce la culture entrepreneuriale. Benibiz cible (avec 50% de femmes) au moins 117 500 personnes au total: 10 725 dans le cadre d’un appui direct, 6 900 au moyen d’approches écosystémiques et 100 000 par le biais d’activités médiatiques à grande échelle.

Les entrepreneurs seront catégorisés en cinq volets d’intervention appelés track: Track 0 – Jeunes (moins de 35 ans) pré-entrepreneurs de subsistance (en activité dans les 4 départements au nord du Bénin): 100% de jeunes, 50% de femmes;

Track 1 – Jeunes micro- entrepreneurs: 100% de jeunes, 50% de femmes;

Track 2 – Petites entreprises: 50% de jeunes, 35% de femmes;

Track 3 – Micro-détaillants: 50% de jeunes, 50% de femmes;

Track 4 – Entreprises vertes: 50% de jeunes, 50% de femmes.

2 500 jeunes micro-entrepreneurs, 750 petites et moyennes entreprises et un réseau local de 150 agents commerciaux de produits nutritionnels, en sont concernés. Une mise en échelle s’est opérée cette année avec la Suisse et l’Union européenne avec une contribution complémentaire, pour le Nord.

Mireille M’po N’tcha est bénéficiaire du projet Benibiz. Inscrite en 2023, elle a bénéficié d’un accompagnement en tant que commerçante de beurre de karité. Après l’accompagnement, elle a entrepris la production et la transformation du karité en beurre. Elle produit et commercialise désormais le beurre de karité. Elle vise plus tard devenir une grande transformatrice de beurre de karité et être en mesure d’en exporter. Suite à l’accompagnement de Benibiz, elle a finalisé son plan d’affaires, et s’en est sortie 2e pour la compétition du plan d’affaires organisée par Benibiz. Grâce au prix gagné, elle a pu acquérir le matériel de travail et la matière première ainsi que les emballages.

« Mon chiffre d’affaires est passé de 30 000 à 45 000Fcfa, à 80 000 FCFA environ par mois après l’accompagnement. Avec Benibiz, il y a eu un grand changement », s’est-elle confiée.

Alida Ella Ayéna, est responsable de l’unité de transformation agroalimentaire Dora. Une unité qui produit de la mangue séchée, de l’ananas séché, de la banane séchée et conditionne le miel.

Elle est également bénéficiaire du projet Benibiz. Selon ses explications, elle a bénéficié des séances de renforcement de capacités, notamment la formation à l’entrepreneuriat, l’évaluation des forces et faiblesses, l’amélioration de recouvrement et du coaching pour faciliter le contact avec les clients dans les services. « La formation a remis les choses en perspective », conclura-t-elle.

Pour l’ambassadeur des Pays Bas près le Bénin, Benibiz est un programme pour appuyer les jeunes, générer des valeurs additionnelles aux produits locaux et donner des opportunités aux petits entrepreneurs. Ce qui, à l’en croire, contribue à la cohésion sociale. « Pour nous c’est un programme vital qui fait partie de notre programme de sécurité alimentaire, et de cohésion sociale au nord », a-t-il déclaré. Il se félicite d’avoir vu des entrepreneurs inspirés et décidés.

« Jeunes pour la paix au Nord Bénin » est un projet financé par l’Union européenne et qui a pour objectif principal de promouvoir une culture de la paix et de renforcer la résilience de plus de 40 000 enfants, adolescent.es et jeunes par l’éducation et la formation professionnelle dans les communes à risque ou affectées par le débordement de la crise du Sahel dans le Nord du Bénin.

L’objectif principal de cette initiative tripartite est de soutenir les efforts du gouvernement, de la société civile, des communautés et des jeunes pour favoriser l’accès à l’éducation, notamment en intégrant les compétences d’éducation de base dans les écoles coraniques, promouvoir l’engagement civique des adolescent.es et des jeunes pour la cohésion sociale, et faciliter l’accès aux opportunités de formation et d’insertion professionnelle pour les jeunes, en particulier ceux hors de l’école, sans formation ou sans emploi.

Soutenu par l’Union européenne, le projet sera exécuté jusqu’en juin 2024 avec un budget de 2.5 millions de dollars U.S soit environ 1.5 milliard de francs CFA environ dans huit communes du Nord du Bénin, à savoir Banikoara et Malanville (Alibori), Matéri, Cobli, Kérou, Natitingou et Tanguiéta (Atacora) et Ouaké (Donga).

Pour constater l’effectivité de la mise en œuvre du projet, les ambassadeurs ont effectué une descente au Ceg 3 de Natitingou.

Sur les lieux, le Directeur départemental de l’enseignement secondaire de l’Atacora a souligné l’importance du projet pour le département, en ce sens qu’il vise à contribuer à la consolidation de la paix et de la sécurité dans les différents départements du nord notamment l’Atacora. « Nous sommes satisfaits de l’impact du partenariat de l’Unicef et l’union européenne et plus spécifiquement celui du projet. En ce sens où il permet à nos apprenants et apprenantes du département, de bénéficier de kits de fournitures scolaires, de moyens financiers pour leur besoin de base, et de salle numérique bien équipée », a fait savoir Hospice Tchiati. À l’en croire, le projet a permis en outre aux apprenants et apprenantes et aux acteurs du système éducatif, d’implémenter des actions communautaires telles que le gouvernement scolaire, les pères éducateurs…, pour l’épanouissement du système éducatif.

Selon les propos de la présidente du gouvernement scolaire du Ceg 3 de Natitingou, les fournitures scolaires et autres appuis financiers sont d’un grand secours pour les parents. Aussi reconnaît-elle, les activités de sensibilisation à l’éducation, au droit et devoir de l’enfant, à la cohésion sociale, à l’hygiène menstruelle ont-elles fait accroître le taux de scolarisation. « Il y avait des filles qui avaient abandonné l’école, mais grâce au projet, on les a ramenées », confiera Ella Agossa…

Dans un contact direct avec les bénéficiaires, les membres de la Délégation sont émerveillés par les résultats et ont pris l’engagement de poursuivre leur soutien pour la cohésion sociale.

La délégation a assisté par ailleurs dans le cadre des activités du projet, à un hackathon des jeunes pour la cohésion Sociale.

À suivre

Thomas AZANMASSO

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