Au sud Bénin, il y a un adage populaire qui dit que le conseiller n’accompagne pas devant le juge. C’est ce qui arrive aux partis siamois Union progressiste Le Renouveau (Up-R) et le Bloc républicain (Br). 24 heures seulement après leur déclaration de soutien inconditionnel au gouvernement et à son chef, suivie de diatribe contre le parti d’Opposition Les Démocrates, suite à la décision de blocage du pétrole nigérien, la situation change. Le Bénin autorise, même s’il est dit que c’est provisoire, le chargement du premier bateau.
La décision de l’embarquement du pétrole nigérien est un camouflet pour l’Up-R et le Br. Ces deux partis se réclamant du chef de l’Etat ne semblent pas avoir pris suffisamment du recul pour analyser les contours de la décision de Patrice Talon de bloquer l’embarquement du pétrole nigérien aux larges de Sèmè-Podji. Comme à leur habitude de soutien pour soutien, ils ont pris la défense du chef de l’Etat, énumérant tout ce que le Bénin a fait pour la normalisation des relations entre les deux Etats et qui est resté comme lettre morte du côté des autorités actuelles du Niger.
Ils ne se sont pas demandés si le blocage de l’embarquement du pétrole nigérien était la réponse adaptée au refus de l’ouverture des frontières par le Niger. Qu’il vous souvienne que quand l’accord sur le pipeline était conclu entre le Bénin et le Niger, nul ne pouvait imaginer qu’un putsch allait faire partir Bazoum et que les frontières seraient fermées. Les deux situations ne sont donc pas liées et le Bénin ne devrait logiquement pas prétexter de la fermeture des frontières, situation qui est venue après l’accord sur le pipeline, pour ne pas respecter les clauses du contrat établi avant l’avènement du régime militaire.
Certes la sortie du 1er ministre du Niger n’a pas arrangé les choses. Ses allégations sur la présence de terroristes sur le sol béninois, entraînés pour déstabiliser le Niger ne peuvent être du goût d’aucun béninois. Au Bénin, quel que soit la tension, on est convaincu que le Bénin ne peut jamais servir de base arrière pour attaquer le Niger. Cela est ancré dans l’esprit de tout béninois. Que les autorités actuelles du Niger fassent de telles allégations, cela peut susciter chez tout Béninois un sentiment d’orgueil. Mais il fallait faire la part des choses.
En pareille occasion, si les voies officielles de dialogue semblent bloquées, il faut explorer toutes les autres pistes possibles pour un rétablissement rapide du dialogue entre les deux Etats. C’est qu’ont proposé les partis d’Opposition Les Démocrates et la Fcbe. Dans son communiqué, le parti Fcbe a exhorté le gouvernement béninois à toujours prioriser le dialogue et la voie diplomatique pour un dénouement total de la crise pour le bonheur des deux peuples. Aux autorités nigériennes, le parti FCBE les invite à transcender les envolées verbales, à plus d’ouverture et à la prise en compte des souffrances des deux peuples.
La Fcbe a également invité la République Populaire de Chine à user de son doigté diplomatique pour le rétablissement rapide des relations entre les deux pays frères. Et quand on suit le ministre des mines, la Chine a joué un rôle prépondérant dans le dénouement, même provisoire de la crise. C’est tout ce qu’on demande aux partis de la Mouvance présidentielle, des propositions pour une sortie rapide de crise. Ce n’est ni un soutien sans condition, ni des diatribes contre l’Opposition.
M.M