Année après année, l’histoire semble se répéter avec le Real. Les années passent, mais le Real Madrid refuse de mourir. Ce Real là semble éternel. Il faut l’avouer : cette équipe ne meure jamais.

Avec le Real, il ne faut jamais célébrer une victoire trop tôt. Que ce soit avec un ou deux, même trois buts d’avance, le Real se réveillera tant que l’arbitre n’a pas sifflé la fin. Finalement, on serait de mauvaise foi à dire toujours que c’est la chance ou que c’est la faveur des arbitres qui arrange le Real. Quand on a récolté 14 ligues des champions dans son histoire, ce n’est plus de la chance. Le Real Madrid a quelque chose que les autres n’ont pas.

Pendant les années de Christiano Ronaldo, le Real marchait sur l’Europe en comptant sur l’efficacité redoutable de son buteur portugais. Au départ de celui-ci, l’on pouvait penser que le club allait balbutier son football. Que nenni ! Karim Benzema ne s’est pas fait prier alors pour rappeler à tous que le Real demeure le Real avec une efficacité à vous donner une crise cardiaque. Les supporters du PSG ne me démentiront pas. Voilà Benzema aussi parti après des saisons enchaînées à enrhumer l’Europe du football. Ouf ! Pourrait-on dire !

Et voilà que le Real Madrid sort maintenant trois lutins qui terrorisent à chaque match les adversaires : Vinicius, Belligham, Rodrygo. Ces trois-là ont effrontément démontré à tout le monde que gagner le Real n’est pas donné à tout le monde. Pour ne pas donner des migraines aux détracteurs du Real Madrid, je ne parlerai pas des milieux de terrain : l’artiste Luka Modric, le génial Toni Kroos, l’astucieux Valverde, les petits Camavinga et Tchouameni, etc. Ce milieu de terrain à lui seul peut aller arracher la proie d’un lion dans sa gueule en le regardant droit dans les yeux. Que dire de la défense symbolisée par la rage de vaincre de Rüdiger.

Une équipe qui enchaîne de telles performances avec une capacité déconcertante de résilience n’est pas seulement une équipe chanceuse ou talentueuse. Il faut questionner son ADN. Le Real Madrid depuis sa création en 1902 a été bâti pour gagner. Cette équipe a surtout dans son ADN le refus de perdre. Le Real Madrid ne sait pas et ne peut pas perdre les grands matchs. Cela semble incompatible avec leur gène. Cette équipe est renversante au sens propre du terme.

Le match retour de la demi-finale contre le Bayern le mercredi 08 mai 2024 en a encore donné la preuve. La forteresse du Bayern, Manuel Neuer, a été renversée par une frappe anodine de Vinicius pour permettre à un anonyme et improbable Joselu de venir marquer le but égalisateur presqu’à la 88ème minute. Le même Joselu vient répéter l’exercice dans les arrêts de jeu pour donner la finale à son équipe à l’étonnement éveillé du Bayern.  Avec le Real, cela ne suffit pas de marquer contre eux. C’est en ce moment précis que l’on est en danger. Comme le dirait le tout aussi énigmatique et emblématique Rigobert Song, c’est lorsqu’on ne sait pas qu’on est en danger qu’on est en danger. Le Bayern l’aura appris à ses dépens.

Quel conseil donner donc au Borussia pour la finale du 1er juin 2024 ?  Attendre peut-être la dernière minute de jeu pour marquer le but gagnant ! Le pari n’est pas gagné d’avance. Tant que ces joueurs du Real Madrid arboreront le maillot de la maison blanche, le supplément d’âme se manifestera. Peut-être alors le moyen le plus sûr de battre le Real c’est de les faire jouer avec le maillot d’un autre club. Bien malin qui pourra le faire.

Elvis ABOU, Sociologue, Chercheur au LARRED/UAC (elvisabou@gmail.com)

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