Au terme de trois ans de mise en œuvre de l’initiative « Zéro Palu ! Les entreprises s’engagent » (ZMBLI), le bilan fait par les chefs d’entreprises et représentants de gouvernements et d’organisations des pays bénéficiaires au niveau régional est satisfaisant. A l’instar des autres pays, le Bénin a aussi enregistré des résultats qui forcent l’administration avec des mécanismes innovants de mobilisation de ressources locales pour accélérer la marche vers l’élimination du paludisme du Bénin. 

Au Bénin, la lutte contre le paludisme a de beaux jours devant elle. Ceci, grâce à l’engagement du secteur privé qui est venu renforcer les pouvoirs publics. Avec cette initiative inédite, plus de 70 entreprises du secteur privé et trois chefs d’entreprises (Dr Annabelle Ekué Hounkponou, M. Espérat Tossa et Honorable Aké Natondé) ont été faits champions pour leur remarquable contribution à la lutte.  En effet, mise en œuvre au Bénin depuis 2021 par Ecobanck en collaboration avec le partenariat RBM et Speak Up Africa, l’initiative « Zéro Palu! Les enterprises s’engagent » avait pour objectif, de mobiliser les entreprises du secteur privé dans la lutte contre le paludisme en Afrique en vue de son élimination d’ici à 2030. Trois ans après, le Bénin compte de nombreux acquis dont le plus significatif, est l’accroissement ces deux dernières années, du budget national alloué à la lutte contre ce fléau dont les principales cibles sont les enfants, les femmes enceintes et les personnes âgées. Ainsi, le budget national alloué à la lutte contre le paludisme est passé d’une moyenne de 1.039.901.000 FCFA (sur la période 2020 à 2022) à 2.500.000.000 FCFA pour l’année 2023, puis une nouvelle augmentation en 2024 de 500.000.000 FCFA, faisant ainsi passer le budget à 3.000.000.000 FCFA.

Cette mobilisation croissante de ressources domestiques en faveur de la lutte contre cette maladie a été possible grâce à une synergie d’actions entre parlementaires, champions, entreprises du secteur privé, médias, société civile, Partenaires techniques et financiers et le gouvernement autour de l’initiative ZMBLI. Conduite sous le leadership de Ecobank, les porteurs de cette initiative ont réussi non seulement à rendre l’environnement favorable au plaidoyer des parties prenantes mais aussi à accélérer la lutte contre ce fléau à travers la mise en place de mécanismes innovants. Au nombre de ces nouveaux mécanismes, on compte le vernissage photos de plaidoyer présidée par la Vice-présidente de la République, Mariam Chabi Talata en avril 2022.

A cette volonté politique affichée à travers la prise de l’arrêté ministériel 2023/0097/MS/DC/SGM/DNSP/CJ/SA portant mise en place du comité de gestion des ressources du fonds zéro Palu, s’ajoute la matérialisation de l’engagement d’une quinzaine d’entreprises du secteur privé au plan national par la prise en charge directe des objectifs de contrôle et d’élimination du paludisme du Bénin avec un don financier de 4.118.000 FCFA et de 35.885.600 FCFA de contribution en nature.  Au total, près de 70 000 0000 FCFA ont été mobilisés par le secteur privé pour soutenir les efforts du gouvernement du Bénin. Face aux acquis importants, le Coordonnateur national du Programme national de lutte contre le paludisme (Pnlp), Achille Batonnon, qui s’est réjoui de l’avènement de cette initiative, pense que la lutte contre le paludisme n’est plus seulement l’affaire des acteurs du secteur santé et des partenaires qui les appuient. « C’est la première fois qu’on a une implication active et effective du secteur privé dans la lutte contre le paludisme », a-t-il reconnu. Mais, il souligne que, malgré tous les efforts faits dans la mise en œuvre des stratégies dans la prévention, la prise en charge, la surveillance épidémiologique et entomologique, il y a toujours des gaps. En cela, l’engagement du secteur privé reste précieux pour accélérer l’atteinte de l’objectif d’élimination.

Maintenir le cap pour plus d’impact

Désormais, les acteurs du secteur privé résolument engagés entendent amplifier le mouvement vers d’autres entreprises. « Il faut avouer que ce n’est pas encore fini, c’est la première phase. L’objectif maintenant, c’est de faire en sorte qu’il y ait beaucoup d’entreprises privées qui soient impliquées », a martelé le Directeur de la polyclinique Saint Vincent de Paul, Dr Rolan Agossou. Il n’y a plus de doute. Pour ces acteurs, le secteur privé peut contribuer énormément à la lutte.

Toutefois, malgré ces résultats encourageants, des défis restent à relever pour pérenniser les acquis de cette initiative innovante.  Ainsi, en se référant aux résultats de l’étude sur le renforcement de la contribution du secteur privé à la lutte contre le paludisme au Bénin, les artisans de cette initiative doivent travailler au renforcement du partenariat public-privé autour de la lutte contre le paludisme. Également, ils doivent veiller à la créaction d’un environnement favorable qui permette d’assurer l’investissement privé en santé avec la mise en place d’une fiscalité sociale en plus de l’intensification de la communication autour des activités de l’initiative.  C’est à ce prix que l’engagement du secteur privé au Bénin continuera de rester un exemple à suivre dans la sous-région pour accélérer la marche du Bénin vers l’élimination du paludisme d’ici 2030.

Alain TOSSOUNON (Coll.)

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