La crise entre le Bénin et le Niger  est survenue au lendemain du coup d’État qui a balayé le régime du Président Bazoum. Pour comprendre la position du gouvernement béninois aujourd’hui, il faut  analyser avec beaucoup de lucidité, et d’honnêteté intellectuelle l’évolution du dossier.

A notre époque et dans tous les pays modernes, il est à noter que le mode d’accession à la magistrature suprême  est la démocratie. Et ce,  même si dans le cadre de certaines élections et singulièrement en Afrique,  le choix de certains dirigeants est discutable. Par contre, l’interruption brutale par la force,  d’un processus démocratique doit être systématiquement désapprouvé et proscrit. Encore que, même les putschistes, dans leur grande majorité ont voté comme leurs concitoyens, les différentes  constitutions en cours dans leur pays et consacrant le multipartisme.

Et mieux, ces constitutions indiquent clairement les militaires sont dans les casernes et non dans les palais présidentiels de la République.   Leur vocation première est d’assurer la sécurité et la défense de la patrie. Ont- ils tôt compris que les dirigeants civils sont mieux « lotis » qu’eux, et qu’il fallait peut-être rattraper le temps perdu ? La malicieuse astuce qui fait  école en prétextant de  la question de souveraineté pour endormir le peuple est presque devenue plus que jamais une copie ou une mode ? Pour rappel,  depuis les indépendances à nos jours, 146 coups d’État ont été faits en Afrique par des militaires.

Mais on n’a pas pu noter une avancée notoire du point de vue gouvernance économique et sociale dans les différents pays où sont intervenus des putschistes. L’actualité phare dans notre région ces quatre dernières années est caractérisée par le contrôle de la gouvernance de certains pays par des putschistes avec comme volonté affichée le rétablissement de la souveraineté   chère à l’Afrique et aux Africains.  Mais à l’évidence, c’est pas facile comme combat lorsqu’on sait que les Occidentaux ne lésinent pas sur  la géostratégie et la géopolitique.  Pour faire court, les élections sont le mode universel de désignation des dirigeants  même dans les grandes dictatures hors de notre continent. En clair,  le choix de la démocratie reste jusqu’à preuve du contraire une norme universelle et les coups d’État  l’exception. C’est pourquoi l’idée de faire l’apologie des putchs paraît une aberration voire une ignorance grave.

 Malheureusement,  certains de nos frères Africains sont tombés dans le piège de ces régimes d’exception, et ont très tôt condamné la CEDEAO dans le cadre des mesures que l’organisation a prises à l’encontre du Niger, sans se rendre compte à l’évidence qu’à un régime d’exception, il faut des sanctions exceptionnelles. En tout cas, le gouvernement béninois a appliqué ces sanctions avec responsabilité. Ici hélas se trouve le nœud gordien de la crise entre l’organisation sous régionale et le Niger et dans une moindre mesure entre le Niger et le Bénin. Il est clair que les sanctions de la CEDEAO à l’égard du Niger ont été levées, et sont désormais derrière nous. Ainsi, le Bénin a aussitôt rouvert ses frontières.

Pourquoi alors cette crise puérile, de non sens, entre deux pays frères ? Pourquoi le Niger persiste-il à maintenir sa frontière fermée, malgré toutes les démarches des autorités du Bénin ? Pourquoi vouloir à tout prix remettre en cause les échanges économiques séculaires entre deux pays voisins. En s’inspirant de certains courants qui se veulent des courants de douceur dans toute crise, il faut privilégier la négociation et le dialogue, au détriment de toutes autres velléités, comme nous le recommande le Prophète ASW. Toute autre approche contraire au dialogue n’est pas des nôtres.

Pour nos frères du Niger, le Pacte de Médine signé par le Noble Prophète et les autres congrégations religieuses pour tenir compte des rapports de bon voisinage doit servir « d’apparat » et de repère. Nous devons garder à l’esprit que DIEU a uni les deux peuples, et ce n’est pas la politique et les dirigeants qui sont là pour un temps qui vont les diviser. Des peuples qui aspirent au bien être et au développement et qui n’attendent que ça de leurs dirigeants. Alors, pourquoi cette crise dans cette morosité économique ambiante ?

Pourquoi vouloir prendre en otage la Chine qui a investi un peu moins de 3000 milliards FCFA qui vont certainement impacter positivement nos économies et par ricochet le social au grand bonheur de nos populations ? Pourquoi nous autres Africains, perdons assez souvent de lucidité pour voir autrement les choses en cherchant à aller plus loin plutôt que de faire du sur place? Les autorités nigeriennes et béninoises savent bien qu’il y a un Accord Bilatéral dans le cadre de ce projet pipeline et chacune des parties au contrat connaît bien ses droits et obligations.

Et donc les responsabilités sont a priori bien situées quant aux dispositions de certains articles du contrat en l’occurrence l’article 20 du chapitre 10 qui évoque le transit dans ses lignes. La clairvoyance devrait guider les autorités du Niger pour s’accorder sur un certain nombre de pré requis car le transit s’entend la circulation d’une ou des marchandises en régime suspensif sur un ou plusieurs territoires. Seulement voilà qu’un des pays cocontractants par lequel le brut doit passer maintien malheureusement sa frontière fermée. Moralité, il y a une question de cohérence : on veut une chose et son contraire. Du coup, les peuples béninois et nigériens semblent perdus.

En tout état de cause, ce qu’il faut retenir et bien comprendre c’est que l’orgueil engendre l’intimité profonde, conduit à la méfiance, et oblige à rejeter la vérité par arrogance. Autrement dit l’orgueil est un danger dont il faut se défaire à tout prix et immédiatement. Cap doit être fixé sur l’avenir pour un meilleur vivre ensemble et une stabilité de nos peuples déjà éprouvés par cette insécurité grandissante liée au terrorisme. Exhortation est donc faite à nos gouvernants, pour cerner les différents contours de ce fameux différend et trouver une porte de sortie à cette ténébreuse situation tenant grand compte de différentes implications afin de parer au plus pressé.

Il est impératif de juguler ce qu’il faut appeler un non évènement si tant est que l’intérêt des peuples doit prévaloir sur toute autre considération politique et polémiste. Place donc à l’humilité, la sagesse et la clairvoyance. Ainsi, les échanges vont reprendre  rapidement, le pétrole va couler  sous la supervision du dynamique Ministre  Séĩdou Adambi La grandeur est mon manteau, et la Majesté mon pagne disait le Prophète ASW pour expliquer que l’orgueil est une guerre déclarée à notre Créateur DIEU ALLAH.

Achap Dan BABA ( Collaborateur)

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