Tuées dans l’œuf depuis 2016, les marches de protestation envers le régime de Patrice Talon quelle que soit l’étendue deviennent de plus en plus un affront. C’est à croire que Patrice Talon qui a pris lui-même position dans cette pratique se doute de quelque chose, s’il la laisse aller plus loin.

Interdictions, arrestations, dispersions, usages de gaz lacrymogènes… ! C’est en quelque sorte l’issue qu’ont connu la plupart des marches de protestation depuis 2016. Alors que le pouvoir de Boni Yayi a souvent été secoué par des revendications politiques et sociales, surtout dans les rues, aucune de ces formes de liberté n’est admise ou tolérée sous le Président Patrice Talon. Il suffit qu’une velléité de marche de mécontentement envers les autorités centrales soit suscitée quelque part pour que l’outil de répression ou d’interdiction se mette en branle. De la police aux Préfets en passant par les autorités locales, toutes les armes sont affûtées pour le non catégorique. Alors que plusieurs arguments parfois jugés fallacieux sont avancés pour interdire désormais ces manifestations notamment le risque de trouble à l’ordre public, il est de bon ton d’affirmer que les vraies raisons sont ailleurs. La preuve, le Chef de l’État lui-même, au détour de la récente séance d’échanges eue avec le Parti Les Démocrates au palais de la République, a été clair sur la question.

Les descentes dans les rues ne doivent plus constituer, pour lui, un chemin de revendication. Si cela a permis au régime en place de renverser les rapports de force lorsqu’il constituait l’opposition d’alors, couper le pont à cette manière d’extériorisation des couches sociales peut paraître donc une alternative efficace à toute gouvernance sans critique. Éviter que les manifestations fassent une mauvaise publicité et deviennent incontrôlables, est-ce ce que craint Patrice Talon et ses hommes ? Ce qui est sûr, c’est qu’ils se doutent de quelque chose. Tant pis pour la démocratie et la liberté d’expression !

J.G

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