Chers citoyens,

Quand on observe notre pays depuis l’indépendance à nos jours, l’on peut retenir trois traits caractéristiques érigés en mode de gouvernance.

  • Effacer tout ce qui est fait avant nous et réinventer la roue.
  • Ne jamais dire la vérité au chef, mais chanter ses louanges (culte de la personnalité).
  • L’égo qui ignore que seul l’HOMME grand H est au centre de tout développement durable.

Comme le disait l’autre, « l’homme qui a faim n’est pas un homme libre ».

Cependant, il convient de noter quand même que malgré le caractère sauvage de la colonisation avec les « 3M », le colonisateur a pris des mesures pour assurer la sécurité alimentaire des peuples africains à travers la création les Sociétés Indègnes de Prévoyance (SIP), devenues Société Africaine de Prévoyance (SAP) en 1958. Ces structures étaient en réalité des magasins de stockage des produits vivriers et de distribution de semences qui ont évolué plus tard pour devenir la Société des Mutuels de Production Rurale (SMPR), puis Société de Production Agricole (SOPA), etc.

Après l’indépendance, c’est la création des Unions des Mutuelles Agricoles dans les Sous-Préfectures avec la création des Coopératives Agricoles Intégrées (agriculture, élevage, foresterie) avec l’intégration du système de métayage dans les villages (10 vaches, 1 taureau).

De 1972 à nos jours, nous avions eu les Groupements Villageois (GV) les Groupements Révolutionnaires à Vocation Coopérative (GRVC) et les Coopératives Agricoles Expérimentales du type Socialiste (CAETS).

Il y a eu également la création des SOPROCA, AGB, SODAIC, les Coopératives de consommation (COOP), les champs scolaires dont l’objectif était d’habituer les élèves et la jeunesse aux activités de production dans les secteurs agricole et artisanal.

La dernière réforme de ces dynamiques de sécurité alimentaire est la création de l’Office Nationale de Sécurité Alimentaire (ONASA) bien connu de nous parce que bien récent. Il s’agit d’un magasin tampon qui permettait à l’État de réguler les prix des denrées alimentaires en cas de crise ou de spéculation.

Tout ce qui suit, est un passé pas trop loin de nous qui pourrait nous inspirer à mieux faire.

Est-ce que tout cela était si mauvais ? Avons-nous procédé à l’évaluation de ces expériences ? Mais nous jetons chaque fois le bébé avec l’eau de bain.

Aujourd’hui, nous sommes confrontés à un véritable problème de famine qui vient aggraver la morosité économique pour quatre raisons que nous pouvons bien éviter à 70% au moins si l’homme était au centre de nos objectifs.

  • Le changement climatique mal géré ;
  • Le faible accompagnement des producteurs de vivriers et des racines et tubercules ;
  • La divagation des animaux banalisée ;
  • L’inexistence de structures appropriées pour assurer la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population.

Aujourd’hui, si le Chef d’arrondissement peut s’acheter aisément deux sacs de maïs dans son salaire politique, le Chef du Village, lui aura de sérieux problèmes pour se procurer un sac de maïs, alors que la taille de son ménage dépasse trois fois celle du Chef d’Arrondissement.

Au village, alors que le pauvre paysan réfléchit à comment payer ses dettes de coton parce que les bœufs ont brouté ses champs de maïs, de haricot, de manioc etc., il lui est difficile d’assurer les trois repas quotidiens à sa famille.

À mon humble avis, la sécurité alimentaire et nutritionnelle de la population doit s’inscrire au rang des priorités majeures pour un État qui se veut souverain.

Mais hélas, on préfère élaborer et financer un programme de réduction de la population à travers la limitation des naissances, c’est dommage. Voilà les réalités de mon pays le Bénin. Une fois encore « l’homme qui a faim, n’est pas un homme libre ».

Changeons de fusil d’épaule pendant qu’il est temps.

Dassa Zoumé, le 24 avril 2024.                            

Le COLIBRI,

D.O.A. VEGBA       

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