Les populations béninoises seront dans les rues de Cotonou samedi, 27 avril 2024 pour protester contre la cherté de la vie. Ceci, dans le cadre d’une grande marche pacifique de protestation initiée par la Confédération des syndicats autonomes du Bénin (Csa-Bénin), la Confédération générale des travailleurs du Bénin (Cgtb) et l’Union nationale des syndicats des travailleurs du Bénin (Unstb). Pour le secrétaire général de la Csa-Bénin, Anselme Amoussou, il y a un ras-le-bol qui doit être exprimé.

Intervenant sur l’émission « Libre tribune » de radio Planète, Anselme Amoussou, secrétaire général de la Csa-Bénin a évoqué la nécessité pour les travailleurs, les populations béninoises de se faire entendre. Ceci, pour exiger du gouvernement, des mesures urgentes face à la flambée des prix des denrées alimentaires et la cherté de la vie. « Il y a un mal-être social général, il y a un mal-être individuel du citoyen, de la citoyenne de notre pays », a laissé entendre le leader syndical. A l’en croire, il est de la responsabilité des syndicats de faire entendre la voix des travailleurs, les cris de détresse des populations. Ceci, dans l’optique d’aider le gouvernement à prendre des décisions qui s’imposent.  ‘Il y a un ras-le-bol qui doit s’exprimer », a-t-il poursuivi.

Les populations sont donc invitées à sortir massivement pour battre le macadam à travers la ville de Cotonou afin de réclamer une amélioration de la gouvernance, une amélioration des conditions de travail et de vie. Bien qu’elle soit portée par les trois centrales et confédérations syndicales, cette marche n’émane pas uniquement des leaders syndicaux mais surtout des militants qui ont toujours exprimé un besoin de se faire entendre, d’exprimer leur mécontentement. Selon Anselme Amoussou, la plupart des partenaires sociaux semblent convaincus que le gouvernement actuel est venu pour s’en prendre à leurs intérêts. Et si l’on ne peut reprocher au gouvernement d’avoir fait le diagnostic et déplorer certains comportements des agents de l’Etat, il est toutefois nécessaire de s’inscrire dans une dynamique d’éducation par l’exemple.

Ce qui n’est pas le cas, selon Anselme Amoussou qui argue qu’il est plus facile pour les travailleurs, les populations de consentir des sacrifices s’ils sont convaincus que les mêmes sacrifices sont demandés aux dirigeants et consentis effectivement par ceux-ci. Déplorant l’opacité entretenue autour d’un sujet aussi banal que les salaires politiques, le secrétariat général de la Csa-Bénin estime qu’il sera difficile voire inadmissible de demander aux travailleurs de faire de  sacrifices dans le même contexte. Selon Anselme Amoussou, il importe que le gouvernement privilégie le dialogue afin de trouver de façon consensuelle, la meilleure approche de gouvernement pour le bonheur des populations.  Un appel est donc lancé à toutes les populations et organisations en vue d’une forte mobilisation samedi prochain.

Il s’agit d’une marche citoyenne, elle n’est pas une marche politique, argue le jeune leader syndical. Notons que le rassemblement est prévue à la Bourse du travail à Cotonou à partir de 07 heure du matin. De la Bourse du travail, les manifestants mettront le cap sur le grand carrefour de l’Avenue Steinmetz puis le carrefour Saint Michel avant de prendre par le grand carrefour de Tokpa pour revenir par le carrefour Marina et échouer à la place de l’Etoile rouge où sera lue, la déclaration.

Union syndicale : l’autre défi

Se prononçant sur la collaboration entre la Csa-Bénin, la Cgtb et l’Unstb, Anselme Amoussou a fait savoir que cela s’est imposé au regard du paysage syndical. Il était important de mettre de côté, les guéguerres inutiles pour une efficacité de l’action syndicale. « Nous devons faire en sorte que nos guéguerres personnelles ne soient pas le baromètre de la collaboration, de l’unité que nous pouvons construire entre nos différentes organisations », a-t-il laissé entendre. Et de souligner que la vision, les paradigmes des trois confédérations syndicales se rapprochent. Toute chose qui facilite cette marche vers une synergie d’action. Avec la panoplie d’organisation syndicales que l’on observe, il est difficile de s’assurer de l’efficacité de l’action syndicale. Convaincu du fait que l’on ne note pas de différences idéologiques majeures au niveau des centrales syndicales, Anselme Amoussou argue que le Bénin n’avait pas besoin d’autant de confédérations syndicales. L’union s’impose pour la renaissance syndicale, selon le secrétaire général de la Csa-Bénin. « On a besoin d’être forts et non d’exister simplement », déclare Anselme Amoussou.

A.B

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