Le chef de l’Etat a rencontré les deux partis de la Mouvance présidentielle qui n’ont pas d’élus, ni à l’Assemblée nationale, ni dans les conseils communaux. Cette rencontre se tient après la promulgation du Code électoral qui, à vue d’œil, réduit presque à néant la chance des partis Moele-Bénin et Renaissance nationale d’avoir des élus.
« Au cœur des échanges, la coordination de l’action gouvernementale au sein de la majorité présidentielle, le bien fondé du Code électoral, les rapports de ces deux partis avec les autres partis de la majorité présidentielle ainsi que la préparation des échéances électorales à venir », lit-on sur le site de la Présidence de la République du Bénin. Le Code électoral, nouvellement voté et promulgué par le chef de l’Etat, était donc l’un des sujets au menu de la rencontre entre Patrice Talon et Jacques Ayadji, président du Moele-Bénin, d’une part, et entre Patrice Talon et Claudine Prudencio, présidente du parti La Renaissance Nationale, d’autre part. ce devrait même être le principal sujet de discussion, étant donné les dispositions nouvelles du Code électoral, lesquelles corsent davantage les conditions pour les petits partis d’avoir des élus.
Aux dernières législatives de 2023, le score de tous ces partis réunis, y compris la Fcbe de Paul Hounpkè, n’atteint pas les 10% indispensables à l’attribution des sièges. Voilà que le nouveau Code électoral exige 20% dans chacune des 24 circonscriptions électorales. Autrement dit, c’est une corde qui est mise au cou des partis Moele-Bénin et RN qui se réclament pourtant de la Mouvance présidentielle. Cette réforme a été initiée et conduite par les deux partis siamois qui ont des élus à l’Assemblée nationale, l’Union progressiste le Renouveau et le Bloc républicain. Et vraisemblablement, sans associer en amont les autres partis qui se réclament de la Mouvance présidentielle. Le chef de l’Etat devrait donc les inviter et essayer de les faire toucher du doigt le bon côté de la loi.
Curieusement, du compte rendu fait par Moele-Bénin, par le biais d’un communiqué de presse, aucune information sur ce que Patrice Talon a dit sur le Code électoral pour convaincre Jacque Ayadji et ses lieutenants. Du côté du parti RN, Claudine Prudencio a fait savoir sur son compte Facebook que rien ne sortira de sa bouche à propos des échanges avec le chef de l’Etat. Ce flou entretenu par les hôtes de Patrice Talon laisse place à beaucoup de suspicions. C’est difficile de dire à quelqu’un qui voit sa mort venir, prends ton courage à deux mains et affrontes la mort.
On sait que Patrice Talon devra aller plus loin, mettre des choses dans la balance, faire des promesses. Dans le compte-rendu de Moele-Bénin, cela est perceptible. On y lit que le chef de l’Etat s’engage à retourner au parti, de façon désormais très visible, l’ascenseur. Plus loin : « Le soutien du chef de l’Etat au parti est une fois encore réaffirmé et il sera suivi d’actes visibles de valorisation des militants et militantes du parti ». Patrice Talon a dû faire la même promesse à Claudine Prudencio. On assistera peut-être bientôt à la nomination des premiers ministres conseillers. Mais tout ça parait trop simple, face à la menace de disparition de ces partis. Il doit avoir autre chose. Et le silence de Claudine Prudencio et de Jacques Ayadji sur les échanges sur le Code électoral en dit long.
M.M
