Après plusieurs bruits de couloirs et ronchonnements dans le rang de l’Opposition et de la société civile, le nouveau Code électoral a été adopté et promulgué avec des dispositions plus corsées et rébarbatives. Pendant que la Mouvance se prépare à toute éventualité qui pourrait résulter de cette loi électorale, l’Opposition continue de s’apitoyer sur son sort.

Le Bénin dispose d’un nouveau Code électoral. Proposé par la majorité parlementaire en guise de modification et de complément à celui de 2019, il a été adopté le 5 mars malgré le non de l’Opposition, pour être promulgué dix jours plus tard par le chef de l’État. Teintée de contestations, de frustrations et de brouhaha, cette nouvelle loi en vigueur a essuyé et continue d’essuyer, à l’instar de ce qu’elle a enduré devant la Cour constitutionnelle, un dédain digne  du nom. Et pour cause, elle prévoit que désormais pour les élections législatives, seuls seront éligibles à la répartition des sièges les partis qui ont réuni au moins 20% des suffrages valablement exprimés dans chacune des 24 circonscriptions électorales. Quant à la présidentielle, le nombre de parrainages nécessaires pour la validité des candidats est monté de 5%. Car, chaque duo doit recueillir le soutien d’au moins 15% des députés et maires, issus d’au moins trois cinquièmes des circonscriptions électorales.

Subtilement, la même loi évoque désormais un accord de gouvernance préalable pour se partager les sièges lors des législatives, au cas où les 20% des suffrages valablement exprimés dans chacune des 24 circonscriptions électorales par les partis politiques ne sont pas obtenus. Pour pallier toute les velléités et incidences que cela pourrait avoir sur la Mouvance, cette dernière a déjà commencé par prendre les choses au sérieux.  Sous le leadership de Patrice Talon, les formations politiques de cette mouvance auront bientôt un cadre de concertation afin de mieux se cohabiter. Histoire d’appréhender les prochaines joutes électorales sans chicanes ni guéguerre. Quand on sait que cela devra forcément aboutir sur ce fameux accord de gouvernance, il est évident que les hommes au pouvoir s’organisent déjà.

 Au même moment, c’est encore le bavardage au sein de l’Opposition. Alors que c’est elle qui accuse ses vis-à-vis de lui tendre un piège voire l’exclure pour les élections générales de 2026 à travers cette loi, rien n’est pour l’instant fait de son côté, pour mieux prendre la mesure des choses. Au contraire ! Les discours sans contenance continuent de pleuvoir de son côté.  Si le parti Les Démocrates demande la relecture du code, la Force cauris pour un Bénin émergent (Fcbe) de son côté cherche des coupables. Pour l’heure, chacun fait son show dans le rang de l’Opposition sans prendre en compte que les autres évoluent. Si les critiques et contestations n’ont jamais fait fléchir le pouvoir en place dans sa dynamique de réformes que lui seul comprend parfois, ne pas aller à l’essentiel est refuser d’accepter les réalités actuelles. Si cette même nonchalance a plusieurs fois fait du tort à l’Opposition lors des élections précédentes, 2026 pourrait ne pas être une exception. Désormais que les dés sont lancés, accepter et commencer par évoluer avec, paraît pour ces hommes et femmes de l’opposition le fil d’Ariane idoine. Le contraire serait illusion.

J.G

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