« Le président Patrice Talon ne m’a pas vraiment convaincu quant aux promesses qu’il tenait il y a 8 ans. Certes, dans le domaine des infrastructures, il y a beaucoup d’évolutions. Nous avons des routes en construction. Mais sur d’autres plans, faut pas se voiler la face. Par exemple, le panier de la ménagère, ce n’est pas vraiment cela. Sur le plan politique, c’est un KO. Il a totalement échoué. Sur le plan de la démocratie, n’en parlons même pas. La liberté d’expression, ce n’est pas ça. Pour moi, 8 ans après sa prise de fonction, il reste beaucoup à faire ».
8 ans de la gouvernance Talon, c’est de la misère. Ce n’est pas le fait de construire des voies, des marchés qui fait que le Bénin est développé. Le panier de la ménagère est vide, vraiment vide. Il faut qu’il revoit cette copie. On n’est pas libre de s’exprimer. La démocratie béninoise est morte ».
« Jusqu’à présent, nous continuons de serrer les ceintures. Le pays va mal. On a faim dans le pays. Même s’il essaie de nous construire de nouvelles voies, il faut qu’il ramène de l’argent au pays pour rassurer ses citoyens béninois »
Ces propos de citoyens béninois, interrogés sur le bilan des 8 ans de Patrice Talon, sur le web média Cristal News, reflètent le sentiment de malaise profond qu’on entend dans les conversations ici et là. Au moment où des thuriféraires du régime de la Rupture font le bilan des grandes actions de Patrice Talon au cours de ces 8 dernières années, ce que ressentent plutôt nombre de Béninois, c’est la cherté galopante des prix des produits de première nécessité. Le riz, le haricot, le gari, l’huile, presque tout a augmenté de prix. Et c’est ce qui revient sans cesse. Le prix du maïs, produit le plus consommé au Bénin, a galopé. Principale raison évoquée par les producteurs, le prix de l’engrais NPK. Vendu à 16 000FCFA en décembre 2023, il faut aujourd’hui débourser 22 500 FCFA avant de s’en procurer. Cela impacte forcément le prix de vente du maïs. Quand tout devient difficile, ce qui préoccupe, c’est le ventre d’abord, c’est assurer au minimum les trois repas quotidiens. Ce n’est ni les routes ou marchés construites, même s’ils sont importants. Voilà que le panier de la ménagère est désespérément vide. Et ça parle. Des Béninois en souffrent et cela se ressent dans les ménages. Le pire, ils ne voient aucune embellie en vue. La pluie ne tombe pas. A la faim, s’ajoute une chaleur qui suffoque. La nuit, on ne dort pas.
Essence kpayô et traque des policiers
Outre le prix des denrées alimentaires qui ne cessent de flamber, empêchant les Béninois de manger à leur faim, ce qui revient encore dans les conversations, ce sont les désagréments qu’ils subissent suite à l’opération de contrôle de casque. A entendre les conducteurs de taxi-moto, c’est un supplice qui vient s’ajouter à leurs conditions de vie déjà très difficiles du fait de la cherté des produits alimentaires. Ce n’est pas que l’opération est mauvaise, mais ce qui est déploré, c’est le zèle dont font montre certains agents de la Police républicaine.
Les scènes de matraque sont fréquentes depuis le déclenchement de cette opération. Est-on obligé de pourchasser les gens ? Pourquoi laisser les grandes artères et faire irruption dans les petites ruelles de quartier ? Pourquoi continuer à arrêter les gens à des heures indues, très tard dans la nuit ? Est-ce le Directeur général de la Police républicaine qui a demandé cela ? Les populations trouvent aussi que le prix de la contravention est trop élevé. 10 000f plus 2000f pour la fourrière, ce n’est pas à la portée de la plupart des conducteurs de taxi-motos. Ils sortent de la maison dans l’espoir de trouver un peu pour apporter le manger.
Cet un peu est déjà amorti par le prix élevé de l’essence frelatée, 650 à 700 FCFA le litre. Une partie du bénéfice part déjà dans l’achat de l’essence. Les voilà privés de tout, même de la moto, le seul moyen dont ils disposent pour apporter à manger à leurs petites familles. Pire, ils devront demander de prêt à gauche, à droite pour récupérer le seul moyen de subsistance qui leur reste. Beaucoup se plaignent et ne savent à quel saint se vouer.
M.M
