Alors que la répression des infractions routières se poursuit encore sur toute l’étendue du territoire national, une nouvelle opération s’annoncerait, selon des indiscrétions. Si la répression pourrait concerner d’autres infractions dont des plaques d’immatriculation, elle pourrait également prendre en compte la qualité du casque des usagers de la route. La pilule pourrait bien avoir du mal à passer pour diverses raisons et il importe que des réflexions soient suffisamment mûries au préalable…

Le port du casque sur les axes routiers entre progressivement dans les habitudes au Bénin. Et ceci, en raison des différentes opérations de répression menées par la police républicaine. La dernière, qui a démarré depuis le 1er mars 2024, semble avoir porté ses fruits. Désormais, le conducteur et son passager savent bien qu’ils doivent tous porter leur casque. La preuve, très peu de personnes continuent d’être interpellées sur les axes routiers. Seulement, il se susurre qu’une nouvelle opération des flics républicains pourrait bien être déclenchée pour réprimer la qualité du casque des usagers de la route.

Selon lanouvelletribune.info qui cite Bip radio, une réunion devrait se tenir ce mercredi 3 avril 2024 « entre la police et le Centre national de sécurité routière (Cnsr), pour dévoiler les grandes lignes de cette deuxième phase ». Il est mentionné également que la Police Républicaine souhaiterait que la répression passe à une « vitesse supérieure ». Il y a quelques semaines, à la faveur d’une séance d’échanges du ministre de l’intérieur et de la sécurité publique, Alassane Séidou avec l’envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies au Bénin, Jean Todt, il a été évoqué l’éventualité d’une opération spéciale sur la qualité des casques portés par les usagers de la route.

« En ce qui concerne la répression des casques, je crois que désormais, nous allons passer à l’étape supérieure, c’est-à-dire la qualité des casques. Tous les citoyens doivent avoir leurs casques. Ça commence à entrer dans les habitudes », avait déclaré le ministre au cours de cette séance.  Mais faut-il réprimer la qualité du casque des usagers de la route ? L’idéal ne serait-il pas d’approfondir au préalable, les réflexions pour aboutir à une approche qui limite les dégâts.

Le préalable pour éviter les grincements de dents…

La police veut-elle réellement réprimer la qualité du casque des usagers ? En tout cas, si cela devrait arriver, il importe de trouver les moyens nécessaires pour obtenir l’adhésion des populations qui, sans nul doute, sont convaincues qu’il s’agit d’abord de la protection de leur vie. En effet, cela paraît évident que cela n’a toujours pas été aisé pour les populations de se conformer à l’exigence selon laquelle le conducteur de la moto ainsi que son passager doivent porter le casque. D’ailleurs, nombreux sont ceux qui continuent de compter sur les casques généralement vétustes voire endommagés des conducteurs de taxi-moto. Cela voudra dire que beaucoup n’ont toujours pas les moyens de se procurer un casque bien qu’ils cernent l’importance.

De plus, il suffit déjà de jeter un regard sur l’état des casques de certains usagers et l’on pourrait bien se rendre compte que le port du casque n’est toujours pas encore perçu comme une priorité pour certains tandis que beaucoup font face à des difficultés financières pour s’en offrir. Dans ce cas, comment peuvent-ils offrir de casques aux enfants, époux ou épouses afin qu’ils s’en servent lors des déplacements ? Et désormais qu’un regard sera porté sur la qualité des casques, il est évident que beaucoup de citoyens se retrouveraient dans le viseur des flics républicains. Car, si déjà, l’on éprouve de la difficulté à s’offrir un casque qui ne soit même pas aux normes, qu’en sera-t-il de ce fameux casque de qualité ? La pilule risque de ne pas passer ou du moins pas si facilement.

Subventionner les casques de qualité…

Les populations béninoises font face à une morosité économique et leur demander de débourser de l’argent pour s’offrir un casque de qualité à un coût plus élevé, pourrait bien être mal perçu dans l’opinion. A cet effet, l’option de l’accessibilité desdits casques de qualité à des prix subventionnés (vraiment subventionnés) par l’Etat s’impose pour faciliter les choses. Et surtout, pour éviter les grincements de dents. Des populations n’en pouvaient déjà plus de se plier aux exigences qui n’en finissent pas. Il faudra donc faire preuve de diplomatie, évaluer la situation, comprendre les populations et obtenir leur adhésion et faciliter l’accès et la disponibilité desdits casques dits de qualité. Ceci, devrait permettre d’éviter au maximum des grincements de dents.

 A.B

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