Depuis le match nul 2-2 entre la Côte-d’Ivoire et le Bénin, j’observe une vague de réactions. Des Béninois, autrefois critiques envers l’équipe, se trouvent soudainement pris d’euphorie. Certains vont même jusqu’à le célébrer comme une victoire.
La plupart ne parlent que de la performance monumentale de Junior Olaitan, auteur d’un doublé, et de la performance moyenne de Saturnin Allagbe dans le but, ayant encaissé deux buts. Certes, le Bénin a tenu en échec la Côte-d’Ivoire, mais dans l’ensemble, j’ai le sentiment que beaucoup sont satisfaits et certains oublient l’essentiel. Honnêtement, je n’espérais pas une victoire du Bénin face aux champions d’Afrique en titre. Tout n’est pas à blâmer, et c’est la première fois que je me montre mesuré dans mes propos à l’égard du sélectionneur Gernot Rohr et de ses choix.
En utilisant un schéma tactique en 4-4-2, nous avons vu une plus grande présence dans la moitié du terrain et une meilleure capacité à contrer les offensives des Eléphants. En phase défensive, nous avons observé, soit Dodo Dokou, soit Imourane Hassan, apporter leur aide aux latéraux Assogba et Kiki face à Adingra et Gradel, réduisant ainsi l’influence de l’ailier ivoirien de Brighton. D’Almeida Sessi, dans un milieu à quatre est apparu moins exposé, et pour l’une des rares fois, il a terminé le match sans être averti par l’arbitre. Ce milieu à quatre a également permis à Olaitan de se libérer et de se montrer décisif. Dans ses mouvements sans ballon, Andrea Hountondji n’a peut-être pas été décisif, mais il s’est avéré très précieux dans l’animation, créant des espaces pour Steve Mounié et Olaitan. Malheureusement, j’ai eu peu d’occasions de voir Steve Mounié ; certes, il était présent par son leadership, sa voix et le placement de ses coéquipiers, mais dans son domaine, il n’a pas eu beaucoup d’influence sur ce match, ce qui s’explique également par les difficultés d’Assogba et de Kiki à apporter un soutien offensif suffisant pour adresser de bons centres à Steve Mounié. Ce système n’a pas d’ailiers et les latéraux doivent se projeter, avoir plus de liberté dans la phase offensive et être soutenus par les milieux dans les phases défensives.
J’apprécie grandement ce schéma en 4-4-2, mais les latéraux béninois devront fournir davantage d’efforts et être plus impliqués dans la progression du jeu sur leur flanc et ce, malgré le ramadan qui ne devrait pas être une excuse. Ils doivent centrer plus souvent, car Steve Mounié excelle dans les airs et Andrea Hountondji est très habile grâce à sa mobilité, son placement et son intelligence sans ballon. Vivement une répétition des efforts face au Sénégal dans quelques jours.
Cari Miton (Coll)
