C’est à travers un cri de cœur qu’un natif de Tobré, un village et en même temps l’un des chefs-lieux d’arrondissements de la commune de Ouassa-Péhunco a alerté le lundi 26 février 2024, les autorités à divers niveaux en charge de l’eau au Bénin du danger qui guette les populations consommatrices de l’eau boueuse, faute de l’eau potable. Ayant requis l’anonymat, il s’exprime en ces termes « Je voudrais lever ce coin de voile sur ce que j’ai vu au barrage de Tobré. Oui, ce que j’ai vu au barrage n’est pas de l’eau mais c’est autre chose ». Il poursuit en disant, je cite : » Mon maître au cours primaire m’a appris que l’eau est incolore et inodore.
Mais ce liquide stagnant, âpre, impropre… n’a pas ces caractéristiques. Pourtant, une centaine de personnes raffole de ce liquide comme jamais. » A l’en croire, ces riverains n’ont pas le choix, car ils n’ont pas trouvé mieux ailleurs, se désole-t-il, avant de laisser entendre que les quelques pompes à motricité humaine dans un état qui laisse à désirer, n’arrivent pas à satisfaire la population en eau. Selon lui, c’est un calvaire qui taraude un village-arrondissement d’une commune au Bénin. « J’ai fait moi-même l’expérience acide de ce calvaire hydraulique », a-t-il témoigné. Tout un arrondissement sans un seul robinet. Les prémisses fâcheuses de cette pénurie dessinent un lendemain craintif.
C’est ce qui le poussa à se poser quelques questions qui l’habitent toujours. Si l’eau source de vie, besoin élémentaire, indispensable… nous manque qu’est ce qui nous reste alors ? Sommes-nous au Bénin ou bien à « Prékéto tchè » village imaginaire dans les tresseurs de corde de Jean Pliya ? Sommes-nous béninois au même titre que les autres ? Sommes-nous aussi au XXIe siècle comme tout le monde ? Qui peut imaginer qu’il existe encore des populations au Bénin qui parcourent des kilomètres pour trouver de l’eau ? Qui peut imaginer que l’eau est une denrée rare dans certaines localités du Bénin ? Qui peut imaginer qu’il existe des arrondissements au Bénin qui crèvent de soif ? A quel niveau pouvons-nous situer la responsabilité de ce problème, au niveau des dirigeants ou des dirigés ?
En tout cas, tout peut nous manquer mais pas de l’eau, a-t-il martelé tout en se nourrissant d’espoir que les autorités à divers niveaux puissent résoudre définitivement cette pénurie d’eau qui ne fait que perdurer dans cette localité de l’Atacora pourtant »Chateau d’eau du Bénin ».
Albérique HOUNDJO Br/Borgou-Alibori